Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père Charles Louis Jean SANDERS
Né le 31 janvier 1930 à Bressoux (Belgique), diocèse de Liège
Membre de la SMA le 25/07/1950
Ordonné prêtre le 12/02/1954
1954-1955 |
Kisanji (Kikwit) |
Stage pastoral |
1955-1955 |
Kandale (Kikwit) |
Vicaire |
1955-1956 |
Kikwit |
Etudiant – enseignant |
1956-1956 |
Kisanji |
Enseignant |
1956-1958 |
Yasa (Kikwit) |
Vicaire |
1958-1959 |
Tumikia (Kikwit) |
Vicaire |
1959-1960 |
Feshi (Kikwit) |
Curé |
1960-1974 |
Kahemba |
Vicaire + enseignant + itinérant |
1974-1977 |
Kimbongo (Kikwit) |
Curé, puis vicaire; en 1975, il est nommé conseiller du régional |
1977-1987 |
Kikwit |
Curé, puis vicaire; de 1978 à 1989, régional du Zaïre |
1987-1992 |
Kimbongo |
Curé, puis vicaire |
1992-1997 |
Lyon, 150 |
Responsable du musée |
1998-2006 |
Bruxelles |
Responsable de la procure |
2006-2012 |
Chanly |
En paroisse |
2012-2017 |
Montferrier |
retiré |
Décédé à Montferrier le 1er octobre 2017
à l’âge de 87 ans
La cérémonie des obsèques a été célébrée le mercredi 4 octobre 2017 à 10h15 à la chapelle des Missions Africaines à Montferrier sur Lez (34) |
Charles SANDERS
1930 – 2017
Charles est né le 31 janvier 1930 à Bressoux (Belgique), diocèse de Liège et baptisé le 6 février 1930. Sa maman est décédée le 30 janvier 1933 d'une angine diphtérique. Son papa, adjudant à la retraite, s'est remarié. Il avait deux frères et trois sœurs.
Il fait ses études primaires à l'école des Frères de Saint-André, à Liège et rentre au petit séminaire de Ave en septembre 1942.
A la sortie de Ave, en 1948, on note : "caractère un peu entier, forte personnalité avec le défaut de sa qualité : l'entêtement ; discipline bonne, les sanctions prises contre lui relèvent du manque de tact et de l'entêtement." A Chanly on note : "forte personnalité, manque souvent de tact ; origine flamande, se bute facilement ; a de gros progrès à réaliser. “Ces remarques ne l’empêchent pas de faire son premier serment le 25/07/1950 et d’être ordonné prêtre le 12/02/1954
Mission au Zaïre 1954 - 1992
Charles est affecté au Zaïre (République Démocratique du Congo), dans le diocèse de Kikwit, l’année de son ordination ; il y occupera un grand nombre de postes, tantôt curé, tantôt vicaire, parfois même enseignant : en voici la liste :
- 11/1954-01/1955 - Kisanji - Stage pastoral
- 01/1955-08/1955 - Kandale – Vicaire
- 09/1955-06/1956 – Kikwit - Etudiant – enseignant
- 07/1956-11/1956 – Kisanji – Enseignant
- 11/1956-06/1958 - Yasa – Vicaire
- 06/1958-07/1959 - Tumikia – Vicaire
- 07/1959-02/1960 - Feshi – Curé
- 09/1960-08/1974 – Kahemba - Vicaire + enseignant + itinérant
(Sauf deux intermèdes de cinq mois chacun à Kisanji comme enseignant)
- 08/1974-05/1977 - Kimbongo - Curé, puis vicaire;
en 1975, il est nommé conseiller du régional
Durant toute cette période, pratiquement aucune lettre, sinon quelques-unes pour remercier des vœux envoyés par le Conseil provincial ou pour dire qu'il arrive en congé. Quelques annotations :
"Pour les cures d'amaigrissement, le Zaïre est ce qui convient : le père Gauthier et le père Graas ont perdu dans les 10 kg. Pour le père Gauthier, pas de problème, il en a encore à perdre, mais pour le père Graas, c'est autre chose. Quand je pense que le docteur Plochu voulait également le faire maigrir." (Lettre du 2 avril 1973)
"Je crois que vous êtes au courant de la nouvelle tension qui affecte l'Eglise zaïroise. […] Je me demande s'il ne serait pas bon d'aller faire un tour en Zambie pour voir si je ne pourrais y continuer nos occupations apostoliques. Désavantage, je ne connais pratiquement pas l'anglais ; le genre d'apostolat est probablement différent de celui que nous connaissons au Zaïre. Avantage, les langues parlées sont de type bantou dont le mécanisme m'est connu, avec probablement des mots communs avec les langues parlées de notre côté. Ne connaissant pas l'anglais, j'aurai peut-être tendance à me mettre plus facilement à une langue locale. Je précise bien que cette proposition d'aller en Zambie, je la formule comme une éventualité, s'il s'avère que nous devons quitter le Zaïre." (Lettre du 28 décembre 1974)
1977-1987 – Kikwit – en paroisse et régional
En 1987, il a des ennuis de santé pour lesquels il est hospitalisé pendant trois semaines à Kingandu et finalement il rentre en Belgique en novembre pour se faire soigner.
