Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 14 novembre 1924 à Lignières dans le diocèse de Namur (Belgique) membre de la SMA le 28 juillet 1946 prêtre le 9 février 1950 décédé le 17 janvier 2009 |
1950-1952 Assiout (Egypte) études 1952-1954 Tantah (Egypte), préfet de discipline décédé à Montferrier-sur-Lez, le 17 janvier 2009, |
Le père Alexandre COLSON (1924 - 2009)
Alexandre Colson naît le 14 novembre 1924 à Lignières, dans le diocèse de Namur, en Belgique, de parents agriculteurs. Ils étaient sept enfants dans la famille, dont une seule fille décédée dans sa jeunesse. Son frère Joseph, de quatre ans son aîné, est élève au petit séminaire d'Ave depuis 1935. En 1937, le nouveau supérieur du petit séminaire, le père Raingeard, sans doute après la mort des parents, recueille le jeune Alexandre pour sa formation scolaire, et un autre frère Colson, Maurice, comme employé à la ferme.
Alexandre va faire toutes ses études secondaires à Ave, de 1937 à 1944, avant de rentrer au noviciat, à Chanly, en 1944. Il est ordonné prêtre en 1950, trois ans après son frère Joseph qui, à l'époque, est vicaire à Tabou, en Côte d'Ivoire, et reçoit la nomination suivante : "Le Conseil provincial vous a désigné pour le vicariat du Delta du Nil, en Egypte, où, sous la direction de Mgr van den Bronk, vous pourrez faire vos débuts dans la vie apostolique." (27/06/1950) Il va y rester 55 ans, sans interruption.
Dès son arrivée, son évêque l'envoie, avec le père Gabriel Chotard faire un stage d'initiation en Haute Egypte auprès de l'évêque copte d'Assiout, Mgr Iskandar, puis, en 1952, le nomme au collège Saint-Louis de Tanta. Il y reste deux ans et laisse le souvenir d'un préfet de discipline remarquable et exigeant pour la bonne marche du collège. Ensuite, mais pas plus d'une année, il sert comme vicaire à Choubrah, avant d'être nommé à Héliopolis où il va dépasser les cinquante années de présence : un record !, Héliopolis où il va exercer le ministère classique d'un prêtre de paroisse. On pourrait penser que, pour une telle période, les documents sont nombreux pour une biographie assez complète, mais l'homme est discret, un peu renfermé, avare de confidences et il préfère se réfugier dans le silence plutôt que de risquer de contrarier quelqu'un. Les membres du Conseil provincial, eux-mêmes, lors de leur visite en Egypte, avaient du mal à avoir un entretien avec lui. Ses lettres sont extrêmement rares : une tous les trois ans, et encore !, pour dire qu'il a passé un bon congé et qu'il regagne l'Egypte. Cependant, il avait l'estime de ses confrères, car, après avoir refusé la charge de vice-régional en 1969, il accepta le poste par deux fois, en 1975 et en 1978. Heureusement des témoignages existent, et des témoignages très positifs, qui permettent de découvrir le personnage et d'en apprécier les qualités.
La basilique d'Héliopolis était sa maison, son lieu de travail, son champ d'apostolat. Comme il ne parlait pas très bien l'arabe, il s'occupait surtout des fidèles parlant le français. Il avait des talents de prédicateur, de chanteur, d'animateur de célébrations et sa voix puissante entraînait les assemblées. Déjà, lorsqu'il était élève au grand séminaire, il était porté vers la musique, et il aimait les belles cérémonies qu'il savait solenniser et rendre vivantes et priantes. Avec lui, rien n'était laissé au hasard. Sa ponctualité restera légendaire chez ceux qui l'ont connu, - il se rendait à la basilique une heure à l'avance quand il devait y célébrer l'Eucharistie - et sa piété envers Marie le portait à n'oublier aucune des fêtes mariales dans cette basilique dédiée à Notre-Dame. Chaque jour, il récitait le chapelet avant la messe, et chaque samedi il donnait de l'importance au chapelet chanté suivi de la prière liturgique du soir et de la messe.
Il avait aussi une dévotion particulière envers la petite sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. En 1970, les pères Carmes de Choubrah lui ont demandé de prendre en charge l'édition de la revue de la basilique Sainte-Thérèse "La Rose de Lisieux". Jusqu'en 2005, date de son départ définitif de l'Egypte, il sera fidèle et ponctuel à rédiger cette revue.
Des témoignages reçus après son décès, on peut encore retenir les lignes suivantes : "Dans tout son apostolat, il était un prêtre zélé selon le cœur du Christ. Sous une apparence austère dans son regard et dans son parler d'un accent grave, il cachait un cœur d'or et une personnalité d'une profonde humanité. Il s'occupait des personnes âgées et des malades avec un cœur et une douceur de maman. Il se penchait sur leur souffrance et il leur apportait la communion avec une fidélité et une bonté exquises. Ici, à la basilique, avant les fêtes, il donnait de l'importance au sacrement de pénitence et il était toujours fidèle à son poste. […] Conservateur sur certains points, il portait la soutane et revêtait volontiers le surplis d'autrefois, il était aussi novateur et savait créer des "paraliturgies" parlantes et qui plaisaient au peuple… et qui vont durer. Mais il ne faisait rien qui fut contraire à la discipline de l'Eglise ; il avait un grand respect pour la hiérarchie et pour ses supérieurs. En communauté, c'était l'homme élégant, distingué, au langage châtié. Sous un dehors réservé, il avait un cœur bon et compatissant qui savait écouter avec patience et douceur ceux qui se confiaient à lui."
Il aurait bien voulu terminer sa vie en Egypte. Mais, déjà en 2002, il a été obligé de rentrer en Belgique à la suite d'une opération à la jambe droite pour améliorer la circulation et, sur la demande de son chirurgien, il a dû y rester aussi tout le temps de sa convalescence. Il devra subir une nouvelle opération en 2003, puis de nouveau en 2004 sur la jambe gauche. En 2005, de nouveaux ennuis de santé (il reste même trois semaines dans le coma) l'obligent encore à être rapatrié en Europe. Cette fois, son retour est définitif, après 55 ans passés dans le pays des pharaons. Il a d'abord pensé trouver une place dans une maison de retraite dans son pays, mais finalement, et à la satisfaction de sa famille, il rejoint la maison de Montferrier en mars 2006, trois semaines après le décès de son frère Joseph qui vient d'y passer 18 ans et dont il prend la chambre.
Son état général n'est pas brillant. Il apprécie la maison, le personnel, le soleil, mais il se déplace difficilement, car il est sur une chaise roulante, et fait plusieurs séjours à l'hôpital. L'état de sa vésicule pose de gros problèmes aux médecins qui hésitent beaucoup devant une opération pourtant nécessaire. Finalement, l'opération est décidée pour le début de janvier 2009, et elle réussit. Mais des complications survenues quelques jours plus tard font dire aux médecins qu'ils ne peuvent plus rien pour lui. Il est alors ramené à la maison de retraite où il décède moins de deux jours après. Il avait 84 ans. Il repose désormais près de son frère Joseph, dans le petit cimetière de la propriété de Montferrier.
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