Société des Missions Africaines
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né le 6 décembre 1855 à Nantes dans le diocèse de Nantes (France) membre de la SMA le 21 mai 1880 prêtre le 11 juillet 1880 décédé le 23 février 1900 |
1881-1882 Topo, Dahomey 1882-1883 France Légion d’Honneur décédé à Sainte-Anne d'Evenos, France, le 23 février 1900, |
Le père Alexandre DORGÈRE (1855 - 1900)
Le 23 février 1900, à Sainte-Anne d'Evenos (Var), retour à Dieu du père Alexandre Dorgère, victime de son dévouement, à l'âge de 44 ans.
Alexandre Dorgère naquit le 6 décembre 1855 dans un faubourg déchristianisé de la ville de Nantes. Ses parents lui assurèrent une éducation chrétienne et de solides études qu'il termina au petit séminaire des Couëts. Là, il se lia d'amitié avec Joseph Lecron, le futur préfet apostolique du Dahomey.
"Je serai soldat ou prêtre", confia-t-il un jour à sa mère, et cela nous révèle le fond de son caractère. Il prit la décision au retour d'un pèlerinage à Sainte-Anne d'Auray, à pied et mendiant son pain en compagnie de son ami Lecron et d'un autre futur missionnaire de Cochinchine. Il sera prêtre et même missionnaire. En 1879, il entrait à Lyon aux Missions Africaines. Prêtre en 1880, il partait l'année suivante, plein d'enthousiasme, pour le vicariat de la Côte du Bénin. Nommé d'abord à la ferme école de Tocpo, il mit tant d'ardeur dans son travail que, 18 mois après son arrivée, il devait rentrer en Europe complètement épuisé. Revenu, cette fois en territoire dahoméen, il rouvrait en 1884 la mission de Ouidah abandonnée depuis 10 ans. Il avait 10 francs en poche pour bâtir une église, une école, un dispensaire et une maison pour les religieuses.
Le père Dorgère se fit vite des amis parmi le peuple, les simples, les petits, les pauvres, les esclaves, que sa charité et sa bienveillance attiraient, et aussi parmi les notables, les chefs, les féticheurs même... qu'il gagnait par sa franchise, sa loyauté, sa serviabilité et son courage.
En février 1890, avec tous les Européens de Ouidah, il est fait prisonnier par Béhanzin et emmené à Abomey. Relâché, il remonta à Abomey comme ambassadeur de la France pour traiter avec Béhanzin.
Le père Dorgère en effet exerçait sur les hommes une véritable fascination par son mélange d'absolu désintéressement et de complète liberté d'âme et de cœur. Au cours de sa captivité, il s'était imposé à Béhanzin qui lui garda toujours son amitié. C'est pourquoi il fut choisi par l'amiral de Cuverville pour aller traiter avec le roi d'Abomey. Si le père Dorgère fut mêlé à ces délicates négociations d'allure politique, ce fut avec la permission de ses supérieurs et parce qu'il avait la confiance aussi bien des Dahoméens que des Français. Il joua alors un rôle de médiateur pacifique qui aboutit au traité du 3 octobre 1890. Quand les événements prirent définitivement tournure belliqueuse, le père Dorgère se retira. Lors de la campagne de 1892, il était en France. Revenu au Dahomey, le père Dorgère est envoyé par son ami et préfet, le père Lecron, fonder une mission et une ferme école à Tokpli, sur le bord du Mono. A la suite de nombreuses vexations de la part des habitants et d'une rectification de limites entre le Dahomey et le Togo allemand, les pères de Tokpli se replient sur Athiémé.
Peu après, complètement épuisé, le père Dorgère rentrait en France et s'installait à Porquerolles, en 1896, comme aumônier d'un sana militaire. Il y fut le "plus marsouin des curés". En 1898, il prenait en charge la paroisse Sainte-Anne d'Evenos. Le 1er février 1900, une roulotte de bohémiens s'arrêtait à Sainte-Anne. Un homme y mourait de la variole noire. Personne ne veut le soigner. Le père le soigna, l'assista à ses derniers moments, fabriqua son cercueil et l'enterra. Quelques jours plus tard, il est frappé par le même mal et meurt après 10 jours de maladie.
Le vaillant missionnaire avait donné le suprême témoignage de l'amour. Jusqu'au bout, il s'était montré fidèle à sa vocation d'apôtre.
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