Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 18 septembre 1914 à Saint-Juéry dans le diocèse de Rodez, France membre de la SMA le 5 juillet 1935 prêtre le 6 janvier 1939 décédé le 25 février 1969 |
1939-1941 mobilisé et prisonnier 1941-1942 aumônier aux chantiers de jeunesse décédé à Montpellier, France, le 25 février 1969, |
Le père Henri BARTHÉLEMY (1914 - 1969)
Henri Barthélemy est né le 18 septembre 1914 à Saint Juéry, dans l’Aveyron, diocèse de Rodez, de parents chrétiens pratiquants. Le père est agriculteur. La famille compte six enfants : trois filles et trois garçons.
Henri fréquente l’école du village, poursuit ses études à l’institution Saint-Michel à Belmont-sur-Rance où il obtient le baccalauréat avec mention “bien”. Il entre au séminaire de Rodez en 1931, où il se pose la question des missions. Son père est réticent : pas question que son fils parte en Afrique, mais d’accord pour le diocèse. Son père ne consent à son départ pour Lyon que si le séminaire prend les frais à sa charge : pas un sou pour ton départ à Lyon, mais seulement pour Rodez…
Finalement, Henri obtient gain de cause, et arrive au "150" le 12 octobre 1933, avec de très bonnes références du séminaire de Rodez : il a donné toute satisfaction sur la piété, le travail, la régularité, l’esprit, la santé…
Le 5 juillet 1935, il fait son serment, mais il doit accomplir son service militaire. Le voici à Montluçon où il déploie beaucoup de zèle apostolique. Il entre aux E.O.R. sur instances de ses officiers. Il se donne totalement à sa tâche militaire au cercle chrétien. Il est la cheville ouvrière de l’apostolat. De Montluçon, il est transféré à l’école des enfants de troupes de Billom où il est surveillant d’étude ; proche de tous, il gagne rapidement l’estime des élèves.
En octobre 1937, Henri revient au 150 ; il y est ordonné prêtre le 6 janvier 1939. Nommé professeur à Pont-Rousseau, le voilà mobilisé pour la guerre, d’abord à Narbonne, puis en Moselle, en première ligne où sa troupe essuie le feu des obus. Il rassemble ses frères soldats pour la prière. Moral toujours solide, conforté par la messe quotidienne, il est fait prisonnier, est envoyé au stalag en Allemagne. Il travaille en usine, mais assure aussi un travail d’aumônerie : messe quatre fois par semaine, service des malades, services religieux, relais avec les autorités allemandes qui respectent les 23 prêtres du camp, sans brimades, sans corvées, bien traités.
Le père reste prisonnier jusqu’en juillet 1941 où il devient aumônier dans un camp de jeunes à Cannes. Il y développe l’action catholique avec bonheur et attend avec impatience un départ en Afrique. Ayant démissionné en 1942, il est nommé recruteur à Chamalières, vu que les évènements de la guerre l’empêchent de s’embarquer pour l’Afrique. Durant les années de 1943-1945, il prospecte les diocèses de Mende, Le Puy, Lyon et accomplit avec résignation cette délicate mission.
En octobre 1945, c’est enfin le départ au Dahomey. Il est nommé au séminaire de Ouidah qui regroupe grands et petits séminaristes. En 1947, il devient supérieur du petit séminaire où vivent cent sept petits séminaristes dahoméens et togolais. Il exerce aussi un ministère pastoral à Guézin, avec quatre stations où il crée des écoles de brousse.
Un pénible conflit sur les méthodes d’éducation va le mettre en difficulté. Voulant défendre la réputation d’un séminariste, il n’obtient pas l’accord de son conseil ni du visiteur sma. Le 29 août 1949, à son grand dépit, le Conseil provincial lui demande de rentrer en France et le nomme supérieur du petit séminaire de Chamalières. Le père refuse, moralement démonté, abattu, implorant un peu de solitude, de repos, vu qu’il a dû démissionner à Ouidah. Le provincial lui demande de rentrer d’urgence et maintient la nomination. Le père se soumet. En 1950, puis en 1951, il demande, avec insistance, de pouvoir repartir en mission. Cela ne lui est pas accordé.
En 1952, il est élu conseiller provincial et nommé supérieur du grand séminaire, au 150 à Lyon, où il assouplit certaines règles sévères.
En 1953, le père Boucheix est nommé évêque. Le père Bruyas le remplace comme provincial, et le père Barthélemy devient vice-provincial. En 1956, son nom apparaît sur une terna d’épiscopables avec des annotations élogieuses.
En 1958, en fin de mandat au 150, il est nommé responsable du séminaire de philosophie de Chamalières. Mais sa santé se dégrade ; il souffre d’insomnies. En 1960, le père Kerlévéo lui succède.
Après un temps de repos à La Croix-Valmer, le père trouve une place d’aumônier de clinique à Montpellier, où il demeurera jusqu’à son décès en 1969. La surdité l’atteint en 1966. Il subit une opération du pancréas, et souffre du diabète. Il est sous surveillance médicale continue.
Le 25 février 1969 au soir, bien que très fatigué, le père prend sa voiture. Quelques kilomètres plus loin, c’est l’accident. Il quitte la route et heurte violemment un poteau, peut-être victime d’un coma diabétique. Il meurt sur le coup.
Son corps est transporté à Saint Juéry, son village natal. Ses obsèques sont célébrées dans l’église paroissiale, en présence de trente prêtres, dont les pères Grenot, Bonfils, le vicaire général de Montpellier et celui de Rodez.
Le père Bonfils retraça la vie, les services, les vertus du père Barthélemy. Mystère d’une vie remplie d’importantes responsabilités, d’une lourde infirmité, de graves maladies, de souffrances morales, qui s’acheva brutalement sur le bord d’une route.
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