Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père Maurice BIOTTEAU
né le 18 août 1932 à Maumusson
dans le diocèse de Nantes
membre de la SMA le 29 juin 1961
prêtre le 6 janvier 1962
décédé le 18 octobre 2016
1962-1963 Lyon, Année pastorale
1963-1970 Oumé, Côte d'Ivoire Vicaire
1970-1978 Diégonéfla (Gagnoa) Curé fondateur
1978-1982 Tabou (San Pedro), Curé
1982-1983 Paris, Année sabbatique
1983-1985 Lyon 150, Econome
1985-1990 Tabou (San Pedro), Curé
1990-1998 Grabo (San Pedro), Curé fondateur
1998-1999 Paris, Année sabbatique
1999-2008 Chamalières, Responsable
2009-2012 Rezé
2012-2016 Montferrier
décédé à Montferrier sur Lez
à l’âge de 84 ans
Maurice BIOTTEAU 1932 – 2016 Maurice est né le 18 août 1932 à Maumusson en Loire Atlantique et est baptisé le jour même. Ses parents sont cultivateurs, il a trois sœurs et deux frères. Il fait son collège à St Joseph d’Ancenis avant d’entrer à Pont-Rousseau en 1949. Il suit ensuite la filière normale entrecoupée du service militaire (Nantes et Algérie). Il est ordonné prêtre le 6 janvier 1962. Comme tous les nouveaux ordonnés à l’époque, il fait une année pastorale à Lyon avant de partir à Oumé, en Côte d’Ivoire comme vicaire, où il restera 7 ans. En 1970, il est nommé Curé de Diégonéfla dans le diocèse de Gagnoa où il va construire l’église et le presbytère. Une grosse fatigue l’oblige à prendre du repos mais ne l’empêche pas de réaliser ses projets dans la paroisse, en particulier l’installation d’une nouvelle cloche qui demandera la construction d’un nouveau clocher… En 1978, Maurice est nommé à Tabou, à la frontière du Libéria. La situation n’y est pas des plus faciles et son compagnonnage avec son jeune vicaire Ivoirien quelque peu délicat. Mais comme il l’écrit lui-même dans une de ses circulaires : « chacun met un peu d’eau dans son vin ! ». C’est à Tabou qu’il apprend que les supérieurs ont des projets pour lui et il est nommé économe au 150 à partir de 1983, « mais n’oubliez pas qu’à Pont-Rousseau, j’étais nul en math » rappelle-t-il ! Au cours de l’année 1982-83, il prend une année sabbatique chez les MEP à la rue du Bac, suit des cours à la Catho de Paris et termine son année par trois semaines en Terre Sainte. Le voici économe du 150 en 83 avec Gérard Barbier comme responsable de la maison. Au cours de cette période, le Conseil Provincial lui demandera s’il est volontaire pour aller en Centrafrique. Sans dire non, il laisse comprendre nettement qu’il n’est pas chaud. Finalement, il ne reste que deux années à Lyon (pourquoi pas trois ?) et dès 1985 retourne à Tabou comme curé avec Salvat Marcarie comme vicaire. A Tabou, la situation économique de la mission ne s’est pas améliorée, au contraire. Il n’y a plus de station-service pour faire vivre la mission. Mais la région s’ouvre économiquement à de nouvelles cultures : café, cacao, palme, hévéas… De même, en 1987, aura lieu l’ordination du premier prêtre de la région. Heures difficiles également avec son confrère qui sera remplacé en 1989 par Jean Charrier. Des problèmes avec le Conseil Paroissial le font démissionner de sa fonction de curé et le 1° octobre, la paroisse de Grabo est fondée et confiée à Maurice et Jean Charrier comme vicaire. En 1990, San Pedro devient diocèse. Son séjour à Grabo ne sera pas de tout repos. La mission est vaste, les villages nombreux, les pistes la plupart du temps impraticables. Et puis, il y a la présence de tous les Libériens qui ont passé la frontière, fuyant les événements dramatiques de leur pays. Ces émigrés viennent s’ajouter à une population déjà nombreuse. Grabo n’a pas de structure pour accueillir les Pères qui sont logés dans une plantation à 30 km du centre. C’est en 1992 que peuvent commencer les constructions après bien des péripéties, et grâce aux aides extérieurs. A la fin de cette même année, le déménagement peut avoir lieu. Tout se passe bien « sauf le jeune chat qui a choisi la liberté en cours de route ». La salle polyvalente qui sert d’église est inaugurée en 1995. Malgré la fin des évènements dans leur pays, les Libériens sont toujours aussi nombreux (jusqu’à 18.000). Mais en 1998, on lui demande de rentrer en France. Il ne sait pas s’il sera pas remplacé à Grabo… De retour en France, il prend une année sabbatique à la rue Crillon avant de prendre, l’année suivante, la responsabilité de la maison de Chamalières où il va rester 9 années. Il s’y fera beaucoup d’amis et sera apprécié pour sa gentillesse. Il organisera le 150° anniversaire de la SMA dans le Centre de la France, ce qui lui fait organiser de nombreuses célébrations. Il sera impliqué dans la fermeture de la maison de Chamalières où il restera jusqu’en 2008. Il se retirera ensuite à Rezé pendant trois ans avent de rejoindre la maison de retraite de Montferrier où il s’éteint le 18 octobre 2016.
