Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 19 octobre 1910 à Bailleul dans le diocèse de Lille, France membre de la SMA le 30 juin 1934 prêtre le 6 janvier 1937 décédé le 10 janvier 1987 |
1937-1938 Pont-Rousseau, professeur 1938-1943 missionnaire en Côte-d'Ivoire décédé à Montauban, France, le 10 janvier 1987, |
Le père Léon TAVERNIER (1910 - 1987)
Léon Tavernier est né le 19 octobre 1910 à Bailleul dans le Nord dans une famille d’ouvriers. Il aura une sœur et un frère. Il fréquente l’école publique de sa commune. Ses parents chrétiens acceptent son désir de devenir prêtre et il entre au petit séminaire de Saint-François d’Hazebrouck. Il y fait ses études secondaires de 1923 à 1929, puis entre au séminaire de l’Immaculée Conception d’Haubourdin. Sa vocation se précise : il veut devenir missionnaire. Pour cela, il s’adresse aux Missions Africaines et entre à Chanly en Belgique en 1931.
A partir d’octobre 1932, il fait son service militaire au 1er régiment d’infanterie à Cambrai. Il y rencontre Eugène Chédeville : c’est le début d’une amitié qui durera toute leur vie. En novembre 1933, il rejoint le grand séminaire de Lyon. C’est là qu’il devient membre des Missions Africaines, le 30 juin 1934, et est ordonné prêtre le 6 janvier 1937, en la fête de l’Epiphanie.
Le père Tavernier est d’abord nommé professeur au petit séminaire de Pont-Rousseau. L’année suivante, en octobre 1938, il est nommé pour la Côte d’Ivoire. Il est d’abord professeur au petit séminaire de Bingerville. En 1939, il est nommé vicaire du père Alphonse Kirmann à Abengourou. C’est la guerre en Europe. Il va apprendre la terrible nouvelle qui va marquer toute sa vie : le 25 mai 1940, toute sa famille, à l’exception de son père et de son beau-frère, est anéantie dans le bombardement de Bailleul. Il perd d’un coup sa maman, sa sœur Germaine, son frère Fernand et d’autres membres de sa famille. Il tiendra à présider lui-même la messe célébrée pour les siens à Abengourou et continuera sa mission en Côte d’Ivoire.
De 1943 à 1945, il est mobilisé à Bamako, au Mali. Puis il reprend son service missionnaire à Abidjan. En 1945, il est nommé directeur national de l’enseignement catholique et, à partir de 1949, il devient, en même temps, supérieur de la mission de Treichville et responsable de la procure diocésaine. Le père mène de front ces diverses responsabilités mais son caractère cassant indispose les gens qui, pourtant, l’estiment beaucoup. A partir de 1950, il s’occupe uniquement de l’enseignement.
En 1953, il est en congé en France, quand il apprend sa nomination comme conseiller provincial, suite à la nomination du père Noël Boucheix comme vicaire apostolique d’Héliopolis et son remplacement, comme provincial, par le père Antonin Bruyas. Le père Tavernier accepte ce poste de conseiller comme la tuile la plus magistrale. En janvier 1955, il est adjoint à l’économe provincial et, bientôt, à la mort du père Amédée Chiffoleau, il le remplace comme procureur et économe de la Province, tout en étant directeur de l’imprimerie du 150. Ces différentes fonctions le mettent en relation avec beaucoup de monde, en Europe comme en Afrique.
En 1970, la fatigue commence à se faire sentir, provoquant divers ennuis de santé. En juillet 1974, il doit partir se reposer : il va passer un mois chez ses amis Chédeville, à Labastide-de-Penne.
Fin janvier 1976, le père Henri Veneau est nommé pour être son successeur à la charge de procureur provincial. Il l’initie à ce travail et, le 10 mai suivant, il quitte le 150 pour aller à Bruxelles où il devient responsable de la procure.
Son adaptation au milieu de ses confrères belges sera facile, même si certains lui reprocheront quelquefois d’être trop administratif. Mais il fait un gros travail de prospection dans la partie flamande du pays et remet à flot les finances de la procure. En juillet 1977, il doit subir une opération de la vésicule biliaire : 3 semaines à l’hôpital et 2 mois de convalescence. Cette première opération le laisse assez fragilisé, si bien qu’à partir du 1er juillet 1980, il quitte la procure de Bruxelles pour laisser la place au père Jean Evrard.
Le père Tavernier prend alors sa retraite à Pamplemousse chez ses amis Eugène et Ida Chédeville. L’année 1981 est encore pour lui une année éprouvante, avec la mort de sa nièce et filleule Anne-Marie, décédée à 34 ans, le 16 juillet, en laissant 3 jeunes enfants.
Le 15 juin 1982, à la suite d’une crise de phlébite, il est soigné à l’hôpital de Toulouse, avec amputation de la jambe droite, suivie d’un temps de rééducation à Albi. La mise en place d’une prothèse lui donne un peu d’autonomie et, dès qu’il le peut, le père reprend son service paroissial.
En avril 1983, c’est son ami Eugène Chédeville qui est emporté par une pancréatique aigüe. Après sa mort, le père reste à Pamplemousse, se mettant au service du père Landerer, curé de Puylaroque, et l’aidant pour le service de Labastide et de quelques autres villages, malgré une santé de plus en plus fragile.
A partir de 1984, les ennuis de santé vont se succéder et le père Tavernier sera hospitalisé plusieurs fois. Le 10 décembre 1986, il est conduit à l’hôpital de Montauban pour une hémorragie cérébrale. Ses forces déclinent de plus en plus. Aux environs de Noël, il entre dans un état semi-comateux, avec des périodes de lucidité. Début janvier, il faut le nourrir par perfusion. C’est là, à l’hôpital de Montauban, qu’il nous quitte, à l’aube du 10 janvier 1987 à l’âge de 77 ans, alors qu’il devait célébrer ses 50 ans de sacerdoce. Au delà de son aspect un peu rude qui inspirait une certaine crainte chez ceux qui ne le connaissaient pas, il nous laisse un témoignage de fidélité, le témoignage d’une vie toute entière donnée au service de la mission et de la SMA.
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