Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 29 juin 1901 à Machecoul dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 30 octobre 1926 prêtre le 7 juillet 1929 décédé le 5 février 1972 |
1929-1962 missionnaire en Côte-d'Ivoire décédé à Lyon, France, le 5 février 1972, |
Le père Pierre BERNARD (1901 - 1972)
Pierre Bernard naît le 29 juin 1901 à Machecoul, en Loire-Atlantique, dans le diocèse de Nantes. Né le jour de la fête de Saint-Pierre, le papa lui donne ce prénom et il est baptisé le lendemain de sa naissance.
Pierre jouit d’une excellente santé. Après ses études primaires à Machecoul, il entre au petit séminaire du diocèse en 1915. Il y restera jusqu’en 1921. Après son service militaire, il entre au grand séminaire de Nantes pour ses études de philosophie. Il y restera d’octobre 1923 à juin 1925. Il opte alors pour les Missions Africaines et est admis au 150 à Lyon, en octobre 1925. Apparemment, il n’a pas consulté les autorités diocésaines et cela crée un petit différend entre le diocèse de Nantes et les Missions Africaines. Tout s’apaise et, à la fin de ses études de théologie, Pierre est ordonné prêtre le 7 juillet 1929.
Il est alors nommé pour la Côte-d’Ivoire où il arrive le 2 décembre. Après un an de vicariat à Moossou, il est affecté à la mission de Gagnoa où il restera 5 ans. La mission est grande. Le père écrit à ses amis : Il y a des stations à plus de 200 km au Nord et autant à l’Ouest. Je ne suis jamais allé aux limites de mon district. J’irai par bateau. Lorsque je vais dans le Nord, je me sers de camion. Ils me conduisent dans une station à 174 km de ma résidence habituelle. Je fais le reste à pied. Le père voyage donc beaucoup. Il trouve que les gens de la côte, de Sassandra et de Tabou, ne sont pas très religieux. Il a plus de succès dans le Nord, spécialement dans les villages de brousse de la région de Soubré.
Il s’intéresse particulièrement à la formation des catéchistes et, pour eux, il sollicite ses bienfaiteurs. Il sait que le développement de sa paroisse dépendra de leur travail. Il prend conscience d’un grand obstacle, celui de la diversité des langues. On parle une quinzaine de dialectes. Mais le travail des catéchistes permet de faire face à cette difficulté. Ils nous servent d’interprètes et nous renseignent également sur les mœurs et les coutumes des gens que nous visitons, ce qui nous empêche de commettre bien des impairs.
En 1935, à son retour de congé, le père Bernard est nommé à Dabou où il va demeurer deux ans. Il ne cesse de visiter les villages. Pour cela, il part très souvent en brousse, y passant quelquefois tout un mois. En 1937, il prend la responsabilité du district de Jacqueville : il va y rester 23 ans. On sait peu de choses sur cette période. Le père Bernard est un homme discret qui travaille sans bruit.
En 1959, les problèmes de santé commencent à se manifester. Le père commence à souffrir du diabète. Il sort moins dans les villages. Ses méthodes d’apostolat commencent à poser problème : il ne s’est pas renouvelé depuis des années. Le père Bernard souffre de se sentir désapprouvé par son évêque, monseigneur Yago. Une solution sera trouvée pour lui permettre de continuer son travail missionnaire : il devient, en 1960, aumônier de la léproserie d’Adzopé, pour assurer l’intérim du père Miet. Quelques mois plus tard, il est nommé aumônier de l’hôpital du Plateau à Abidjan et de l’hôpital de Treichville, avec résidence au "centre d’accueil missionnaire". L’après-midi, je visite tout le monde et tous sont contents de la visite du père qui prie pour eux. Le matin, je donne les sacrements aux catholiques qui le désirent. Mais les ennuis de santé continuent. Les complications diabétiques sont tellement graves qu’elles se portent sur la vue. Et le père doit rentrer définitivement en France en août 1962.
Désormais, il va demeurer à la maison provinciale à Lyon. Grâce à sa canne d’aveugle, il peut se promener sans danger dans les grands couloirs de la maison et sur la terrasse du musée. Durant 10 ans, le père Bernard va vivre dans l’obscurité, mais toujours d’égale humeur. Il se promène et il prie : son chapelet ne le quitte guère. La réforme liturgique lui permet de concélébrer chaque matin avec ses confrères. Beaucoup viennent vers lui pour lui demander des conseils : c’est un sage et un saint. Il décède à Lyon le 5 février 1972. Sa famille fera transporter son corps à Machecoul où il est inhumé.
Le père Chauvet a écrit sur lui ces quelques mots : Pendant ses 33 ans en Côte-d’Ivoire, il a été un grand apôtre tant à Dabou qu’à Moossou, tant à Gagnoa qu’à Jacqueville où il a passé la plus grande partie de sa vie missionnaire. Là, il s’est intéressé, sans compter, à tout ce qui pouvait avancer ou retarder, favoriser ou empêcher le règne de Dieu en pays aladian. Il s’est employé, dans toute la mesure de ses moyens et de ses forces, à faire connaître l’Amour du Père pour tous : une flamme ardente brûlait son cœur et cette flamme, il ne l’a jamais laissée se refroidir parce qu’il était vraiment missionnaire. Il fallait le voir partir pour ses longues tournées avec son bréviaire, sa lampe-tempête, son grand parapluie bleu et sa canne… Que de marches pénibles dans les sables mouvants de la plage ! Le père Bernard était dur pour son corps, courageux et généreux dans le service de Dieu et des âmes. Discret et peu bavard, il avait, je pense, plus de conversation avec le bon Dieu qu’avec les hommes.
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