Société des Missions Africaines –Province de Lyon
Le Père Gabriel JOUANNE
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né le 21 auût 1904 à Cernay-lès-Reims dans le diocèse de Reims, France membre de la SMA le 29 octobre 1927 prêtre le 7 juillet 1929 décédé le 3 décembre 1969 |
1929-1931 Chanly, Belgique, professeur décédé à Mahalla, Egypte, le 3 décembre 1969,
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Le père Gabriel JOUANNE (1904 - 1973)
Gabriel Jouanne est né le 21 août 1904 à Cernay-lès-Reims, dans la Marne. Il suit l'école primaire dans son village, et ses études secondaires au petit séminaire de Reims. Il étudie au grand séminaire de Reims de 1923 à 1925, et fait son service militaire à Bar-le-Duc. Il sortira sous-lieutenant, de Saint-Cyr.
En 1926, il demande à entrer aux Missions Africaines qu'il a connues à La Croix-Valmer. Son aumônier militaire donne de bonnes appréciations sur lui. Il rejoint donc le grand séminaire à Lyon, prononce son serment le 29 octobre 1927, et est ordonné prêtre le 7 juillet 1929.
Il est d’abord nommé professeur à Chanly. En 1931, il est affecté en Égypte, dans le delta du Nil. Il rejoint le père Hubert à Zagazig et il doit s'initier à l'arabe.
En 1932, il est nommé à Mahalla qui compte 322 catholiques. Il en est le curé, avec, comme collaborateurs, les frères Camille Vengeant et Félix Abguillerm qui enseignent dans une école de 57 élèves. Le Frère Désiré viendra rejoindre cette petite communauté. L'école semble donner beaucoup d'espoir et mobilise les efforts. Sa collaboration avec les frères durera plusieurs années.
Très actif, il est débordé de travail, mais il se montre satisfait du développement de l'école qui est son grand souci et qu'il veut agrandir. Quand son moral commence à chuter, il va passer quelques jours au Carmel.
L'école augmente ses effectifs. Il faut l'agrandir et le problème des finances tourmente le père. Mahalla est devenu un centre cotonnier très important, où la population s'accroît vite. Il s'oblige à quêter dans la ville, ville de 50 000 âmes, dont 12 000 ouvriers à l’usine de coton. Dans "l'Echo des Missions Africaines", en1936, il lance un appel au secours, en exposant tout ce qu'il faudrait développer et créer pour la paroisse et la jeunesse.
Rentré en congé en 1936 à Reims, il reprend forces et entrain, et trouve des finances pour continuer son travail. Il entreprend l'étude du copte et veut sortir de Mahalla, mais le supérieur d’Egypte refuse, en faisant un grand éloge du travail du père.
En 1939, il est mobilisé comme lieutenant ; en 1940, il est libéré. Il continue son travail, toujours assisté des frères Félix et Camille. En 1945, l'école accueille 325 élèves, chiffre en développement constant.
En 1946, le Conseil provincial souhaite sauvegarder le collège de Tanta qui connaît des difficultés, et nomme le père Jouanne supérieur et directeur du collège. Le père écrit alors lettres sur lettres pour contester cette nomination, réhabiliter son œuvre à Mahalla et crier sa souffrance. Les paroissiens de Mahalla, et même les musulmans, interviennent pour faire l'éloge du père ; ils supplient Lyon de le laisser à son poste. Le père rejoint cependant Tanta comme supérieur, curé et directeur. Il se met à l'œuvre avec énergie, mais s'absente souvent pour Mahalla dont il est resté responsable.
Le père Jouanne voudrait s'investir dans l'œuvre des Coptes, mais monseigneur van den Bronk lui demande de continuer son travail à Tanta. Finalement, le père Bergers lui succède au collège en 1947, et le père Jouanne s'attache à l'œuvre copte, sous la direction du père Muyser ; il réside à Zifta de 1949 à 1951.
En 1951, sa santé décline. En 1952, on le retrouve à Mahalla pour l'œuvre copte, ayant ainsi réussi à revenir en son cher Mahalla et à diriger son école et la paroisse. L'école est en plein essor. En 1968, le nombre d’élèves atteint le chiffre de 1440. Les relations avec les pouvoirs et l'éducation nationale sont excellentes. En 1969, monsieur Maurice Couve-de-Murville , qui fut ambassadeur au Caire, fait un don de 5000 francs à l'école Saint-Augustin.
En 1973, le père Jouanne rentre en France pour ses congés et revient en Égypte : ce sera pour la dernière fois. Le 3 décembre, le père veut prendre le train en gare de Mahalla pour le Caire. Il y a foule. Victime d'une bousculade, il tombe en bas du quai alors que le train est en marche. Le choc provoque une mort instantanée. Prévenues, les sœurs arrivent, portent le corps à l'église et l'exposent dans un cercueil.
Les obsèques sont présidées par monseigneur Hubert, et chantées par des prêtres coptes et catholiques. Une foule dense participe à la cérémonie, ainsi que des officiels musulmans, un représentant du gouvernement, le maire et le député de la ville. Beaucoup d’émotion à cette célébration, car tous considéraient le père Jouanne comme un grand bienfaiteur et un grand missionnaire, comme le père des pauvres, comme leur père.
Mahalla et son école Saint-Augustin furent au cœur de sa vie missionnaire et demeurèrent le souci permanent de ses multiples et débordantes activités.
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