Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 6 octobre 1859 à Lemoinville dans le diocèse de Nancy, France membre de la SMA le 21 novembre 1879 prêtre le 10 août 1882 décédé le 24 janvier 1941 |
1881-1882 Richelieu, professeur décédé à Lyon, France, le 24 janvier 1941, |
Le père Charles LAROCHE (1859 - 1941)
A l'hôpilal de Grande-Blanche, à Lyon, le 24 janvier 1941, retour à Dieu du père Charles Laroche, une des personnalités les plus éminentes de notre Société, à l'âge de 81 ans.
Né en Lorraine, à Lamanville, le 6 octobre 1859, Charles Laroche fit ses études classiques au collège de Pont-à-Mousson, et sa philosophie au grand séminaire de Nancy. En 1878, il entrait aux Missions Africaines et faisait son serment l'année suivante. Au cours de ses trois ans de théologie, il fut un séminiariste "pieux et régulier, d'une ardeur bouillonnante à l'étude, aimant à discuter théologie, voulant voir clair et trancher net". Trop jeune pour être ordonné, il fut nommé professeur à Richelieu. C'est là qu'il fut ordonné prêtre le 10 août 1882. Le 25, le jeune prêtre écrivait au père Planque: "Pour moi que vous avez bien voulu appeler à la consécration sacerdotale, puissé-je être entre vos mains comme un instrument docile à votre volonté qui est celle de Dieu, car cette soumission sera un des plus sûrs garants de ma persévérance et de mon avancement dans la vertu".
En octobre 1882, le père Laroche arrivait en Egypte où il devait rester 42 ans. Il y occupera divers postes: supérieur local, professeur de théologie, visiteur, pro-préfet, pro-vicaire, mais surtout curé de la paroisse de Tanta qu'il organisa et dirigea près de 40 ans. Dès le début de son séjour en Egypte, il se mit à l'arabe; non seulement il prêcha bientôt en cette langue, mais l'enseigna avec une distinction qui émerveillait les lettrés arabes.
A Tanta, il ne négligea pas sa peine, multipliant ses courses à travers sa vaste paroisse et les localités voisines, les visites des hôpitaux et des malades à domicile, etc., labeur exténuant sous un soleil accablant.
En 1924, épuisé, il doit offrir au Seigneur le grand sacrifice de quitter sa chère Egypte. Après un repos assez relatif à La Croix, le père Laroche est nommé directeur spirituel à Chanly. De suite, le "grand actif" aima cette vie de retraite et de silence. Il fut, pour tous les aspirants, un conseiller écouté et expérimenté, mais surtout l'exemple vivant de toutes les vertus sacerdotales et apostoliques.
On doit louer son austérité, son absolu détachement, son zèle, son ardeur au travail, son obéissance, sa piété, mais surtout il faut louer sa foi, foi inébranlable et vivante, qui commandait tous ses actes. Il suffisait de l'avoir entendu parler du Christ, de la Sainte Vierge, de l'Eucharistie, du ciel, de l'enfer, pour reconnaître qu'il vivait ce qu'il prêchait.
Le père Laroche priait beaucoup; sa piété était profonde, sans sensiblerie. Chez lui, aucune exaltation, sa mystique était celle du devoir accompli.
Totalement détaché des biens matériels, il donnait tout ce qu'il avait. Et son obéissance! un jeune supérieur venait d'être nommé à Chanly, le père Laroche, déjà vieillard, vint le trouver et se mit à genoux: "bénissez-moi, mon père, vous êtes mon supérieur"; il demandait des permissions, rendait compte de l'emploi de son temps avec une simplicité et une humilité vraiment édifiantes.
Tous ceux qui ont connu le père Laroche louent sa mortification et son austérité. Il se donnait assez fréquemment la discipline, s'accordait peu de sommeil, avait l'art de rendre sa nourriture aussi peu appétissante que possible. Son amour du Seigneur lui donnait de l'imagination pour prouver qu'il l'aimait.
Son ardeur au travail était proverbiale. Quand il ne priait pas, il travaillait. Au cours de sa dernière maladie, il repassait encore sa théologie. Sa foi profonde qui animait sa vie personnelle commandait aussi son action. Il était franc, ennemi du mensonge, de l'exagération et de la flatterie. Son autorité éloignait quelquefois, il était pourtant très humain et profondément bon. Il retenait son coeur au lieu de le livrer. Il pensait aimer bien en dirigeant uniquement vers le Bon Dieu ceux qui venaient à lui.
Il insistait sur la nécessité pour les missionnaires de fortes études ecclésiastiques. Il revenait sur la nécessité d'apprendre la langue des peuples qu'on doit évangéliser, d'étudier leur religion, leur mentalité, leurs coutumes...
La vie du père Laroche fut enfin fécondée par la souffrance. En 1935, la maladie l'obligeait à quitter Chanly. Ce furent de longs mois d'inactivité, à l'hôpital de Sainte-Foy-les-Lyon. Il en devint ensuite l'aumônier auxiliaire. Ce fut pour lui une grande joie: il pouvait encore servir le Bon Dieu et les âmes. Il se dévoua autant que ses faibles forces le lui permettaient auprès des malades et des religieuses de Notre-Dame des Apôtres.
A Sainte-Foy, le père Laroche se sentait un peu chez lui; aussi désirait-il ardemment y finir ses jours. Le Seigneur voulut pour son serviteur le renoncement total. Son cas réclamant des soins spéciaux, il fut transporté à Grange-Blanche. Il ne devait y passer que quelques semaines. Il souffrit beaucoup et, de là, partit vers le père.
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