Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 8 décembre 1927 à Villeurbanne dans le diocèse de Grenoble, France membre de la SMA le 8 février 1950 prêtre le 11 février 1953 décédé le 3 février 1976 |
1953-1957 Pont-Rousseau, professeur 1957-1960 missionnaire en Côte-d'Ivoire décédé à Daloa, Côte-d'Ivoire, le 3 février 1976, |
Le père Jean ALLOATTI (1927 - 1976)
Jean Alloatti voit le jour en la grande fête lyonnaise de la Vierge Immaculée, le 8 décembre 1927, à Villeurbanne. Cette ville faisait alors partie du diocèse de Grenoble. Jean aura deux frères et une sœur. Il va à l’école primaire libre de la Sainte-Famille de Croix-Luizet à Villeurbanne.
En 1940, il rejoint le petit séminaire des Missions Africaines à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme. Puis, il continue ses études secondaires au séminaire de Pont-Rousseau. En octobre 1947, il est à Chanly, en Belgique, pour son temps de noviciat. Après son temps de service militaire en Algérie durant toute l’année 1948, il retrouve Chanly, avant d’intégrer le grand séminaire des Missions Africaines à Lyon. C’est là qu’il devient membre de la SMA, le 8 juillet 1950. Il est ordonné prêtre le 11 février 1953.
Il est d’abord nommé professeur de mathématiques au petit séminaire de Pont-Rousseau. Il y restera jusqu’en juin 1957. Il reçoit alors son affectation pour la Côte-d’Ivoire. Monseigneur Rouanet l’accueille à Daloa et le nomme professeur de mathématiques au collège secondaire de cette ville. Lors de son congé en juillet 1960, le Conseil provincial lui demande de demeurer en France, à Chaponost, où l’on a besoin d’un professeur de mathématiques. Selon son souhait, il n’y restera qu’un an et rejoindra, de nouveau, Daloa en août 1961. Le travail de professeur commence à lui peser, mais il n’est pas facile de trouver un spécialiste en mathématiques.
C’est en septembre 1967 qu’il obtient gain de cause. Monseigneur Rouanet lui confie la fondation de la nouvelle paroisse de Gonaté, sur la route reliant Daloa à Bouaflé. Lors de son passage en 1969, le père Falcon, provincial, note qu’il a construit une petite chapelle et réside dans une maison en bois laissée par les forestiers. Il a établi un dispensaire où les sœurs de Notre-Dame des Apôtres viennent soigner tous les mardis. Il est en train de construire la mission.
Si le père construit, il ne néglige pas pour autant la visite des villages pour rencontrer les communautés et former les catéchistes. Au volant de sa 2 CV, il parcourt chaque mois près de 2500 kilomètres. Il essaie de pénétrer la culture locale et, pour cela, il enregistre des chants gouro et participe aux fêtes des funérailles et des masques. Doué d’un solide appétit, il s’adapte, sans difficultés, à la nourriture locale, mais c’est au détriment de sa santé. A son retour en congé en 1971, les médecins découvrent un diabète assez important. Bien soigné, il peut cependant reprendre la direction de Gonaté.
Dans une longue lettre du 4 janvier 1972, il aborde différents sujets. Son secteur se développe grâce aux groupes de catéchumènes mossi, originaires de Haute-Volta, actuel Burkina-Faso. Les populations locales, Gouro, Bété, Baoulé, sont moins ouvertes à l’Evangile. Il lui faut beaucoup de patience. La plus grosse difficulté réside, selon lui, dans les questions de mariage : les femmes ont de la peine à admettre le mariage chrétien, car la coutume veut qu’elles retournent souvent chez leur père. Pourtant, il sent que l’ambiance est en train de changer et il est encore tout émerveillé de la fête de Noël qu’il vient de vivre : les femmes sont venues chanter à la mission, une bonne partie de la nuit. Dans les villages, il essaie de faire démarrer la JAC pour faire entrer l’esprit chrétien dans les villages. Ses lettres laissent percevoir un homme heureux. Il exprime son plus grand souhait : Finir ma vie dans un village de Côte-d’Ivoire, rendant service jusqu’au bout de mes forces.
Il mène une pastorale de proximité dans les villages. C’est souvent par les conversations, le soir, que je prends contact avec les adultes. Sept ans après son arrivée à Gonaté, il dresse un premier bilan : la paroisse regroupe aujourd’hui plus de 800 catéchumènes et chrétiens, dont 25 catéchistes. Ils se réunissent le dimanche pour prier dans les 9 chapelles qu’ils ont construites de leurs mains. De plus en plus nombreux sont ceux qui veulent devenir chrétiens. Mais ce sont, pour la plupart, des immigrés. La population du pays n’est pas encore ouverte à la foi chrétienne.
Seul dans sa mission, le père Alloatti aime rejoindre, chaque semaine, Daloa pour y retrouver des confrères. Il prépare aussi l’arrivée d’une communauté de sœurs, car il sent le besoin d’être aidé. Il veut leur confier les problèmes de santé. Pour elles, il construit une maison, mais elles ne viendront pas. Il demande alors à des jeunes de l’aider et il lance l’idée de former des responsables de boîtes de pharmacie qui pourront être utiles dans les villages pour les soins ordinaires.
Avec le temps, les tournées dans les villages lui deviennent pénibles. Sa santé se dégrade de plus en plus et il en est conscient. Dans les premiers jours de février 1976, il se rend dans un village, en compagnie du père Métral, pour y chercher une nappe souterraine en vue du forage d’un puits. Pris de malaise, il est transporté à Daloa. Le médecin diagnostique un infarctus. Il meurt dans la nuit du 3 février 1976, en présence d’un de ses confrères, le père Guy Ioux. Ses obsèques auront lieu le 5 février à Gonaté. Elles seront présidées par monseigneur Coty, assisté de monseigneur Agré et de monseigneur Rouanet. Il sera enterré tout près de son église. Une population nombreuse accompagna de sa présence et de sa prière ce missionnaire à la bonté discrète, qui était passé au milieu d’elle en faisant le bien.
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