Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Frère André ANDRE
Né le 3 mars 1930 à Plougastel-Daoulas (Finistère), diocèse de Quimper
Membre de la SMA le 29/10/1953
1955-1959 |
Lyon, 150 |
A l’imprimerie, administration de l’Echo |
1959-1969 |
Gagnoa |
Enseignant et économe au petit séminaire |
1969-1971 |
Guibéroua (Gagnoa) |
Enseignant et délégué adjoint des volontaires du progrès à Abidjan |
1971-1978 |
Gagnoa |
Secrétaire de l’enseignement catholique et responsable de la procure diocésaine |
1978-1985 |
Quimper |
Econome au collège Le Likès |
1985-1993 |
Montferrier |
Econome |
1993-1997 |
Paris, Crillon |
Service librairie et billets d’avion |
1997-1998 |
Plougastel-Daoulas (Quimper) |
Année sabbatique |
1998-2008 |
Lyon, 150 |
service SMA diffusion et billets d’avion |
2009-2013 |
Brest |
à la retraite, à la résidence "La Pérouse" |
2013-2018 |
Montferrier |
retiré |
Décédé à Montferrier le 29 avril 2018
à l’âge de 88 ans
Les funérailles ont été célébrées en la chapelle des Missions Africaines à Montferrier sur Lez (34) le mercredi 2 mai 2018 à 10h15 |
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1930 - 2018
André est né le 3 mars 1930 à Plougastel-Daoulas dans le Finistère dans une famille d’agriculteurs. C’est son curé qui le présente aux Missions Africaines : « Il a son certificat d’études. (…) Jusqu’ici, son père s’opposait à son départ de la maison ; désormais il l’accorde. (…) Je crois que vous aurez là une recrue intéressante » (04/08/45). Après 4 années à Martigné-Ferchaud, il entre à Chanly en octobre 1949, d’où il est orienté chez les Frères à Ste Foy en 1950. Il fait son premier serment le 29/10/1953 et en 1955 il est mis au service de l’imprimerie et de l’administration de l’Echo au 150 à Lyon. On peut lire dans sa nomination : « Le développement des missions amène un besoin toujours plus grand de tout ce qui regarde l’imprimerie et la presse… »
L a C ôte d’Ivoire , 1959 – 1978
Gagnoa : 1959-1969
Le 25 janvier 1959, il reçoit une nomination qui le met à la disposition de Mgr Etrillard, pour le diocèse de Gagnoa. Il y sera professeur et économe au petit séminaire pendant une dizaine d’années et y réussira très bien. Mais il hésite sur un engagement définitif aux Missions Africaines. Il accepte de prononcer son serment perpétuel en 1961, alors qu’il aurait sans doute préféré refaire chaque année un serment d’une année.
Guibéroua : 1969-1971
Cette période est difficile pour André, faite d’ordres et de contrordres. C’est le Père Allibe qui le fait inscrire sur la liste des Volontaires du Progrès pour qu’il touche un salaire et puisse aider sa maman malade. Pendant ces deux années, il sera enseignant et délégué adjoint des Volontaires du Progrès à Abidjan.
Gagnoa : 1971-1978
En 1971, le Frère André se retrouve à Gagnoa comme secrétaire de l’enseignement catholique et responsable de la procure diocésaine.
En 1976, sur présentation de Robert Galley, ministre de la Coopération, il est fait chevalier dans l’ordre national du Mérite.
En 1977, il exprime le désir de rentrer en France à partir de 78 : la proposition est accueillie favorablement par le Conseil Provincial.
La Bretagne 1978-1985
Au cours de son congé, il est très hésitant sur les propositions qui lui sont faites pour la rentrée. Il opte pour un service au collège Le Likès de Quimper où les Frères des Ecoles Chrétiennes lui proposent le poste d’économe. Il y restera 7 ans, après avoir affirmé qu’il s’est engagé pour une année… Mais là au moins, « on sait reconnaitre les efforts fournis » écrira-t-il ! Il quittera Quimper suite à des changements dans le Collège.
Montferrier 1985-1993 et Rue Crillon 1993-1996
Il accepte alors de prendre l’économat de Montferrier, à la grande joie du Conseil. Il y est nommé pour 4 ans mais y restera le double. En 1992, on supprime le poste d’économe sma pour le confier
à la direction de l’établissement. Une lettre du Provincial de l’époque lui en explique le bien-fondé afin qu’il n’ait pas l’impression qu’on veuille voir sa « tête tomber ».
Il quitte donc Montferrier pour la rue Crillon où il secondera le Père Plumelet, vieillissant. Dès 1994, il écrit qu’il envisage de rejoindre sa Bretagne natale vers Pâques 95. Mais en même temps, il reçoit une nomination comme Procureur Provincial pour gérer le stock des cartes postales et s’occuper des billets d’avion. En 1996, après un petit malaise cardiaque, il se retire chez lui.
