Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père Michel BERTONNEAU
né le 27 juillet 1941 à Nueil-les-Aubiers
dans le diocèse Poitiers
membre de la SMA le 2 juillet 1964
prêtre le 29 juin 1969
décédé le 23 novembre 2016
1969-1970 Attiécoubé (Abidjan), année pastorale
1970-1976 Siably (Man) vicaire
1976-1987 Man, curé de la paroisse Sainte-Thérèse,
1982-1991 Man, vicaire général
1987-1988 Lyon, année sabbatique
1988-1991 Man, curé de la paroisse Sainte-Thérèse
1991-1995 Nantes, animation missionnaire et aumônier des étudiants étrangers
1995-2001 Paris Hidalgo, conseiller provincial
2001-2002 Les Aubiers, Rezé, puis Hidalgo, en soin à la suite d'un infarctus
2002-2013 Niamey, équipe pastorale
2013_2016 Rezé, responsable
décédé à Rezé, le 23 novembre 2016,
à l’âge de 75 ans
Michel BERTONNEAU 1941 – 2016
Les commencements Michel nait le 27 juillet 1941 aux Aubiers dans les Deux-Sèvres, diocèse de Poitiers et reçoit le baptême le 31. Il est l’aîné de 5 garçons. Il fait tout son petit séminaire dans le diocèse et c’est en terminale qu’il fait sa demande pour entrer aux Missions Africaines. Il entre alors à Chamalières pour la philo et fai son noviciat. Après son premier serment, il part comme coopérant à Duékoué (diocèse de Daloa en RCI) où il va s’occuper des écoles de la Mission sous la houlette du Père Martin. En 1966, il entre en théologie à Lyon. Il est ordonné prêtre à Poitiers par son évêque le 29/06/1969.
La Mission Il est nommé pour la Côte d’Ivoire et passe sa première année à Attiécoubé, quartier populaire d’Abidjan pour faire son année pastorale. Ce n’est qu’au terme de cette année qu’il rejoint le diocèse de Man où il va passer 21 ans entrecoupés d’une année sabbatique (1987-1988). Arrivé dans le diocèse de Man en 1970 il est nommé vicaire du Père Chalopin à Siably et s’emploie à étudier le Wobé. Mgr Agré, son évêque va très vite lui demander de s’occuper de la formation religieuse des enseignants : « Il y a du travail à faire car le niveau n’est pas très élevé et ce n’est pas leur préoccupation première ». (07/10/74) En 1976, il est nommé curé de la paroisse Ste Thérèse de Man. Il va y construire l’église, une école maternelle, une école primaire, un foyer de collégiens de 48 places. Mais ce ne sont pas ces travaux qui le préoccupent le plus : « L’évêque m’a demandé de m’occuper et d’accompagner plusieurs formes d’action déstinées à faire émerger un laïcat responsable, car c’est son principal souci actuellement (…) Notre objectif, c’est de donner aux laïcs les moyens d’appréhender les problèmes, de trouver des solutions et non de tout résoudre à leur place que ce soit à coup d’argent, d’ordres ou de décisions ». (février 1980) La confiance de Mgr Agré se fait de plus en plus grande et c’est tout naturellement qu’il est nommé vicaire général du diocèse en 1982. Il occupera ce poste jusqu’à son départ en 1991. Entre temps, il sera délégué à l’Assemblée Générale de Rome en 1983. Il est aussi responsable des confrères du diocèse.
Service en France Michel rentre en France en 1991 pour aller à la rue Crépeau à Nantes : aumônerie des étudiants étrangers, coopération missionnaire, service des vocations, en équipe avec Charles Chevalier, prêtre-ouvrier. « La peur, l’appréhension se sont transformés assez rapidement en joie et en amitiés durables avec les étudiants. Je me sentais prêt à faire une cinquième année, mais mes confrères en ont décidé autrement et je me suis retrouvé au conseil provincial en 1995 ». Le voilà donc à la rue Hidalgo à Paris pour une responsabilité dont il dira : « l’écrasement là aussi s’est transformé en joie profonde, celle d’être au service des confrères. Un travail qui, pourtant, n’est pas toujours gratifiant ». A la fin de son mandat, le 8 juillet 2001, il fait un premier infarctus et reste une année en famille pour se reposer.
