Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 9 février 1913 à Hasparren dans le diocèse de Bayonne, France membre de la SMA le 24 juillet 1934 prêtre le 25 décembre 1939 décédé le 25 février 1943 |
1939-1942 Baudonne, professeur 1942-1943 Cambo, sanatorium décédé à Hasparren, France, le 25 février 1943, |
Le père Albert PARTARRIEU (1913 - 1943)
Le 25 février 1943, à Hasparren (Basses-Pyrénées), retour à Dieu du père Albert Partarrieu, à l'âge de 30 ans.
Albert Partarrieu était né à Hasparren, dans le diocèse de Bayonne, en 1913. Il trouva dans sa famille la foi enracinée, ainsi que le goût du voyage et du risque. Les aînés s'étaient laissés prendre au mirage de l'Amérique, Albert, lui, entendit l'appel des missions et de l'Afrique.
En 1926, il entrait à Baudonne. De caractère gai, taquin à l'occasion, ami des petites farces, il se fit très vite aimer de tous ses condisciples. S'il réussissait dans ses études, c'était laborieusement; il sera toujours hanté par le cauchemar des examens.
Le château d'Offémont, où se trouvaient les classes à partir de la troisième, parut à Albert un séjour bien austère; la santé du méridional ne put s'accommoder de ce pays de forêts et de brouillards. En seconde, une pleurésie l'arrêta, mais le raccourci de Saint-Priest (Vocations tardives) lui permit de rattraper le temps perdu et, dès juillet 1934, il criait sa joie d'appartenir aux Missions Africaines. Il venait de terminer son noviciat par le serment.
Le voilà au grand séminaire. Sa santé paraissait bien rétablie; d'ailleurs il détestait se faire dorloter, et puis il aimait tellement le football!
En 1936, une nouvelle pleurésie l'immobilise à Lyon; convalescent, il se rend en famille. "C'est le cœur qui est à soigner, écrit-il, cela promet d'être long." L'immobilité se prolongera deux ans, deux longues années. Octobre 1939, le voici de retour au 150 et, à Noël, il put être ordonné prêtre. Encore quelques mois à Lyon pour y terminer ses études, et le père Partarrieu était nommé professeur de 5ème à Baudonne. Il se donna tout entier à son travail, veillant tard afin de rendre à ses élèves des devoirs minutieusement corrigés, et à toute heure il était toujours à la disposition de tous. Aimant surnaturellement ses élèves, il ne sut pas ménager sa santé encore mal affermie, alors même que son zèle risquait d'être mal compris et de lui attirer des ennuis.
Ses instances pour partir en Afrique finirent pas éveiller un écho auprès de ses supérieurs; un jour, il put annoncer triomphalement à ses confrères: "Je commence une tournée de prédication dans les paroisses des environs, et dans deux ou trois mois, je m'embarque pour la Côte."
Un jour, à la suite d'une panne de vélo, il arriva dans une paroisse en retard et, de surcroît, trempé jusqu'aux os. C'était l'heure du sermon; il monta directement en chaire. Après la messe, il grelottait de fièvre. Les poumons étaient atteints et c'était l'adieu définitif à l'Afrique. Le moral restait bon. En mai 1942, à la suite d'une rechute, il entra au sanatorium de Cambo. A la souffrance physique vient s'ajouter, certains jours, la pénible "impression d'être à charge à la Société".
Dieu opéra peu à peu le détachement absolu: Adieu à l'Afrique, longs mois de solitude et d'épuisement et surtout privation de célébrer la sainte messe. Il accepta tout, connaissant le prix de la souffrance; il offrit tout pour la formation des futurs missionnaires. Il écrivit à un confrère professeur à Pont-Rousseau: "Je songe à vos élèves dans mes longues nuits d'insomnie où j'essaie d'égrener mon chapelet."
La veille de sa mort, au prêtre qui l'assistait, il redit son amour pour l'Afrique et pour ses confrères. "Le père Partarrieu, écrit ce prêtre, a été édifiant durant sa maladie et ses derniers instants. Souffrant beaucoup, il a refusé toute piqûre de morphine par esprit de pénitence. Il a gardé toute sa connaissance jusqu'à la dernière minute."
Après un moment d'angoisse, il s'est éteint doucement entre les bras de sa maman. Il avait 30 ans.
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