Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 11 septembre 1902 à Treffieux dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 29 juillet 1936 prêtre le 29 juin 1930 décédé le 26 février 1991 |
1930-1933 Athiémé, vicariat apostolique du Dahomey 1933-1937 Ouidah, petit séminaire, professeur décédé à Rezé, France, le 26 février 1991 |
Le père Jean-Louis BRÉHIER (1902 - 1991)
Jean-Louis Bréhier est né le 11 septembre 1902 à Treffieux, en Loire-Atlantique, dans une famille de petits agriculteurs ; ils étaient huit enfants. Mes parents étaient des saints, dira le père. Quatre de ses sœurs seront religieuses et l’une d’entre elles lui posera, un jour, la question : Tu ne serais pas appelé à devenir missionnaire ? A l’âge de quinze ans, Jean-Louis quitte Treffieux et la ferme de ses parents pour répondre à l’appel qu’il avait entendu.
Devenu membre des Missions Africaines, le 29 juillet 1926, au terme de son noviciat à Chanly, en Belgique, il devient prêtre le 25 juin 1930, à la fin de ses études de théologie à Lyon. Il est affecté immédiatement au vicariat apostolique du Dahomey. Il est d’abord nommé vicaire à Athiémé. Déjà, il s’y fait le défenseur des petits et des paysans ; il se plaint du commerce de l’huile de palme qui est en train de s’écrouler, des sauterelles qui dévastent les champs de maïs, et de l’impôt que les paysans ont bien du mal à payer. Il voudrait, aussi, renouveler les moyens d’évangélisation : il insiste pour acheter une voiture, mais on le lui refuse. Il voudrait, également, renouveler les méthodes d’approche : tous les villages souhaitant la présence du missionnaire, il demande déjà une participation locale, en invitant les catéchumènes à bâtir, d’abord, une chapelle.
Nommé professeur de cinquième au petit séminaire de Ouidah en 1933, il est heureux d’encadrer des jeunes, mais plus heureux encore de faire du ministère autour de Ouidah.
En 1937, se dessine, pour le père Jean-Louis Bréhier, sa vraie destinée : il est nommé vicaire du père Chazal à Fada N’Gourma. Il avait été pourtant pressenti pour ouvrir la Mission de Kandi au Nord-Dahomey, mais ce sera le père Truhand qui y sera nommé. Au moment de son départ en camion pour Fada N’Gourma, monseigneur Parisot note la double déception de Jean-Louis Bréhier, qui manifeste sa mauvaise humeur : premièrement, il n’est pas nommé pour ouvrir Kandi et, deuxièmement, il n’est que vicaire du père Chazal, alors qu’il aurait bien voulu être déjà indépendant. Il semble, en effet, qu’il ait l’âme d’un pionnier : il se met à apprendre le moré pour être proche des gens et, aussi, d’après une de ses lettres, pour montrer que les pères sma ne sont pas moins intelligents que les Pères Blancs qui ont appris cette langue. A Fada N’Gourma, il est heureux, il a beaucoup de sympathie pour l’ethnie dont il a appris la langue, mais il éprouve une certaine gêne avec le père Chazal, si bien que, dès le départ, sa station préférée sera Diabo. En 1946, il s’y installe définitivement. Le père Mathieu qui remplace le père Chazal à Fada N’Gourma, devient son grand ami. A Diabo, il défend les paysans contre les profiteurs et prend le parti des esclaves de cette région, appelés Zaosès. C’est à Diabo qu’il recueille deux jumeaux jetés dans la brousse pour y mourir : Michel et Raphaël, celui-ci l’accompagnera jusqu’à Kouandé. En 1944, il connaît la maladie dont sont morts beaucoup de nos pères, une bilieuse, mais il s’en tire après une longue convalescence à Saint-Michel de Cotonou.
En 1948, selon des décisions venant "d’en haut", les pères des Missions Africaines ne doivent plus missionner au-delà du Nord-Dahomey. Le 15 août 1948, le père Jean-Louis Bréhier célèbre sa première messe à Kouandé, car il est nommé à Kouandé pour fonder la mission. Il n’est pas arrivé seul, mais il est accompagné de toute une équipe de Mossis dont Raphaël. La première liturgie à Kouandé se fera en moré. Dans cette nouvelle mission, tout est à faire et les moyens sont plus que minimes. Il choisit de se faire transporteur avec son camion : il fera le transport entre Cotonou, Lomé, Niamey. Il monte au nord tous les matériaux qui manquent et il descend au sud des produits tels que les noix de karité, graines de néré ou autres. La condition des paysans l’inquiète toujours : il fait comme une ferme modèle autour de Kouandé. A cette époque, il était vraiment pénible de ne pas avoir de bois de construction et de menuiserie dans le Nord-Dahomey alors que les missions en avaient terriblement besoin. Il installe alors une scierie.
Le Père Jean-Louis Bréhier a eu un premier vicaire, le père Bosc qui n’a pas pu tenir longtemps à Kouandé, à cause d’un grand cafard ; il fera six mois à Saint-Michel de Cotonou avant de rejoindre la France. Au début de 1950, il est aidé par l’arrivée d’un nouveau vicaire, le père Yves Guillou. Tous les efforts sont tournés vers la création d’écoles privées catholiques et d’écoles catéchétiques, avec un internat à la mission. Le père Guillou s’occupait de la mission et de ses stations, tandis que le père Jean-Louis Bréhier, par son travail de transporteur, essayait de trouver les moyens de subsistance. Dès le départ, le père Guillou a sa station préférée, Kérou. En 1954, le père Yves Calvez arrive comme vicaire à Kouandé. En 1956, le père Yves Guillou s’installe définitivement à Kérou. Peu de temps après, le père Yves Calvez est nommé à Dompago.
En 1960, le père Daniel Verhille arrive à Kouandé pour le seconder. Il prend très vite la tête de la mission, avec la construction d’une nouvelle église. A la demande de monseigneur Redois, premier évêque de Natitingou, le père Bréhier abandonne camion, ferme et scierie pour se consacrer à la catéchèse dans les villages. Ne dira-t-on pas : A soixante sept ans, le père Jean-Louis Bréhier est un fervent de la catéchèse ; tous les soirs, il est dans les villages avec un catéchiste ambulant.
A partir de 1975, la situation à Kouandé change. Le père Daniel Verhille est nommé à Kérou et l’abbé Pierre Bio Sanou, premier prêtre bariba du secteur, est nommé responsable de la paroisse de Kouandé. Le père Jean-Louis Bréhier se retire à Bèkè, son "village ami", à quelques kilomètres de Kouandé ; il y restera jusqu’en 1978.
A cette date, il est obligé de se faire soigner en France et il doit accepter de ne plus retourner en Afrique. Il aura à cœur de vouloir se rendre utile jusqu’au bout. Retiré à Jans puis, après un essai à la maison de retraite de Montferrier, prêtre habitué à Courçon, il termine la dernière décennie de sa vie à Rezé, en rendant des services comme aumônier à la clinique Saint-Paul. C’est là qu’il décède, le 26 février 1991, à l’âge de 88 ans. Toute sa vie, il n’a cessé de témoigner de sa joie d’avoir donné sa vie comme prêtre missionnaire avec la SMA.
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