Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 25 janvier 1914 à Plémy dans le diocèse de Saint-Brieuc (France) membre de la SMA le 30 juin 1934 prêtre le 6 janvier 1938 décédé le 11 février 2004 |
1938-1945 Ouidah, professeur au séminaire décédé à Montferrier-sur-Lez (France), le 11 février 2004, |
Le père Victor MERCIER (1914 - 2004)
Victor Mercier est né le 25 janvier 1914 à Plémy, dans les Côtes-du-Nord et le diocèse de Saint-Brieuc. Les parents sont agriculteurs. Il aura 3 frères et 1 sœur. Après son école primaire, il rejoint l’école apostolique des Missions Africaines de Pont-Rousseau en 1925. Il achève ses études secondaires à Offémont. Il rejoint ensuite le noviciat de Chanly de 1931 à 1933. Après son service militaire dans un régiment du génie au Mont Valérien, près de Paris, il rejoint le grand séminaire de Lyon où il sera ordonné prêtre le 6 janvier 1938.
La même année, il est affecté au vicariat apostolique du Dahomey. Monseigneur Parisot le nomme au grand séminaire de Ouidah, où il va assurer des cours de théologie en 3ème année jusqu’en 1945. C’est la guerre. Le père Mercier est mobilisé sur place et il ne rentrera en congé qu’après 7 ans de présence.
Durant son congé, le père Noël Boucheix, qui a remplacé le père Francis Aupiais comme provincial, le nomme professeur de dogme au grand séminaire de Lyon, en remplacement du père Falcon. Ce sera pour lui une année très difficile, si bien qu’il est remis à la disposition du Dahomey. Il s’embarque le 22 octobre 1947.
Monseigneur Parisot, qui l’accueille, le nomme curé d’Agoué, en remplacement du père Clément Cadieu rappelé en France comme recruteur. Il y restera 21 ans et ce seront les plus belles années de sa vie missionnaire. A la mission, entourée, selon la coutume de l’époque, de l’école des garçons, le père accueille des enfants des villages et des enfants de familles pauvres. Ils lui rendent quelques petits services (balayage, entretien de la mission, service à table et à l’église) mais le père s’occupe de leur éducation humaine et chrétienne : on prie ensemble le matin et le soir. Malgré une certaine sévérité, le père Mercier est d’une grande bonté et son exemple parle aux enfants. Certains d’entre eux voudront devenir prêtres pour lui ressembler. Parmi eux, l’abbé Cyrille Kété du Togo et surtout l’abbé Paul Vieira qui deviendra évêque de Djougou.
C’est vers les petits et les pauvres que le père oriente surtout son apostolat. Il visite les villages et les quartiers d’Agoué et s’occupe aussi activement de deux stations secondaires : Agouégan et Kpéko. Sa proximité avec la population lui vaudra des cabales de la part des notables et quelques lettres anonymes. Il en souffrira beaucoup et demandera à quitter Agoué. Mais il sera maintenu à son poste et finalement sa bonté l’emportera et tous se rallieront à lui, bien obligés de reconnaître qu’ils avaient de la chance d’avoir un si bon curé.
Fatigué et se sentant un peu seul, le père Mercier renouvelle sa demande d’être déchargé d’Agoué et de rejoindre Comé. Monseigneur Gantin répond positivement. De 1968 à 1974, il sera donc prêtre habitué à Comé auprès du père Plumelet. Le père Mercier va se plaire dans cette paroisse où l’ambiance de la mission est familiale. Il s’occupera beaucoup de la Légion de Marie, sillonnant les villages à mobylette pour participer aux réunions.
En 1974, l’année de ses 60 ans, le père Mercier rentre définitivement en France, après 34 ans de présence au Bénin. Il a besoin de calme et de repos. Après quelques mois à La Croix-Valmer, il accepte de venir travailler à la procure de Paris. Il va rendre mille petits services aux confrères de passage qui apprécieront son accueil et assurera une correspondance suivie avec les bienfaiteurs, toujours très heureux de recevoir ses lettres.
En 1986, il rejoindra la maison de retraite de Montferrier. Il va s’y trouver tout de suite heureux. Il apprécie en particulier la délicatesse du personnel qui lui manifeste la tendresse dont il a besoin et qu’il a peu trouvée auprès des confrères missionnaires, fraternels et sympathiques, mais parfois rudes et peu enclins à extérioriser leurs sentiments. (père Bellut) Durant les dernières années de sa vie, il deviendra de plus en plus dépendant et perdra toute son autonomie. Il est décédé dans la maison de retraite des Missions Africaines à Montferrier le 11 février 2004.
Le père Victor Mercier était un homme très sensible et d’une grande bonté. Très simple, il aimait accueillir ses confrères. Il s’est dépensé, sans compter, dans le Mono. Très obéissant, il faisait confiance aux personnes et à la Providence et cela lui a permis d’accepter quelquefois des charges qui lui pesaient. Monseigneur Paul Vieira, évêque de Djougou, lui a rendu ce témoignage à l’occasion de ses obsèques : Ce que je dois au père Mercier, c’est tout simplement la vie. Il est évident que si je n’avais pas été récupéré par le père Mercier, auprès de lui, au presbytère, la mort aurait eu raison très tôt de ma fragile santé qui nécessitait des soins réguliers et coûteux que mes parents ne pouvaient, alors, me procurer. Je confesse surtout que le père Mercier a marqué mon âme d’enfant et que, aujourd’hui, les vertus qui me tiennent à cœur ont été bues à sa source : crainte filiale de Dieu, confiance sans faille en la Providence, l’amour de la vérité et du travail bien fait, l’amour des petits et des pauvres, et aussi le zèle missionnaire. Je voudrais tout simplement redire un filial merci au père Mercier et à la famille des pères sma. Oui, la mort n’a remporté aucune victoire : à la place des pères naissent des fils, pour que la mission continue.
A l’annonce de son décès, le cardinal Bernardin Gantin a voulu aussi envoyer ce message : Le père Victor Mercier, pour qui je vais dire une messe en signe d’une profonde amitié et d’une infinie reconnaissance, fut mon professeur à Ouidah. Il a, entre autres innombrables bienfaits, donné à notre clergé le précieux cadeau de monseigneur Paul Vieira, son plus aimé fils spirituel depuis toujours.
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