Société des Missions Africaines – Province de lyon
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né le 20 novembre 1919 à St Etienne de Montluc diocèse de Nantes (France) membre de la SMA le 11 février 1942 prêtre le 7 juillet 1946 décédé le 20 janvier 2005 |
1946-1952 Pont-Rousseau, professeur décédé le 20 janvier 2005 à Montferrier-sur-Lez (France), |
Le père Michel DURAND (1919 - 2005)
Michel Durand est né à Saint-Etienne-de-Montluc, en Loire-Atlantique, le 20 novembre 1919. Il aura deux frères et deux sœurs. En 1931, il entre au petit séminaire des Missions Africaines de Pont-Rousseau près de Nantes, où son père sera employé pendant 19 ans. Il y obtient son baccalauréat.
En 1938, il rejoint le noviciat de Chanly, en Belgique. La guerre l’oblige à arrêter sa formation. En 1939, il assure les sciences à Rezé, car il n'y avait plus de professeurs ; il y est resté jusqu'à Pâques 1940 et c'est le père Masson qui l'a remplacé. En février 1941, il est nommé au Rozay, près de Lyon. Puis, en septembre, il entre au 150, pour ses études de théologie. C’est là qu’il prononce son serment missionnaire, le 11 février 1942. Après une année comme professeur de sciences à Pont-Rousseau, de 1943 à 1944, il reprend ses études de théologie. En 1945, il doit les interrompre, de nouveau, pour 4 mois de service militaire Il est finalement ordonné prêtre à Nantes, le 7 juillet 1946, par monseigneur Villepelet.
Le père Michel Durand est alors nommé au petit séminaire de Pont-Rousseau où il a déjà enseigné. On lui confie la classe de quatrième. Il va assurer ce service avec compétence pendant 6 ans. Chaque année, avec beaucoup d’insistance, il demande à partir en Afrique. On s’embourgeoise tellement vite quand on est trop bien. J’ai peur qu’à rester trop longtemps auprès de mes parents, je n’aie plus le courage de m’en éloigner un jour. En 1952, il est mis à la disposition de monseigneur Boivin, vicaire apostolique d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le père Boucheix, provincial, le présente ainsi : Confrère intelligent et sérieux, au caractère un peu absolu et personnel, souvent peu communicatif, mais homme de devoir et de dévouement, qui peut assumer une fonction de confiance après le temps d’adaptation nécessaire.
Après une année au petit séminaire de Bingerville, il souhaite une fonction pastorale. Il rejoindra alors Treichville, puis deviendra, en 1954, le curé fondateur de la paroisse de Port-Bouët, avant de rejoindre Agboville.
En 1960, le Conseil provincial souhaite le voir revenir en France pour un poste de professeur à Pont-Rousseau, mais il y renonce devant ses réticences. Le père Durand est alors mis à la disposition du Régional pour le diocèse de Daloa. Il travaille d’abord à Sinfra, puis à Guiglo et au petit séminaire de Man. Mais son grand désir est de demeurer dans la pastorale. En 1971, il sollicite de monseigneur Agré la permission d’aller s’enfouir, quelques mois, dans un village de Danané pour y apprendre la langue dan et pouvoir ainsi rendre davantage de services dans cette région. Il avait bien préparé cette insertion en suivant, à Paris, un stage linguistique avec le groupe Afrique et langage. Peu de temps après, il rejoint Biankouma et aura la responsabilité de la mission de Touba qu’il aurait voulu voir érigée en paroisse. Au départ du père Panis, il est nommé curé de Biankouma. Au bout d’un an, il prendra la charge de la paroisse de Zéo.
En 1977, fatigué, il demande à rentrer en France et il accepte d’aller à la procure de Paris. Mais, en 1979, il sollicite son retour en Côte d’Ivoire. Monseigneur Agré est heureux de le retrouver et lui confie le travail d’aumônier au collège catholique de Man. Il se chargera spécialement des séminaristes, tout en occupant un poste d’enseignement du français en 6ème. L’année suivante, on lui demande de s’intéresser également aux fonctionnaires de la ville de Man et d’assurer la messe à la cathédrale, un dimanche par mois.
En 1981, de nouveau fatigué, il demande à rentrer définitivement en France. Il rejoint alors la communauté de Rezé. Il en devient le vice-supérieur, tout en étant responsable de la procure. En 1990, il est nommé au 150. Le conseil provincial lui confie la gestion de la bibliothèque. Pendant 3 ans, il réalisera un énorme travail de classement, de rangement, et créera des liens avec les maisons de formation en Afrique pour leur expédier des livres.
En 1993, se sentant encore valide, il demande à faire du ministère. Il est accueilli alors par le diocèse de Tours dans la région de Parcay-Meslay. Tout en logeant chez une cousine, il rend de très nombreux services aux prêtres du secteur. Il est heureux de se sentir si bien accueilli et découvre l’immense travail d’évangélisation qui reste à faire en France.
En 1999, il revient à Rezé, en attendant de rejoindre Montferrier. Il s’occupe particulièrement de l’entretien du parc et des fleurs. Il ne ménage pas sa peine. Qu’il pleuve ou qu’il vente, on le retrouve dehors, au milieu de ses rosiers. Le temps passe, mais il se trouve encore trop solide pour accepter de prendre sa retraite. Quitter Rezé lui fait peur.
L’année 2004 sera pour lui une année difficile. Les ennuis de santé se succèdent. Il tombe fréquemment et doit faire plusieurs séjours à l’hôpital. Il lui devient impossible de retourner dans la communauté de Rezé qui ne peut plus le prendre en charge tel qu’il est. C’est pourquoi, en octobre, il rejoint, à contrecœur, la maison de retraite de Montferrier. C’est là qu’il s’éteint le 20 janvier 2005 à l’âge de 85 ans.
Le père Michel Durand était un homme très réservé. Il a peu écrit sur son travail missionnaire et il n’aimait pas beaucoup parler de lui. Sous son apparente rudesse se cachait une grande bonté : il ne savait pas dire non quand il s’agissait de rendre service. C’était un homme droit, consciencieux, qui restera disponible, toute sa vie, pour des services très humbles. Il sut aussi évoluer avec son temps, se mettant à l’étude de la langue, à plus de 50 ans et s’initiant à l’ordinateur pour mieux réaliser son travail de bibliothécaire. Il était volontaire, on peut même dire têtu, et travailleur. Cela lui permit sans doute de passer à travers bien des difficultés, mais l’empêcha aussi de vraiment préparer sa retraite. Quand il arriva à Montferrier, il était déjà trop fatigué pour goûter, enfin, un repos bien mérité.
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