Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 10 mai 1900 à Saint-Colombin dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 27 octobre 1918 serment perpétuel le 27 octobre 1924 décédé le 24 février 1980 |
1919-1921 St Priest 1922-1975 missionnaire en Egypte décédé à Montferrier, France, le 24 février 1980, |
Le frère Antoine RICHARD (1900 - 1980)
Antoine Richard naît le 10 mai 1900 dans le village de la Buardière, à Saint-Colombin, près de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Ses parents sont cultivateurs. Après ses études primaires dans sa commune natale, il entre en 1913 au petit séminaire de Pont-Rousseau, avec l'intention de devenir prêtre. Une faiblesse de la vue l'empêche de continuer ses études et le décide à devenir frère. Après son noviciat qu'il fait à Pont-Rousseau, il prononce son serment le 28 octobre 1918.
L'année suivante, on le fait venir à Saint-Priest, qu'il quitte en 1921 pour accomplir son service militaire à l'école de cavalerie de Saumur. C'est à cette époque qu'il prend contact avec les pères jésuites de Paris pour leur exprimer son intention d'entrer dans leur compagnie. A leur demande de renseignements, le père Chabert répond qu'effectivement le frère avait manifesté son désir d'entrer dans une congrégation où l’on prononce des vœux et que, si les pères jésuites veulent l'accepter, la SMA demandera à Rome la dispense de son serment.
Finalement, le frère Antoine reste dans la Société et, peu après son service militaire en 1922, il est envoyé en Egypte au collège de Tanta où il est chargé de différentes surveillances, de la sacristie, de la cave et de la répartition du travail entre les nombreux domestiques du collège. Ce fut un excellent surveillant, parlant peu, strict et juste. Les élèves l'estimaient pour sa bonté et sa compréhension : plusieurs resteront en relation amicale avec lui durant de nombreuses années. Chargé de la procure des fournitures scolaires, il rendit service à plusieurs élèves pauvres. Les domestiques (le personnel d'entretien) l'appréciaient, car le frère Antoine se retrouvait dans ces petites gens et ces pauvres et, surtout, il respectait leur religion musulmane : parmi ces domestiques, il se fit des amis jusqu'à la fin de son séjour en Egypte et c'est avec eux qu’il apprit la langue arabe vulgaire. (P. Jean Louis Duffès)
En 1955, le consul général de France vient au collège de Tanta et est heureux de remettre, en présence de plusieurs personnalités, la rosette d'officier d'Académie à huit missionnaires, dont le frère Antoine Richard. Cette cérémonie avait pour but d'honorer, dans la personnes de quelques missionnaires, le dévouement, souvent bien obscur, des professeurs des écoles françaises.
En 1966, alors que le collège de Tanta allait bientôt fermer ses portes, le frère Antoine prit une nouvelle orientation. Il demanda à ses supérieurs de se retirer dans le gros village de Zifta, à 25 km de Tanta. Là, il sut s'intégrer dans une équipe de moins de trente ans, donnant ses conseils, s'occupant du ménage, méditant aux heures prévues par lui, et priant pour cette équipe et pour l'Egypte qu'il aimait tant. A 66 ans, il commença à apprendre et à lire le copte et il s'habitua à suivre chaque jour, non sans un effort méritoire, le long déroulement de la messe et des offices coptes dans l'Eglise de Zifta. (P. Jean Louis Duffès)
La vie intérieure profonde qui animait le frère Antoine faisait l'admiration de ses jeunes confrères et des chrétiens, catholiques ou orthodoxes, qui l'approchaient. On sentait qu'il vivait l'évangile et qu'il avait une grande foi dans la personne du Christ. C'était un mystique, non pas un savant mystique, mais un homme simple avancé dans l'union à Dieu à la manière des petits et des pauvres. (P. Jean-Louis Duffès)
Sa santé devenant plus fragile, il vint vivre à la maison régionale de Sakakini où il célébra, en 1972, ses cinquante ans de présence en Egypte. En septembre 1975, il rentre en France et rejoint La Croix-Valmer. Dans cette maison de retraite des Missions Africaines, puis à Montferrier, les pères de passage apprécieront cet homme de bon sens et de paix, délicat envers tous, parlant à mi-mots des affaires d'Egypte. Alors que rien ne laissait prévoir un départ si brusque, le frère Antoine Richard s'endort paisiblement dans la nuit du 23 au 24 février 1980.
Le frère est parti comme sur la pointe des pieds. Cette mort, il en parlait ; il la préparait dans la foi, mais non sans lutte, pour parvenir à une telle confiance. Ainsi, les mystères de l’immortalité et de la résurrection le troublaient, mais il disait : Je m'appuie sur la Parole de Dieu et je lui fais confiance. Le frère Antoine brilla par sa piété, sa régularité et surtout par son humilité ; il m'a souvent répété le mot de son père en 1918 : Antoine, tu veux devenir frère dans une Société de prêtres ; sache qu'il te faudra beaucoup d'humilité et de renoncement pour être fidèle jusqu'au bout. Et il est parvenu au bout, aux portes de la vraie vie. (P. Jean-Louis Duffès)
Recherchez .../ Search...