Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 19 juillet 1912 à Pommerit Jaudy dans le diocèse de Saint-Brieuc, France membre de la SMA le 31 juillet 1931 prêtre le 5 juillet 1936 décédé le 5 février 1999 |
1936-1938 Tanta, Egypte, professeur décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 5 février 1999 |
Le père Georges KERLEVEO (1912 - 1999)
Georges Kerlévéo est né le 19 juillet 1912 à Pommerit-Jaudy, dans les Côtes d'Armor et le diocèse de Saint-Brieuc. Ses parents auront 8 enfants et un de ses frères deviendra prêtre diocésain.
Après des études à l'institution Saint-Joseph de Lannion de 1924 à 1929, il s'oriente vers les Missions Africaines, sous l'influence du père Antonin Gautier et entre au noviciat de Chanly, en Belgique. Il prononce son serment missionnaire le 31 juillet 1931, avant de rejoindre le grand séminaire de Lyon. Après son service militaire dans la marine, il achève ses études de théologie et est ordonné prêtre le 5 Juillet 1936.
En cette même année, le Conseil provincial affecte le père Kerlévéo en Egypte, au vicariat apostolique du Delta du Nil. Il devient professeur et surveillant au petit séminaire de Tantah. Très rapidement, il doit faire face à des problèmes de santé. Habité par une grande anxiété, après moins de deux ans de séjour, il rentre en France, plus vite que prévu, pour un long temps de repos. Après une année au Rozay, il lui est proposé de rejoindre de nouveau l’Egypte. Mais nous sommes en juillet 1939. La déclaration de guerre va rendre l’embarquement impossible. Mobilisé, il devient aumônier auxiliaire dans la marine. Très vite libéré, il est nommé à Chamalières, puis à Martigné-Ferchaud comme professeur, avant de rejoindre le petit séminaire des Naudières dans la région nantaise, en 1942.
Nommé pour quelques années, il va rester 15 ans aux Naudières. D’abord professeur, il devient directeur des études en 1946, en remplacement du père Barathieu. En 1951, on lui confie la tâche de supérieur, poste qu’il occupera jusqu’en 1957. Le désir de retourner en Afrique, de préférence en Afrique subsaharienne, continue de l’habiter, mais le père Kerlévéo sera régulièrement confirmé dans cette maison de formation. Il y enseigne des disciplines aussi diverses que les mathématiques, l’anglais, la littérature, et garde le souci d’ouvrir ses élèves à la culture moderne. Homme de relation, il se montre attentif aux personnes, chaque jeune retenant toute son attention, une attention exigeante et parfois un peu inquiète. Il travaille en contact étroit avec les autres établissements de la région.
En 1957, on lui confie une tâche de prospection à travers toute la France : il s’agit de préparer la prochaine assemblée provinciale, en prenant contact avec les diocèses et les institutions religieuses pour évaluer l’avenir des vocations missionnaires. En 1958, il est choisi comme conseiller provincial. Tout en continuant à assurer cette charge, il est, en même temps, nommé, en 1960, supérieur du séminaire de philosophie de Chamalières. C’est durant son séjour dans cette maison qu’il vivra toute une évolution intellectuelle. Il comprend qu’il lui faut changer sa manière d’animer une communauté de jeunes. Il passera donc des heures avec les autres confrères de la maison et les jeunes en formation, pour mettre sur pied un nouveau mode de vie communautaire et bâtir un règlement.
En 1961, à l’occasion de son jubilé, alors qu’il n’a connu l’Afrique noire que le temps d’une visite, le père Antonin Bruyas, provincial, le remerciera en ces termes pour ses 25 années passées dans la formation des séminaristes : Merci pour toutes ces courses apostoliques que vous avez faites en Côte d’Ivoire, au Dahomey, à vélo, en pirogue ou à pied, le long des sentiers ou sur l’eau, et pour tous ces postes de missions que vous avez ouverts… non pas directement, mais grâce à ces générations de jeunes missionnaires, à la formation desquels vous avez travaillé pendant 25 années.
En 1969, souhaitant ne plus s’occuper de formation, il redevient responsable de la maison de Rezé qui est en pleine transformation. En 1972, il est nommé procureur à La Croix-Valmer en remplacement du père Chassaignon, puis il monte à la rue Crillon, à Paris, pour y assurer le même travail de contact avec les bienfaiteurs. C’est là que de graves problèmes de santé vont, de nouveau, venir le perturber. Il est contraint de prendre du repos à Rezé, avant de rejoindre la maison de retraite de Montferrier.
Il passera 20 ans à Montferrier, des années qui furent souvent des années de souffrance. Il passe par des moments de grande épreuve intérieure. Il écrit en 1976 au conseil provincial : Tout me fait problème. Je suis dans une solitude terrifiante. En 1978, il écrit encore : Je suis toujours inquiet. J’ai honte quand je vois le travail des autres. Grave et lourde épreuve à porter. Comme le Seigneur voudra, mais je suis comme Jésus à Gethsémani. Un peu plus tard, il ajoute : Tous les jours, c’est l’anxiété. Il est heureusement réconforté par la proximité de confrères avec qui il se sent très proche, en particulier le père Marguerie et le frère François-Marie. Les Missions Africaines forment une grande famille où chacun aide l’autre à porter ses ennuis. Merci pour votre témoignage d’amitié.
Décédé le 5 février 1999, il est inhumé dans le cimetière des Missions Africaines de Montferrier. S’il a passé très peu de temps en Afrique, il aura servi la mission autrement : en formant des missionnaires, puis en acceptant d’être disponible pour des services très humbles, en offrant enfin les souffrances de sa maladie pour ses confrères missionnaires.
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