Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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Frère Benoît né le 27 décembre 1894 à Saint-Just dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 28 juin 1914 décédé le 26 janvier 1966 |
1914-1919 mobilisé décédé à Ouidah, Bénin, le 26 janvier 1966, |
Le frère Jean-Marie BAUDU (frère Benoît) (1894 - 1966)
Jean-Marie Baudu naît le 27 décembre 1894 à Saint-Just, en Ille et Vilaine. Il est l’aîné de la famille. Après des études primaires assez sommaires, il travaille à la ferme familiale. Il se fait remarquer par son tempérament solide et son caractère enjoué. Il rêve depuis longtemps à l’Afrique : Depuis mon bas âge, j’ai eu ce grand désir de partir dans les pays de mission.
A 18 ans, en 1912, il part au noviciat des Missions Africaines à Chanly, en Belgique. Le 28 juin 1914, il devient membre de la Société et prend le nom de Frère Benoît.
La guerre survient. Il est mobilisé dès le début des hostilités, le 6 septembre 1914. Le 10 décembre, il est atteint par une fièvre typhoïde qui faillit l’emporter ; puis une rougeole et une scarlatine l’obligent encore à des soins et à un repos prolongé. En 1915, il est volontaire pour partir sur le front des Dardanelles : Salonique, puis la Serbie. Une forte jaunisse le fait rapatrier en France.
En 1916, il se trouve à Verdun où la bataille fait rage. Un obus tombe sur sa tranchée, il est blessé à une jambe. Suit une longue période (7 mois) de soins et de convalescence à Lyon. La proximité de la maison des Missions Africaines lui est d’un grand réconfort. Après sa guérison, il repart sur le front de Champagne. Durant les hostilités, il a perdu son frère cadet, mort au front.
Son désir de partir en mission est plus vif que jamais. Mais ses supérieurs le nomment en 1919 à Saint-Priest, près de Lyon, dans la maison des vocations tardives puis, en 1921, au petit séminaire de Pont-Rousseau, à Rezé.
En 1923, il renouvelle sa demande de partir en mission. Il est nommé pour la mission de Korhogo, mais ne part pas comme prévu : on lui demande de prolonger son séjour à Pont-Rousseau où on a besoin de lui. L’année suivante, en 1924, il écrit à ses supérieurs qu’il est toujours prêt à partir en Afrique.
Ce n’est qu’en mars 1925 qu’il s’embarque, enfin, pour la mission du Togo. Monseigneur Cessou le nomme à Atakpamé. Frère Benoît s’y fait catéchiste, visite les stations secondaires, met en valeur ses remarquables talents de sourcier pour trouver des puits à creuser. Il mène une vie de dévouement continu.
Il prend son congé en 1931, suit une cure à Vichy pour refaire sa santé, passe les fêtes de Noël dans sa famille et réagit fortement lorsqu’il apprend que ses supérieurs veulent le retenir en France pour servir à la maison de Martigné-Ferchaud. Finalement, mécontent et de mauvaise grâce, son supérieur renonce à l’envoyer à Martigné et lui signifie, en termes sévères, qu’il pourra prendre le bateau le 16 mai 1932.
Il est nommé à l’école des catéchistes de Togoville avec le père Delbaere. Toujours disponible, il fait tout pour s’y dévouer de son mieux. Mais en 1934, les choses se gâtent : des maîtres-catéchistes insolents et un confrère lui rendent la vie impossible. Lui-même écrit : La vie n’est plus tenable pour moi au Togo. Il demande alors à aller au Dahomey ou à rentrer en France, si cela n’est pas possible.
Monseigneur Steinmetz l’accueille dans le vicariat apostolique du Dahomey et le nomme à Zagnanado où ses services seront appréciés. Ensuite, il sera aide-économe au séminaire de Ouidah. En 1936, à son retour de congé, il est affecté à la mission de Calavi. Par la suite, monseigneur Parisot lui confie la responsabilité de la ferme du séminaire à Ouidah, charge qu’il exerce pendant de longues années, interrompues seulement par des congés en 1947 et en 1954.
Ce dernier congé dure un an pour raison de maladie. A son retour, il est nommé à la procure de Cotonou avec le frère Octave : il y reste deux ans. En 1957, monseigneur Gantin le ramène à Ouidah pour veiller sur la teckeraie et l’entretenir, tâche qu’il accomplit fidèlement.
Le 20 janvier 1960, bien fatigué, il revient en congé pour la dernière fois. Le 13 octobre, il repart pour Ouidah où il retrouve ses occupations. En 1962, la maladie commence à le retenir à la maison, mais il est heureux de rester parmi les séminaristes, et sa présence au séminaire est le symbole discret, mais combien réel, de la richesse d’une vie de service. Il a toujours été très édifiant et pour les pères et pour les séminaristes.
Le 20 juin 1964, il célèbre ses noces d’or à Ouidah, sous la présidence de monseigneur Gantin, archevêque de Cotonou. Ce fut vraiment une journée de grande amitié et de prière, dépouillée de toute complication et une journée de grand bonheur pour le frère Benoît.
La santé du frère se dégrade, mais il accepte tout avec beaucoup de sérénité et de patience. Avant de mourir, il offre sa vie pour l’Afrique, le Dahomey et surtout pour les vocations sacerdotales en ce pays. Le 26 janvier 1966, il expire au séminaire de Ouidah. Les pères Cogard et Peyle étaient à son chevet.
Beaucoup voudront participer à ses obsèques : monseigneur Gantin, monseigneur Boucheix, monseigneur Agboka, monseigneur Dosseh du Togo, de nombreux confrères sma, les professeurs du séminaire, deux prêtres togolais, les grands séminaristes de Ouidah. Tous sont les témoins de la grande estime qu’avait su s’attirer le frère Benoît par sa bonté, sa simplicité et son grand dévouement.
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