Plougastel-Daoulas 1996-1997 et Lyon 1997-2008
Les dernières années 2008-2018
En attendant de rejoindre Montferrier comme résident, il va passer 4 ans dans une maison à Brest où il va pouvoir s’occuper de sa sœur et de son neveu malade. Le décès de ce dernier va lui permettre de se libérer pour rejoindre les Missions Africaines à Montferrier où il va terminer sa vie après divers ennuis de santé, le 29 avril 2018, à l’âge de 88 ans.
Homélie pour le Frère André ANDRE. Mercredi 2 mai 2018 Montferrier.
« Je promets et je jure que je demeurerai dans la Société des Missions Africaines pendant toute ma vie. » Le Frère André prononçait ce serment en 1961 c'est-à-dire il y a 53 ans au 150 à Lyon.
Frère André avait choisi d’être frère en toute liberté, personne ne lui a imposé ce choix. Dès le début de sa formation aux Missions Africaines à Chanly, ses éducateurs l’avaient bien noté en tout : « Jugement, caractère, piété, discipline, tout est très bon chez lui… » Mais lui-même se rendait compte, comme ses formateurs, qu’il aurait eu des difficultés intellectuelles pour poursuivre sa formation. C’est pourquoi il avait choisi d’être frère sachant qu’il serait plus épanoui dans le travail manuel au service des Missions en Afrique ou en France. Il l’a d’ailleurs très bien réussi pendant près de 20 ans en Côte d’Ivoire et près de 30 en France.
Comble de l’histoire, il passera près de 18 ans dans le monde scolaire soit comme enseignant soit dans l’administration de la direction diocésaine de l’enseignement catholique. La France reconnaissante, par l’intermédiaire de son Ministre de la Coopération, Robert Galley le fera Chevalier dans l’ordre national du mérite en 1976. Mais ce choix d’être frère connaîtra pendant toute sa vie des turbulences comme les marins pêcheurs en connaissent en pleine mer. Il sera seul à les combattre intérieurement contre vents et marées avec le secours de Dieu en qui il met toute sa confiance et sa passion à le faire connaître par des attitudes évangéliques telles que la bonté, l’attention et le service des autres.
Dans les moments où il lui semblait que son travail de frère n’était pas reconnu par ses confrères ou par les responsables de l’Eglise locale, il lui venait à l’esprit le désir de reprendre les études pour devenir prêtre ou du moins diacre mais sans en parler ouvertement à ses responsables. Il n’aura pas le temps de les entreprendre car il est sollicité de toute part pour gérer les économats des diocèses de Côte d’Ivoire, de la Province, des maisons et même du Généralat à Rome. Le Régional de Côte d’Ivoire de l’époque, le Père Pierre Trichet, croulé sous les demandes incessantes des Evêques, des Provinciaux et du Général lui dit : « Que se passe-t-il, c’est fou ce qu’on court après toi ! » C’est dire combien son travail était apprécié par tous. Si dans cette maison il y a eu des améliorations dans les conditions d’habitat et de vie, on le doit beaucoup à notre frère qui est resté économe ici pendant plusieurs années.
A travers toute sa vie missionnaire, ses activités, ses difficultés, ses blessures, ses actions de grâce, le Frère André est demeuré fidèle au Christ parce qu’il était le sarment greffé sur le cep de vigne. Il a porté du fruit et du bon fruit parce qu’il demeurait en Christ sachant qu’il ne pourrait pas porter du fruit par lui-même et qu’il lui était indispensable de demeurer en Lui. La fécondité de sa vie missionnaire dépendait de sa proximité avec Lui.
« Demeurez en moi comme moi en vous. » « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui- là donne beaucoup de fruit. » C’est le jour où nous méditions ces paroles, dimanche dernier, que le Seigneur a rappelé le Frère André à Lui et c’est aujourd’hui à nouveau que le même texte nous est proposé par la liturgie de ce jour pour accompagner notre frère à sa dernière demeure.
Cette insistance nous dit que ces paroles nous concernent aussi. Que l’on soit en retraite, en repos ou en activité, que l’on soit prêtre, frère ou sœur, la première des exigences concerne notre relation au Christ. Elle est faite d’un lien vital et profond dans la confiance. C’est uniquement dans une intimité unique avec le Christ que nous pourrons véritablement porter du fruit. C’est par amour que le Frère André s’est engagé comme frère coadjuteur dans notre famille comme on disait en son temps. Sa bonté et sa charité envers chacun de nous et envers tous ceux et celles qui l’ont fréquenté furent les fruits les plus appréciés et les plus précieux de sa relation avec le Christ. Frère,
reçois toute notre reconnaissance. Amen.
Michel Cartatéguy, Conseiller Provincial
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