Retour en Mission Après cette année de repos, il se sent assez bien pour repartir en Afrique, et c’est le Niger qui l’accueille dès 2002. Nommé curé de paroisse à Banifandou, quartier populaire de Niamey, il est vite chargé de coordonner l’activité pastorale de la ville. Avec patience et discrétion, il sait allier pastorale et développement pour venir en aide à une population touchée par plusieurs années de sécheresse. Il fait creuser des forages, construit un centre d’animation et d’alphabétisation, fait distribuer des vivres et des vêtements avec la Caritas. En 2011, il peut commencer la construction de l’Eglise. Sa petite communauté est vivante et ouverte. L’aumônerie du lycée français aime se retrouver dans la salle qui sert d’église pour les célébrations et Sainte Thérèse de Banifandou, sa paroisse, devient vite le lieu de rassemblement avec les chrétiens européens. Il reste à Niamey jusqu’en 2013.
Les dernières années A partir du 1° septembre 2013, il devient responsable de la maison de Rezé. Le 19 novembre 2016, au cours d’une rencontre avec l’Amicale, il affirme se trouver en pleine forme. Une nouvelle crise cartiaque le terrasse 4 jours plus tard, dont il ne se remet pas.
Extraits de l’homélie de ses funérailles « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. » C’est la conclusion de la parabole que Jésus adresse à ses Apôtres… Ici, Jésus parle à ses Apôtres, à ceux qu’il a choisis et qu’il a appelés à le suivre. Ils sont appelés à servir le Royaume dans un esprit de totale gratuité sans même penser un seul instant à être récompensés ou en tirer un quelconque profit… Notre frère Michel était de ceux-là. Ayant vécu et travaillé avec lui au Niger pendant 11 ans, je peux dire que Michel, à l’image de ce serviteur de la parabole n’a fait que son devoir sans jamais réclamer quoi que ce soit et sans jamais récriminer. Du moment qu’il avait reçu une nomination, il savait ce qu’il avait à faire, comment le faire et surtout le faire correctement par respect pour la confiance que l’Evêque lui accordait. Jamais, personnellement, il ne m’a refusé une mission, même les plus délicates comme celles d’apaiser les cœurs dans les conflits des relations interpersonnelles. J’étais sûr et certain qu’il réussirait là où tout semblait voué à l’échec. Ce n’est pas pour rien que l’Evêque de Man, le futur cardinal archevêque d’Abidjan l’avait choisi comme son homme de confiance en le nommant Vicaire Général ou que son Provincial des Missions Africaines l’avait choisi comme son conseiller. Très respectueux de l’autorité, il aimait cependant qu’on respecte aussi la sienne non pour se faire valoir mais pour positionner chacun dans son rôle comme chaque pierre l’est dans une construction. Michel s’est donné de tout cœur et de tout son être dans ce qu’il entreprenait. Après tant d’années passées au Niger, il avait eu la joie et même disons-le la fierté de quitter ce pays après avoir bâti une église de toute beauté pour sa petite communauté de Ste Thérèse dans la périphérie de Niamey qui le pleure aujourd’hui. Deux mois après la bénédiction de l’église, tout fut brulé, pillé, saccagé, profané par des jeunes islamistes en furie suite à l’affaire Charlie Hebdo qui au nom de la liberté d’expression avait insulté et calomnié le prophète de l’Islam. Lui qui avait eu toujours d’excellentes relations avec le monde musulman pour avoir travaillé au quotidien au service des plus petits sans faire de distinction religieuse s’est indigné comme nous tous devant ces événements incompréhensibles et imprévisibles mais n’a pas pour autant condamné ceux qui en étaient les investigateurs. Je ne lui ai pas entendu de propos calomnieux ou vengeurs ! J’ai pensé au proverbe qui dit : « Le sage quand il est blessé, étouffe le mal qu’on lui a fait. » En silence, il a recommencé à récolter des fonds pour rebâtir ce qui avait été détruit et il eut à nouveau le plaisir de revoir sa communauté de Ste Thérèse en apportant les reliques de la sainte comme pour dire « que tout est grâce ».
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