Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 16 mars 1900 à Cirières dans le diocèse de Poitiers, France membre de la SMA le 29 juillet 1925 prêtre le 7 juillet 1929 décédé le 7 février 1972 |
1929-1965 missionnaire en Côte-d'Ivoire Commandeur de l’Ordre National de Côte-d'Ivoire décédé à Toulon, France, le 7 février 1972, |
Le père Joseph MIET (1900 - 1972)
Joseph Miet est né le 16 mars 1900 à Cirière, dans le diocèse de Poitiers. Il fait partie d’une famille très modeste, aîné de 9 frères et sœurs, comptant 2 prêtres. Il suit l’école primaire au village et, en 1913, il entre au petit séminaire des Missions Africaines à Pont-Rousseau. Son père part au front l’année suivante et Joseph le remplace à la ferme jusqu’à la fin des hostilités.
En 1919, il reprend ses études secondaires, encore interrompues par deux ans de service militaire. Après le noviciat à Chanly, en Belgique, il arrive le 1er octobre 1925 au grand séminaire où il sera ordonné prêtre, le 7 juillet 1929. Il ne craint rien tant que de rester dans quelque école où toute mon activité serait paralysée alors que j’ai désiré me consacrer à l’apostolat.
Crainte vaine, attente comblée car, le 7 décembre, il rejoint à Agboville, en Côte- d’Ivoire, son propre cousin et aîné de 12 ans, le père Compagnon, avec lequel il va travailler dans la plus grande paroisse du vicariat apostolique d’Abidjan, qui compte une centaine de villages visités.
Il est particulièrement chargé de la région des Attiés qui avaient eu, avec le père Méraud, venant de Memni en 1906, un premier voyage de reconnaissance. Mais c’était loin dans le temps et dans l’espace. Le père Miet entreprend des tournées de deux ou trois semaines dans la région d’Adzopé. Le nombre des chrétiens s’accroît alors assez rapidement, grâce à l’aide des catéchistes qu’il forme et qui sont très actifs, laborieux et dynamiques, selon un témoignage publié au cinquantenaire de la paroisse d’Adzopé que le père ouvrit en 1939 et dont il devint le 1er supérieur.
L’un de ces catéchistes mérite une mention spéciale dans la vie de cette église : c’est Michel Affoumou, qui était aussi maître à l’école catholique de Boudépé, village qui sera érigé en paroisse en 1980. En 1933, à la suite d’une altercation sur le travail forcé avec l’administrateur Augias, Michel est emprisonné. Battu par les gardes, ceux-ci lui cassèrent le cou avec un pilon. A son retour de tournée, le père Miet se précipita chez le chef de poste et lui infligea une paire de gifles. L’administrateur fut, sans tarder, rapatrié en France. Michel fut un saint et mourut martyr.
En 1942, Joseph Miet est bloqué en France, durant son congé, en raison de la guerre. Il est retenu au Rozay pour la formation des frères, et au 150 pour la direction spirituelle des séminaristes, puis il est nommé à la procure de Tourcoing. Le 20 décembre 1943, il écrit : L’obéissance me fait un devoir d’aller où vous désirez ; cependant, en attendant le retour dans ma chère mission, j’avais rêvé de m’occuper d’une paroisse dans le diocèse de Poitiers.
Le 22 décembre 1945, il repart à Adzopé. Il y avait construit des écoles et un dispensaire en ville. Comme il soignait beaucoup dans les villages, il pensait bien réaliser le souhait maintes fois exprimé : ouvrir une léproserie pour accueillir les nombreux malades repérés dans la région du fleuve Comoé.
Il obtient de Yatté N’Guessan, représentant du chef coutumier auprès de l’administration coloniale, la concession d’un terrain à 3,5 km de la ville, sur une colline. Il y fit construire un petit village d’accueil. Mais des démarches furent entreprises auprès des services de santé par les habitants d’Adzopé pour qu’on éloignât cette léproserie, jugée dangereuse pour la population. (Mémoires d’archives)
Il fallait chercher un nouveau site. On le choisit en forêt, à une quinzaine de km de l’agglomération. Les sœurs de Notre-Dame des Apôtres qui allaient assumer la direction et les soins de cette léproserie, l’aide financière de Raoul Follereau, contribuèrent au percement d’une voie et à l’implantation des premières habitations de ce qui devint plus tard l’Institut Raoul Follereau.
Le père Miet en fut l’aumônier et, en reconnaissance de son grand dévouement, il reçut, le 21 novembre 1961, des mains du grand chancelier Anoma, la décoration de commandeur de l’Ordre national de Côte-d’Ivoire. A la fête, bien organisée par les sœurs de Notre-Dame des Apôtres, participaient de nombreux lépreux et l’abbé Kimou, son fils spirituel et successeur comme curé d’Adzopé.
En août 1965, le père Miet entre en France où, après des soins à Marseille et à Toulon, il rejoint La Croix-Valmer. Il y décède le 7 février 1972.
Une statue, érigée près du porche de l’église qu’il a construite, perpétue son souvenir à Adzopé. On peut y lire ceci :
LE PÈRE MIET
DEUX PASSIONS : L’AFRIQUE ET LES LÉPREUX
« L’ŒUVRE QUI M’EST CHÈRE, ENTRE TOUTES,
EST LA LÉPROSERIE » (27/12/43)
P. MIET : APÔTRE DES LÉPREUX
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