Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 10 août 1931 à Orvault dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 15 juillet 1954 prêtre le 6 janvier 1960 décédé le 23 février 2007 |
1960-1961 année pastorale à Lyon 1961-1992 missionnaire en Côte d’Ivoire décédé à Montferrier-sur-Lez, le 23 février 2007, |
Le père Paul AILLERIE - (1931-2007)
Paul Aillerie est né le 10 août 1931 à Orvault, en Loire-Atlantique, dans une famille très chrétienne puisque, dès le lendemain de sa naissance, il sera baptisé. Son papa est menuisier, mais c’est aussi un apiculteur renommé. Paul aura 5 frères, dont un jumeau, Julien et 6 sœurs, dont une décédée en bas âge.
En 1945, après ses études primaires à Orvault, Paul rentre au petit séminaire des Missions Africaines à Pont-Rousseau, près de Nantes. En 1952, il rejoint Chanly, en Belgique, pour continuer ses études de philosophie et faire son noviciat. Il y prononce son premier serment missionnaire, le 15 juillet 1954. Après son service militaire au Maroc, il rejoint le grand séminaire de Lyon où il est ordonné prêtre le 6 janvier 1960. Après une année de pastorale à la paroisse Saint-Jacques des Etats-Unis à Lyon, il est nommé pour la Côte d’Ivoire en 1961, et c’est dans ce pays qu’il va passer toute sa vie missionnaire.
Envoyé au diocèse de Gagnoa, il est d’abord nommé vicaire à la cathédrale. Dès 1962, il rejoint la paroisse de Guibéroua, où il va demeurer jusqu’en 1965. Au mois de septembre, il est nommé de nouveau vicaire à Gagnoa où il succède au père Lombardet. En 1969, il devient curé de la cathédrale, poste qu’il occupe jusqu’en 1972. C’est une époque où les gens se tournent vers l’Eglise. Le travail pastoral ne manque pas comme le rapporte une de ses circulaires : Nous avons fait, cette année, plus de 800 baptêmes d’adultes. Il faut poursuivre l’éducation de tous ces néophytes, et nous avons plus de 1000 catéchumènes en route pour les baptêmes de 1971. Le père Aillerie se trouve très à l’aise dans ce travail pastoral. Il sait organiser de grandes et belles célébrations liturgiques, toujours bien préparées, car, comme il le disait souvent, ce qui est beau conduit à la prière et à la louange de Dieu.
En 1972, il quitte la ville de Gagnoa pour rejoindre la mission de Gueyo. Les débuts ne sont pas faciles : Je dois bien avouer que cette vie solitaire à Gueyo n’est pas aussi facile qu’une vie d’équipe. Mais avec tout le travail à faire ici, je ne m’ennuie pas. Depuis mon arrivée, je suis heureux. Il va passer beaucoup de temps à visiter les villages, à suivre les catéchumènes. Il devient aussi constructeur, car les nombreuses et jeunes communautés avec lesquelles il travaille veulent toutes édifier leur chapelle. A Pâques 1978, il a la joie de baptiser 52 adultes.
En 1979, il devient curé de la paroisse de Soubré. Lui, si attaché aux siens, il a le bonheur de recevoir sa famille. Dans cette belle nuit du 31 décembre au 1er janvier, j’ai célébré la messe de minuit à Baliko, entouré de mes deux beaux-frères et de mes deux nièces. Sa famille, il va vite la retrouver, car des problèmes de santé vont l’obliger à rentrer en France pour une année de repos. En 1982, il va passer de longs mois à Orvault, tout en allant passer le Carême à l’abbaye de Bellefontaine, dans le Maine-et-Loire, où il vit une expérience spirituelle qui l’enchante et le renouvelle.
Rétabli, il retrouve en 1982 le diocèse de Gagnoa. Monseigneur Tekry, son évêque, le nomme curé de Guiberoua. Il va demeurer 10 ans dans cette paroisse. Dans une circulaire écrite à l’occasion de ses 25 ans d’ordination sacerdotale, il invite ses amis à rendre grâces avec lui pour les nombreux baptêmes célébrés, pour les communautés vivantes rencontrées, pour toutes les amitiés tissées au fil des ans, et qui l’ont soutenu financièrement pour construire une dizaine d’églises. En le lisant, on sent un homme heureux, un apôtre qui vit au rythme des communautés chrétiennes qu’il voit naître un peu partout.
En 1992, un accident très sérieux va l’obliger à rentrer en France. Au foyer de charité de Zébra (dans le diocèse de Daloa), il se casse une jambe. Il rejoint la maison de Montferrier pour y suivre des soins. Mais la fracture est très mauvaise, et il doit subir une amputation de la jambe, juste en dessous du genou. Désormais très handicapé, il n’est plus question pour lui de retrouver l’Afrique. En 1994, ayant retrouvé son autonomie grâce à une prothèse, il peut s’engager dans le diocèse de Viviers. Il est chargé du secteur pastoral de Rochepaule, Saint-André en Vivarais et Lachapelle sous Rochepaule, en résidence à la communauté jésuite de La Louvesc. Très vite adopté par la population, il s’adapte facilement à la pastorale française. En 1997, il change de secteur pastoral, et est chargé des secteurs de Satillieu et Saint-Félicien.
Durant toute cette période, on le sent heureux dans ce qu’il fait, et il exprime fort bien le bonheur qui l’habite dans une de ses réponses préparatoires à l’Assemblée provinciale de 2001 : On oublie trop souvent que la vocation de prêtre et de prêtre missionnaire est une vocation au bonheur. Le prêtre doit être un homme heureux, sinon il porte un contre-témoignage. Durant toutes ces années de travail pastoral en France, il n’oublie pas l’Afrique où il a laissé son cœur. Il ne cesse d’en parler à ses paroissiens de l’Ardèche, de garder des liens épistolaires étroits avec des prêtres du diocèse de Gagnoa, suivant avec beaucoup d’attention les événements qui s’y déroulent, et aidant financièrement l’un ou l’autre quand il le peut.
En 2005, à la demande des pères jésuites, il quitte La Louvesc et rejoint Montferrier. Le coup est rude pour lui, car il a tissé avec ses paroissiens de solides liens d’amitié. Mais il s’habituera vite au rythme de la maison de retraite. Il y retrouve avec joie une vie de communauté. Cela ne va durer que quelques mois puisque, sans avoir été malade, il meurt subitement le 23 février 2007.
Il laisse le souvenir d’un homme heureux, chaleureux et aimant bien la fête, le souvenir d’un missionnaire proche des gens, et trouvant son bonheur dans la visite des communautés. Il s’en est allé vers le Seigneur dans la confiance et dans la paix, demandant que l’on choisisse pour son enterrement des chants de fête et de résurrection.
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