Extraits de l’homélie des funérailles de Maurice à Montferrier le 21.10.20016 « Les pas de l’homme le ramènent toujours vers le toit de sa maison ? » un proverbe africain illustré par une image des châteaux Somba (au nord Benin) que nous trouvons sur la dernière lettre de vœux du père Maurice Biotteau à la fin de l’année passée. En prophétisant que « C’est vrai pour moi aujourd’hui. » Il prend soin d’expliquer cette image énigmatique :« Je vous entends me dire avec un beau sourire- mais alors, « pourquoi, en 2015, n’es-tu pas venu revoir le toit de ta maison, de ta Garenne ? Vous avez raison j’ai toujours aimé la Garenne, ce n’est pas l’envie de la revoir qui me manque. Mais chacun de nous sait combien le toit de notre maison a vieilli. Nous avons cependant la chance d’être encore tous vivants, … nos parents (surtout notre maman) n’ont pas connu notre belle vieillesse, mais ils nous attendent mieux là-haut. Préparons-nous à les rejoindre dans la joie et dans la paix de Dieu… » Comme les disciples d’Emmaüs, nous pouvons crier aujourd’hui « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous quand nous lisons cette lettre. Car c’est son testament qu’il nous a envoyé…. C’est en pensant à cet amour pour sa famille que j’ai choisi cette belle page de l’évangile (Matthieu 19,27-29) que nous venons d’écouter et la première lecture pour sa vie missionnaire. Les apôtres ont tout quitté pour suivre le Christ, mais ils se posent des questions. Car Jésus disait qu’il est difficile à l’homme de rentrer dans le Royaume. … Malgré l’amour pour sa famille, Maurice a répondu à l’appel du Seigneur. Il va quitter sa famille et sa Garenne. Nous le savons tous, il n’est pas facile de se séparer de ceux qu’on aime. Quitter sa famille, sa terre est un sacrifice. Mais ce qui donne sens à ce don de soi, c’est qu’elle est faite à cause du nom de Jésus. Maurice le précise bien le 3 mai 2012 lors de son jubilé sacerdotal : « C’est à cause de Jésus qu’un jour j’ai quitté mon village de la Garenne et mon Eglise de Maumusson. Oui, c’est à cause de Jésus et non par ma seule force et ma seule volonté - que je suis devenu prêtre et missionnaire, à Lyon, le 6 janvier 1962. » Maurice a quitté sa famille de Garenne et il est rentré dans d’autres familles : la famille des missionnaires, il a fait famille d’abord avec les gens de Oumé, les bétés de Diégonefla, de San Pedro, de Tabou enfin de Grabo. Il rentre aujourd’hui dans la joie du Père pour faire une grande famille avec tous les enfants de Dieu. C’est pourquoi il termine sa lettre en nous donnant cet ultime rendez-vous « La préparation de ces vœux de Joyeux Noel 2015 et de Bonne Année 2016, Année de la Miséricorde divine- m’a beaucoup fait marcher, avec vous, vers le toit de notre maison commune qui sera le ciel. Alors, donnons-nous Rendez-vous au ciel » En attendant vivons bien si nous sommes jeunes, vieillissons bien si nous sommes vieux, ou sur la route ». Seigneur accorde à Maurice le repos éternel et que brille à ses yeux la lumière sans déclin ! Que par la Miséricorde de Dieu, son âme repose en paix ! Amen
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