Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père Félix RÉGNIER
né le 24 mars 1926 à Bilhac
dans le diocèse du Puy en Velay
membre de la SMA le 27 octobre 1947
prêtre le 11 février 1952
décédé le 22 décembre 2016
1952-1955 Martigné-Ferchaud, Convalescence
1955-1956 Lyon, 150, Procure
1956-1969 Tabou, Oumé, Diégonafla (Gagnoa), Vicaire
1969-1970 L'Arbresle, Recyclage
1970-1973 Baudonne, Procure
1973-1978 Lyon, Prêtre au travail
1978-1979 Le Puy, Service en paroisse
1979-1980 Paris, Recyclage du clergé
1980-1984 Reims, , ATD Quart-Monde
1984-1984 Pontoise, Aumônier de l'hôpital
1984-1986 Pontoise, Vicaire
1986-1992 Créteil, Aumônier au Centre de Sillery
1992-1994 Repos
1994-1995 Paris 18ème, Vicaire
1995-1997 Recyclage au « Verbe de Vie
1998-1999 Paris, Paroisse Saint-Germain de Charonne
1999-2000 La Pacaudière, Service en paroisse
2001-2008 La Brardière (Orne), Service liturgique
dans une communauté
2009-2016 Montferrier, retiré.
décédé à Montferrier sur Lez, le 21 décembre 2016
à l’âge de 90 ans
Félix REGNIER (1926-2016)
Les commencements La vie de Félix Régnier ne fut pas un long fleuve tranquille, loin s’en faut. Né à Bilhac le 24 mars 1926 dans le diocèse du Puy en Velay, il perd sa maman quand il a 9 ans. Après l’école primaire à Polignac (Haute-Loire) il entre à Chamalières puis à Pont-Rousseau pour ses études secondaires. C’est ensuite le 150 à Lyon pour le Grand Séminaire, entrecoupé du service militaire (1948-1949). Il est ordonné prêtre le 11/02/1952.
Début de ministère Sa santé ne lui permet pas de partir en Afrique : il est envoyé sans nomination précise à Martigné-Ferchaud, où « vous pourrez rendre service ». Il y reste jusqu’en 1955 et va ensuite passer une année à Lyon au 150 pour parfaire sa santé. En 1956, il part pour la Côte d’Ivoire, au diocèse de Gagnoa. Tabou, Oumé et Diégonafla seront ses points de chute pendant ses 13 années de mission. On ne sait pas grand-chose de ces années, mais en 1969 il ressent le besoin d’un recyclage qu’il effectuera à L’Arbresle.
En recherche d’implantation En 1970, il est nommé à la procure de Baudonne et sent déjà en lui un malaise par rapport à l’Afrique, la sma, l’institution ecclésiale : « Il voudrait reprendre sa liberté au point de vue travail, en dehors de la SMA… ne veut pas courir la brousse ni voir l’Afrique pour le moment … en Afrique où il a toujours travaillé en second... En France, on a l’impression d’être un peu incompris… voudrait se former à la psychologie (ça m’a toujours intéressé) … avait un travail trop fort en Afrique pour sa santé… il est tracassé par la situation de sa famille et voudrait l’aider à faire face, d’où son désir de rester à Lyon » note le conseiller provincial de l’époque. En 1973, il revient sur Lyon et sera prêtre au travail, vendeur à domicile chez Hachette. Il réussit très bien, aime rencontrer les gens chez eux. Cette expérience l’amènera à une année de recyclage sacerdotal à Paris en 1979 au cours de laquelle il va connaître ATD Quart Monde. Il va y travailler de 1980 à 1984 sur plusieurs sites : Reims, Pierrelaye, Méry-sur-Oise, Bruxelles, Luxembourg. Mais les relations avec les responsables ne sont pas simples : « Le travail que vous m’avez donné m’intéresse, il me passionne même, leur écrit-il. Pourtant, il y a encore des difficultés. Et je me rends compte que ce que j’ai vécu dans mon enfance, fait que je suis encore très intimidé par tout ce qui est autorité : ce qui me fait être maladroit et donner mauvaise opinion sur moi ». Finalement il écrit le 4 décembre 1983 : « Je vous précise que le 9/12/1983, je ne serai plus chez vous ».
