Société des Missions Africaines
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né en 1923 à La Marne dans le diocèse de Nantes, France membre honoraire le 18 mai 1998 prêtre le 29 juin 1949 décédé le 7 février 2001 |
1949-1966 ministère dans plusieurs de son diocèse décédé à Nantes le 7 février 2001, |
Le père Joseph MICHAUD (1923 - 2001)
Joseph Michaud est né le 20 septembre 1923 à La Marne, en Loire-Atlantique, dans le diocèse de Nantes. Il est le 7ème d’une famille de 9 enfants. Ses parents sont de petits agriculteurs. C’est un soir, à l’étable, pendant la traite, qu’il a parlé de son désir de devenir prêtre. Ses parents chrétiens ont accueilli la demande, tout en faisant une remarque : On n’est pas riche ; qui va payer les études ? Après ses études secondaires à Legé, puis aux Couëts, il entre au grand séminaire de Nantes. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1949.
Ses deux premiers postes à Guenrouët et au Loroux-Bottereau lui permettent de travailler dans le monde rural qu’il connaît bien. Il va lancer la JAC et la JACF et dynamiser le patronage paroissial, un moyen d’aider les jeunes ruraux à sortir de leur isolement. Ceux qui ont vécu avec lui témoignent : Il a été un éveilleur qui a ouvert des portes et durablement marqué ceux qui l’ont côtoyé. Il a bousculé les préjugés et est resté une référence permettant à beaucoup de jeunes de ces années-là de prendre des engagements dans diverses organisations.
En 1955, il rejoint la pastorale de la ville de Nantes. Il est d’abord nommé vicaire à Sainte-Elisabeth, et devient, en 1962, curé de Sainte-Bernadette. L’accueil des premiers mois dans cette dernière paroisse est difficile, car on regrette l’ancien curé, mais il sera vite adopté, car on reconnaît en lui un pasteur. Il va être un homme très engagé et, en même temps, un homme d’unité pour la communauté chrétienne. A cette époque, les contacts entre les chrétiens et les « laïques » n’étaient pas très faciles. Joseph, très diplomate, avait des relations régulières avec les bourgeois du quartier. Il dînait chez eux et recherchait la discussion pour faire passer le message des petits. Ces discussions étaient parfois houleuses, mais il gardait le contact. Il était aussi très lié avec les militants et les personnalités politiques de gauche. Il s’associait à leurs actions sur le quartier, nous incitant à y prendre part.
En 1966, le diocèse de Nantes décide la formation d’une équipe de 3 prêtres-ouvriers pour une présence en milieu ouvrier. Il est demandé qu’il y ait, parmi eux, un curé en exercice. La proposition en est faite à Joseph Michaud, curé de Sainte-Bernadette et que l’on sait très proche des militants ouvriers dans son ministère ordinaire. Joseph accepte et l’équipe s’installe aux Couëts, au sud de Nantes. Il travaillera dans le bâtiment pendant 17 ans et s’engagera dans l’action syndicale avec la CFDT, tout en ayant le souci de rester proche de l’Eglise diocésaine qui lui a confié sa mission. Au soir de sa vie, faisant le bilan, il écrit : Nous avons conscience d’avoir rapproché certains ouvriers de l’Eglise, mais nous regrettons de ne pas avoir vraiment rapproché l’Eglise du monde ouvrier. En 1983, il est licencié pour raisons économiques, avant d’être admis à la retraite.
Désormais libre de son temps et se sentant encore solide, car il n’a que 60 ans, Joseph veut se rendre disponible et mettre ses compétences professionnelles et son sens pratique au service des Eglises d'Afrique. Pour cela, il se rapproche des Missions Africaines. Il va travailler particulièrement au Bénin. Monseigneur De Souza, archevêque de Cotonou, lui confie la construction du Centre médical Saint-Joseph, sur le lac Nokoué, ainsi que la construction de l'église de Ganvié. Il posera aussi les fondations de l'église de So-Tchanhoué. Il se trouvait très à l'aise sur le lac qui lui rappelait le lac de Grand-Lieu, proche de sa commune d'origine. Il construisit aussi un centre pour les jeunes à Matéri, au nord-Bénin. Il fit également plusieurs autres séjours en Afrique, d’abord en Centrafrique où il construisit, entre autres, l'église de Galabadja à Bangui, puis en Côte d'Ivoire où il travailla pour l'évêché de San-Pedro.
Sa découverte de l'Afrique lui donna beaucoup de joie. Il se trouvait à l'aise avec les artisans locaux qui l’appréciaient également pour ses compétences, sa rigueur dans le travail et sa proximité avec eux. Il tissa là-bas de véritables amitiés avec les pères des Missions Africaines, les prêtres africains et les artisans du lac. Il garda toujours le souci de faire découvrir les Eglises d'Afrique dans le diocèse de Nantes et créa même une association qui prit le nom d'Arcade, destinée à développer des liens d'amitié et d'entraide entre les habitants du lac de Grand-Lieu et ceux du lac Nokoué.
En témoignage de reconnaissance pour les nombreux services rendus à la mission et les liens tissés avec de nombreux confrères, les Missions Africaines l'accueillirent comme membre honoraire le 9 avril 1998. Plusieurs membres de la province de Lyon, avec qui il a vécu au quotidien, lui ont rendu témoignage : J’ai admiré sa discrétion, en même temps que sa curiosité, car il voulait comprendre le pourquoi des choses…Il a été pour nous un excellent confrère, détendu, plein d’humour, bien dans la ligne de notre manière de vivre. Au sens vrai du terme, il a été l’un des nôtres… Joseph était un homme de Dieu, rigoureux en ce qui concerne la justice, respectueux des autres et à leur écoute. Sa simplicité, sa facilité de contact sont bien les vertus évangéliques que doit vivre un prêtre…
Atteint d’un cancer, il se retire, en l’an 2000, à la maison des prêtres du Bon Pasteur à Nantes. Il n’y restera que quelques mois. Sentant sa vie s’achever, il demande à recevoir le sacrement des malades, en présence de tous les prêtres-ouvriers de Nantes qu’il a invités pour la célébration. Au soir de sa vie, ce fut sa manière de dire sa fidélité à l’Eglise, à ses frères dans le sacerdoce, à sa vie missionnaire. Il est décédé le 7 février 2001.
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