Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père Paul LE GOFF
Né 29 octobre 1926 à Hémonstoir (Côte d’Armor), diocèse de St Brieuc
Membre de la SMA le 29/06/1952
Ordonné prêtre le 11/02/1953
1953-1962 |
Bouaké |
Vicaire |
1962-1963 |
Ouellé (Bouaké) |
Curé |
1963-1994 |
Daoukro (Bouaké) |
Curé. |
1994-1997 |
Chaponost |
Econome |
1997-1998 |
Rezé |
Année sabbatique |
1998-2006 |
Chamalières |
Intendant |
2007-2017 |
Montferrier |
retiré |
Décédé à Montferrier sur Lez le 30 juin 2017
à l’âge de 90 ans
La cérémonie des obsèques a été célébrée le lundi 3 juillet 2017 à 10 h 30 dans la chapelle des Missions Africaines à Montferrier sur Lez (34) |
Paul LE GOFF
(1926 – 2017)
L’Appel
Paul est né en 1926 à Hémonstoir dans les Côtes d’Armor. A 20 ans, il laisse le petit séminaire de Quintin pour entrer aux Missions Africaines. C’est dur des quitter sa famille, sa Bretagne : la maman aurait préféré qu’il reste au diocèse de St Brieuc, mais l’appel de l’Afrique est le plus fort. Et l’on trouve dans son dossier ces simples mots : « nature généreuse qui a besoin de mouvement et d’action, caractèreaimable et simple qui ne cherche pas à se mettre en valeur. »
La Mission
Ordonné en 1953, il est désigné pour la préfecture de Bouaké et mis à la disposition de Mgr Duirat. Il connait la région pour y avoir fait son service militaire. Il y passera toute sa vie missionnaire, c’est-à-dire 41 années. A son arrivée, il est nommé vicaire à Bouaké. Il fait
équipe avec des prêtres Fidei Donum et un prêtre Africain ainsi qu’avec les Pères Jean Dhumeau et Clovis Niel. Il jouit d’une totale liberté dans son travail, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Le travail ne manque pas : tout est à faire puisqu’il y a, selon le Père Lombardet, régional de l’époque, des centaines de villages qui l’attendent.
En 1962, il est nommé curé de Ouellé où il restera deux ans avant de rejoindre Daoukro où il va s’enraciner pendant 31 ans. En 1963, Daoukro est une petite ville sans grande importance. Depuis, elle a inscrit son nom dans l’histoire de la Côte d’Ivoire en lui donnant un de ses présidents, Monsieur Henri Konan Bédié. Si avec lui, Paul est entré dans la fréquentation des grands, il est resté toujours attentif aux gens simples, aux petits. Daoukro lui doit tout : sa mission, son église avec son fier clocher, la maison des sœurs, des écoles et des chapelles dans les villages. Il n’a cessé de parcourir en tous sens tous les villages qui lui étaient confiés.
En 1992, il écrit : « Je ne me plains pas. J’entre dans ma 31° année à Daoukro et ma santé tient le coup. J’ai eu la chance d’être dans une paroisse très vivante où il y a 35 églises à desservir et 300 baptêmes d’adultes par an. C’est du bonheur pour moi et je peux rendre grâce
à Dieu ».
Services en France
En 1994, le Conseil Provincial propose à Paul de rentrer pour venir travailler à Chaponost où la province lance la nouvelle maison d’animation missionnaire et vocationnelle en collaboration avec les laïcs de la FLM. La réadaptation se fait sans problème : « Je me prépare
à quitter début août ces lieux enchanteurs de Chaponost, écrit-il en 1997, après 3 années qui ne m’ont pas paru longues ». Et c’est vrai que les enfants des familles de la FLM se souviennent du Père Le Goff et de son sourire. C’est durant cette période qu’il s’offre un petit voyage en Guyane, à Kourou, pour assister au départ de la fusée Ariane vol 81.
Après une année sabbatique à Rezé il est nommé en 1998 à Chamalières où il va assurer l’intendance, rendre des services pastoraux et prendre un peu de bon temps en allant à la pêche dans les rivières d’Auvergne. Il y restera jusqu’en 2006.