Ministères divers L’évêque de Pontoise lui propose alors un remplacement de 6 mois en paroisse à compter du 1° septembre 1984. Il est nommé vicaire sur un ensemble de paroisse. Comme c’est l’usage, un contrat est établi entre le diocèse et la sma, mais Félix refuse de le signer : « Ma situation présente, un vrai cauchemar, s’ajoutant au passé, fait que je n’ai plus confiance en personne de ceux qui sont mes supérieurs, me demandant toujours dans quel guet-apens je vais encore me trouver, quelle fessée je vais recevoir de la part des parents qui me considèrent toujours comme mineur »(octobre 1985). L’évêque écrit au Père Régnier que son service dans le diocèse prendra fin le 31 juillet 1986. En 1988, c’est avec le diocèse de Créteil qu’un contrat est signé. Félix est nommé aumônier au Centre de Sillery (centre pour malades et handicapés). Mais là encore, des difficultés voient le jour. En 1992, on lui demande de quitter son poste. Il est alors en recherche de poste, prend le temps de la réflexion, passe 6 mois à l’abbaye de Belloc (64) et va même, de manière très ponctuelle, occuper le poste de vicaire à St Denys de la Chapelle, dans le diocèse de Paris. Il va rester une année dans la communauté du Verbe de Vie en Corrèze, mais c’est à la maison provinciale sma de Paris qu’il atterrit en janvier 1998. Son affectation à la paroisse de St Germain en Charonne sera de courte durée et en 1999, il ira loger chez un ami dans la Loire. Cette situation quelque peu saugrenue se termine en 2001 où il va rejoindre une communauté dans l’Orne.
Les dernières années Après de multiples tergiversations, d’échanges de lettres avec les responsables SMA, et de refus, Félix accepte enfin de rejoindre la maison de retraite SMA à Montferrier (34) où il vivra ses derniers jours dans le calme et la sérénité. C’est là qu’il fera le passage et qu’il repose désormais avec ses nombreux confrères, qu’il n’a peut-être pas beaucoup fréquenté de son vivant, mais qui l’ont accueilli avec affection dans ses dernières années.
(village de Bilhac)
Extraits de l’homélie de ses funérailles le lundi 26.12.2016 Félix a ouvert grand son cœur au pauvre, à l’abandonné, à l’exclu peut-être parce que lui-même a connu dès son enfance une situation semblable à ceux qui sont rejetés. Dès son enfance, il a perdu sa mère et il connaît beaucoup d’épreuves familiales qui contribueront à le déstabiliser intérieurement comme ses écrits le font deviner. Félix pauvre deviendra encore plus pauvre parmi les pauvres. Il devient l’un d’eux à un moment de sa vie, dormant sous une tente sur les quais de la Seine à Paris ou dans sa voiture dans les terrains vagues de la banlieue de Créteil. Engagé dans l’ATD Quart-Monde, il ne va pas s’épanouir dans ce cadre associatif où trop d’exigences menacent sa liberté. Cette vie mouvementée ne l’empêchera jamais d’être aux côtés des plus humbles et c’est là-dessus d’après la parabole que nous avons entendu que Dieu jugera sa vie missionnaire. La turbulence de sa vie ne l’empêchera pas d’être à la droite du berger, là où sont les bénis du Père. Le Christ indique que les actes de charité et de solidarité des bénis l’ont atteint lui-même. : « C’est à moi que vous l’avez fait. » Je remercie chacune et chacun de vous et tout le personnel pour l’avoir accueilli comme il était, un SDF, c'est-à-dire un Serviteur Dévoué à sa Façon. Une façon qui nous surprenait mais que le Seigneur saura reconnaître parce qu’elle porte peut-être la marque des bénis de son Père. Amen. Michel Cartatéguy, Conseiller Provincial |
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