Il est heureux de pouvoir repartir le 10 janvier 1988, en compagnie de Jean-Marie Lamotte.
Lettre du Conseil provincial le 12 juillet 1983 : "Nous savons que tu espérais bien être libéré de ce service pour être encore plus donné au ministère, surtout face au manque de personnes. […] La confiance des confrères du Zaïre, ta participation à l'Assemblée provinciale, ton expérience et le soutien du Conseil provincial seront pour toi autant d'aides notamment pour mettre en œuvre au Zaïre les objectifs et les cibles que la Province s'est donnée pour les années à venir."
1987-1992 – Kimbongo – et année sabbatique au Canada et à Bruxelles (1989-1990)
Il part au Canada en septembre 1989 et, dans sa lettre du 22 septembre 1989, il parle de l'Institut pastoral de Montréal où il prend des cours à la carte. Il loge chez nos confrères de Montréal et envisage de passer de longs moments à la bibliothèque pour consulter les livres qui lui sont recommandés par ses professeurs. Il se dit dérouté par l'accent canadien.
Il semble n'être resté que trois mois au Canada, car une lettre de janvier 1990, écrite de Bruxelles, commence par les mots suivants : "De retour du Canada où j'ai passé le premier trimestre de mon année sabbatique…"
1989-1990, il est donc en année sabbatique.
De mon séjour au Canada, je retiens aussi la grande fraternité de nos confrères canadiens ; je me suis senti à l'aise parmi eux comme avec mes confrères du Zaïre. Si Dieu me prête vie, j'essaierai d'aller leur rendre encore visite." (Lettre du 29 janvier 1990)
Il arrive de nouveau au Congo le 9 mai 1990. Sa lettre fait état des tensions qui existent dans le pays dans le monde universitaire.
Le 13 juin 1991, il est averti qu'il aura à prendre la responsabilité du musée en septembre 1992, le responsable précédant, Alain Derbier, quittant en juillet 1991. Pendant le temps vide (entre
juillet 1991 et septembre 1992), c'est le supérieur du 150, Jules Lahargou, qui sera responsable du musée.
1992-1997 - Lyon, 150 - Responsable du musée
Sa nomination pour le musée date du 8 juillet 1992 avec le détail de tous les aspects que comporte cette nomination : participation à la vie ordinaire de la communauté du 150, union entre le musée et la communauté, aspect ethnologique, accueil des groupes, animation missionnaire, lien avec le responsable de la bibliothèque, lien avec le supérieur de la maison…
En avril 1993, il écrit au Conseil provincial pour explique que "la place du musée dans l'animation missionnaire et vocationnelle me semble aussi assez marginale. Du musée des Missions Africaines, on a créé le musée africain, voulant insister sur le monde africain et ouvrir les visiteurs sur la civilisation de l'Afrique de l'Ouest. Le musée est un bel instrument qui peut soutenir l'animation missionnaire et vocationnelle, mais, étant passé du Musée des Missions Africaines au Musée Africain, il est d'abord ethnographique." (Lettre du 28 avril
1993)
Le 8 mai 1996, il est reconduit pour trois ans comme responsable du musée. Il lui est demandé
de collaborer avec Jean Corbineau, Georges Fonteneau étant nommé à l'accueil.