En 2007, il rejoint Montferrier pour une retraite bien méritée. C’est là que Dieu le rappelle pour sa dernière mission dans l’éternité.
Son héritage
Ceux qui l’ont bien connu gardent de lui le souvenir
- D’un confrère chaleureux et accueillant avec lequel il faisait bon vivre. Il n’avait pas son pareil pour fabriquer les fars bretons !
- D’un confrère sensible qui savait parler au cœur et qui était fidèle en amitié.
- D’un confrère heureux dans sa vocation missionnaire et qui savait communiquer simplement sa foi et témoigner qu’elle est un chemin de bonheur. A une personne qui le voyait faire la vaisselle et qui lui disait : Mon Père, vous êtes formidable », il avait répondu simplement : « Mais ce n’est pas moi, madame, c’est le métier que je fais qui est formidable ».
Extraits de l’homélie de ses obsèques le 3 juillet 2017
(textes : Rm 8, 31-39, Ps 41 ; Mc 10,28-30)
« Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre » ! On reconnaît bien Pierre à cette question, habitué à parler haut et fort, probablement à exprimer une parole que les autres disciples aussi partageaient ; il y a comme une « revendication… Si on regarde bien notre vie, à un moment ou un autre nous avons posé une question semblable au Christ ! Combien de fois n’avons pas eu l’impression que Dieu, la vie, l’Eglise ou la congrégation n’étaient pas justes avec nous, on a tellement fait et on a l’impression de n’être pas remercié ou valorisé…
Jésus répond à Pierre mais à côté et en plusieurs temps :
1) Il promet la Vie éternelle. C’est sûrement une des promesses les plus claires de Jésus que nous trouvons dans l’Evangile et à maintes reprises, nous avons donc l’assurance de cette vie
éternelle. Mais Jésus ajoute aussi qu’en cette vie
2) « on recevra le centuple de ce qu’on a donné et avec des persécutions ». C’est bien ce que nous avons vécu, chacun d’entre nous, qui avons senti une plénitude de vie dans notre vocation, c’est bien ce qu’a vécu notre frère Paul. Il a été heureux au séminaire, heureux en Mission, au milieu de ses Baoulés durant ces années à Bouaké, à Ouéllé et à Daoukro, heureux aussi en France à son retour et il a fait que ceux qui étaient avec lui se sentent bien avec lui. Permettez-moi de citer ce témoignage rapide que j’ai reçu hier d’Arnaud Sourty de la FLM : Le P. Le Goff, bon compagnon et un vrai grand père pour les enfants de la frat. Très bon cuisinier, spécialiste du far breton, peu soucieux du code de la route, il s’est bien intégré dans le projet des Cartières et ça a été très facile de collaborer avec lui, mais ne lui demandez pas de faire des comptes justes. On le regrettera » ! Paul a eu aussi ses souffrances, qui pour lui ont été surtout physiques avec de nombreux problèmes de santé dus surtout à un accident entre Abidjan et Bouaké sans compter les souffrances de ces derniers mois.
Mais si j’ai choisi cet Evangile c’est que pour lui, laisser sa famille, a eu plus de prix que pour un autre : sa maman était veuve ; une femme pieuse entre toutes, sûrement fière d’avoir un fils prêtre mais qu’elle aurait aimé voir dans quelque cure du diocèse de Saint Brieuc, près d’elle, au lieu d’aller jusqu’en Afrique. Aujourd’hui, nous pouvons dire un grand merci à cette femme de grande foi pour son acceptation simple et soumise. Nous pouvons aussi avoir présent dans notre prière tous nos parents. Quand nous partons en Afrique, nous changeons d’univers et notre vie se remplit de vie, de joie, de relations. Pour nos parents, c’est un vide, une blessure que seul Dieu peut combler. Aujourd’hui, profitons donc du témoignage de foi de madame Le Goff pour remercier tous nos parents.
François du Penhoat, Provincial
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