Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 11 juillet 1914 à Saint-Seglin dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 22 novembre 1949 prêtre le 24 février 1941 décédé le 15 février 1998 |
1941-1948 diocèse de Rennes 1948-1952 Ouidah (Cotonou), Bénin, petit séminaire décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 15 février 1998 |
Le père Jean-Marie HUET (1914 - 1998)
Jean-Marie Huet est né le 11 juillet 1914 à Saint-Séglin, dans le diocèse de Rennes, de parents cultivateurs et chrétiens pratiquants. Il n'avait pas deux ans lorsque son père a été tué à Verdun, pendant le guerre de 1914-1918.
Jean-Marie a d'abord fréquenté l'école libre de Saint-Séglin, puis est entré au petit séminaire de Châteaugiron, avant d'être admis au grand séminaire de Rennes. Il fait son service militaire et est rappelé au début de la guerre de 1939 qu'il fait comme sous-officier, et au cours de laquelle il est décoré de la Croix de guerre avec deux citations. Il est ordonné prêtre le 24 février 1941, puis envoyé comme vicaire à Guignen et à Saint-Malo.
C'est au contact d'un prêtre de Haïti qu'il éprouve le désir d’être missionnaire. Il pense d'abord à Haïti, mais le désir d'une vie communautaire et d'une sérieuse préparation dans un noviciat le dirige vers les Missions Africaines ; il connaît les pères Gaillard et Bouvier et il prend contact avec le père Marzin. Ce n'est qu'après quatre demandes et 7 ans de service dans le diocèse qu'il obtiendra, de l’archevêque de Rennes, l'autorisation de rejoindre la SMA.
En 1948, il reçoit son affectation pour le vicariat du Dahomey où monseigneur Parisot le nomme professeur et économe au petit séminaire de Ouidah. En même temps, il accomplit son noviciat. Il prononce son serment d’admission dans la SMA, le 22 novembre 1949. C’est à cette période qu’il fait la connaissance et se lie d’amitié avec un séminariste qui deviendra le cardinal Bernardin Gantin.
De 1952 à 1954, il est vicaire, puis curé à Notre-Dame de Cotonou. En 1954, il est nommé à Sainte-Anne de Porto-Novo. De là, en 1955, il est envoyé à Djérégbé pour y fonder une mission et y construire une belle église avec toute l'ingéniosité qu'on lui connaît.
Il est rapatrié sanitaire en 1959. Il se repose un an, puis est envoyé à Pont-Rousseau comme professeur avec l'espoir que l'air de l'Ouest continuera à favoriser son retour en forme, de sorte que, bientôt, les ennuis passés ne seront plus que mauvais souvenirs.
Le 24 septembre 1963, il repart en Afrique pour le collège de Porto-Novo. Il rentre en congé l’année suivante, heureux de l'année passée au Dahomey, avec l'espoir, sans doute, d'y retourner, mais il reçoit du Conseil provincial une nouvelle affectation : recruteur à Chaponost. Il se donnera totalement à cette nouvelle tâche. De 1967 à 1968, il sera supérieur de cette maison. Il y reste encore comme délégué aux vocations dans les établissements secondaires des diocèses qui relèvent de la province de Lyon. Le Père Huet continue à se donner entièrement à son travail : J'ai déjà visité une vingtaine de collèges, C.E.G., écoles dans les Alpes Maritimes. Je prends pied dans le Var pour continuer le même travail. (22 septembre 1969). Il constate, le 20 janvier 1971, que la santé revient peu à peu : J'ai un peu l'impression de sortir d'un tunnel. Mais, quelques semaines après cette lettre, il est victime d'un accident et hospitalisé à Saint-Etienne, avec le pied gauche fracturé en trois endroits.
Le Conseil provincial décide de le nommer à Saint-Briac où, comme procureur, il peut rendre de grands services à monseigneur Etrillard. Mais, dès l'année suivante, le père Huet manifeste son désir de faire du ministère. C'est pourquoi, en septembre 1972, on le retrouve aumônier d'un collège de garçons à Soisy-sur-Seine, dans l'Essonne, où il restera un an. Il retourne faire un séjour à Saint-Briac comme supérieur, avant d’être autorisé à partir au service d’un diocèse.
C’est à Nice, en 1974, que le père Huet trouve un poste d'aumônier de C.E.S. Il pourra aussi aider le clergé de la paroisse Saint-Philippe. Il s'y trouve bien : La santé s’améliore et le moral est au rythme du soleil ! En septembre 1977, monseigneur lui confie un ministère dans l'arrière pays : 11 paroisses de montagne.
En septembre 1979, le Père Huet trouve de plus en plus lourd le ministère qu'on lui a donné et il aimerait aussi se rapprocher de notre maison de Montferrier. On le regrette dans le diocèse de Nice, mais on comprend ses raisons. Le Père Huet accepte la paroisse de Valros que lui propose l'évêque de Montpellier. Il en prend la responsabilité en octobre 1979.
Il écrit en 1982 : Ici, à Valros, tout va bien. Les fêtes de Noël ont été bien préparées et tout le monde a été très heureux ; beaucoup de recueillement et une assistance nombreuse aux messes. Le travail ne manque pas, le catéchisme va bien, les enfants sont attentifs.
Le 19 mai 1991, lorsque le Père Huet fêtera ses noces d'or sacerdotales, de nombreux témoignages permettront de comprendre cette nombreuse assistance à l'église et cette présence des enfants du catéchisme. Le mot du père Fénéon les résume : Vous êtes un confrère que l'on aime rencontrer, parce que vous avez toujours su conserver l'optimisme et la joie qui prennent racine dans un profond amour du Seigneur. Ses dons de bricoleur et son ingéniosité lui attiraient l'admiration de tous ceux qui le voyaient travailler. N'a-t-il pas inventé, un jour, une nouvelle règle de navigation pour petits avions, invention qui a même été brevetée !
En 1997, le Père est sérieusement malade ; il décède à Montpellier le 15 février 1998. Ses obsèques seront célébrées le 18 février 1998. De nombreux témoignages viendront encore révéler l'affection, l'admiration que le père Huet a su faire naître autour de lui. Emue et recueillie, la population s'incline devant la dépouille mortelle du père Huet. Sa belle âme de prêtre humble, discret, effacé, qui a tout donné aux paroissiens de Valros, cette âme vient de rejoindre le Seigneur. (Le maire de Valros)
Le cardinal Gantin enverra un fax depuis Rome : Dans la mémoire de beaucoup de mes compatriotes, le père Huet aura laissé le souvenir profond d'un authentique homme de Dieu doué de plusieurs talents. Homme pratique, il a surtout été un porteur exemplaire de l'évangile aux pauvres et aux petits, dans la brousse comme en ville.
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