Mais en 1997, à la demande de Jean Evrard qui ne pouvait plus assurer la responsabilité de la procure de Bruxelles, le Conseil provincial lui demande d'accepter ce poste et donc de quitter
le musée un an la fin de son second mandat. "A la suite du père Derbier, tu as voulu faire du
musée africain un précieux outil culturel, permettant aux visiteurs de mieux connaître l'Afrique, peut-être même de commencer à l'aimer." (Lettre de nomination à Bruxelles du 15 septembre 1997)
La Belgique 1998-2012.
Dans sa réponse au questionnaire "Passionnés pour la mission", on lit ceci parmi les sources de satisfaction : "les confrères qui vous accueillent simplement et vous permettent de profiter
de leur expérience, (ancienneté aussi), sans vous bousculer ou vous prendre – à priori – pour
des minus. Cela vaut à tous les échelons." […] Plus loin : "Il faut être débrouillard, mais apparemment les hauts d'en haut comptent beaucoup sur cet esprit de débrouillardise pour que les confrères s'en sortent."
Il restera à Bruxelles, à la Procure jusqu’en 2006. A la fermeture de celle-ci, il va partir dans le diocèse de Namur seconder le Père Louis Mahy à Chanly et Ave. A la mort de celui-ci, il le
remplacera tant que sa santé le lui permettra, c’est-à-dire jusqu’en 2012
Le Père Charles Sanders se retire alors à la maison de retraite de Montferrier où il est décédé
le 1er octobre 2017
Enterrement de Charles à Montferrier le 4 octobre 2017, présidé par Mgr Cartatéguy, sma.
Extraits de l’homélie de ses funérailles
Quand on regarde le parcours missionnaire de notre frère Charles on est étonné et admiratif par la variété des ministères qu’il a exercée pendant 38ans au Congo Démocratique comme Enseignant, Vicaire, Curé, Régional et pendant 20 ans en Europe, en paroisse en Belgique, au Musée africain de Lyon ou à la procure de Bruxelles.
J’ai retenu particulièrement un ministère qu’il a exercé dans la région de Kahemba et que l’on qualifie d’itinérant. C’est un ministère qui exigeait qu’il parte pour plusieurs semaines et même des mois rejoindre ceux qui étaient confiés à sa bienveillance pastorale. C’est pour cette raison que j’ai choisi l’Evangile que nous venons de lire dans St Matthieu au Chapitre 8 et qui me permet de pressentir la manière dont Charles a exercé son apostolat Itinérant. Le mot s’emploie depuis le Moyen Age pour désigner, d’après google, un clerc qui va de ville en ville prêcher l’Evangile. Aller de village en village c’est bien l’exigence primordiale d’une vie apostolique à la suite du Christ qui parcourait tout le pays. Jésus dans ces villages s’est adressé ou s’est disposé à accueillir en priorité les plus vulnérables. Arrivé dans les villages, Charles visitait d’abord les anciens et tout spécialement les vieilles personnes parce qu’elles étaient les plus fragiles.
Cette attention bienveillante, il la puisait certainement à l’école de son Maître qui abaisse les puissants et élève les humbles Le scribe qui faisait route avec Jésus disait « je te suivrai partout où tu iras ». Cette disponibilité qui fit l’admiration de Jésus fut aussi celle de Charles qui est allé spontanément, sans résistance, librement là où ses responsables pensaient qu’il répondrait au mieux aux besoins de la mission.
Au temps des troubles politiques au Zaïre de l’époque il avait même proposé aux responsables d’aller en Zambie pour continuer la Mission.
Charles a eu ce courage d’être prêt à tout et pour tout car il lui semblait que partout on peut être entièrement à Jésus et à sa mission…
Suivre Jésus, c’est suivre un compagnon de route, sans domicile fixe. Ce nomadisme de Jésus a d’une certaine manière façonné Charles sur manière d’être missionnaire. Il a voulu aller partout annoncer le Royaume, à mains nues, avec un cœur libéré sachant qu’il était inutile de construire des refuges, des nids ou des terriers parce que l’amour de Dieu est donné à tous àla volée…
Aujourd’hui c’est au soleil de Dieu qu’il se réchauffe et qu’il s’illumine. Pendant sa vie missionnaire il s’est laissé transformer par l’Esprit de Celui qui l’avait choisi pour sa mission. Qu’il se repose aujourd’hui dans l’éternité de Dieu comme l’itinérant le fait arrivant au bout de la route. Amen.
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