Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 29 juin 1927 à Tourcoing dans le diocèse de Lille, France membre de la SMA le 25 juillet 1950 prêtre le 7 décembre 1954 décédé le 29 février 1996 |
1955-1963 missionnaire en Egypte, Héliopolis 1963-1972 missionnaire en Côte-d'Ivoire, Daloa décédé à Montferrier, France, le 29 février 1996, |
Le père Jean HER (1927 - 1996)
Jean Her est né le 29 juin 1927 à Tourcoing, au diocèse de Lille. Il aura deux frères et deux sœurs. Son père est employé aux établissements Tiberghein. Il fait ses études primaires à l’école Saint-Joseph, puis à l’école du Sacré-Cœur, toujours à Tourcoing. A l’âge de 15 ans, il entre au petit séminaire diocésain de l’Immaculée, à Haubourdin. C’est là qu’il découvre un appel à la vie missionnaire. Un peu plus tard, il rencontre le père Théophile Blin, sma, à l’occasion d’une conférence donnée au séminaire, et il fait sa demande pour entrer aux Missions Africaines.
En septembre 1948, il est admis à la maison de Chanly, en Belgique. Il y étudie la philosophie, et suit son noviciat. Le 25 juillet 1950, il prononce son serment missionnaire et devient membre des Missions Africaines. Après un an de service militaire, il entre au "150", à Lyon, en octobre 1951. A la fin de ses études théologiques, il est ordonné prêtre le 7 décembre 1954.
En juin 1955, il reçoit sa première nomination et rejoint le vicariat apostolique d’Héliopolis en Egypte. Cette nomination le surprend, mais il l’accepte malgré tout. Il va demeurer 8 ans dans le Delta du Nil. Ce seront pour lui des années difficiles. Ayant de la peine à apprendre la langue arabe, il n’arrive pas à vraiment trouver sa place dans le vicariat, et passe par des périodes de grande solitude. C’est pourquoi, lorsqu’en juin 1963, il reçoit une nouvelle affectation pour le diocèse de Daloa, en Côte-d’Ivoire, il écrit à son provincial : Je puis vous dire toute ma joie de servir dans ce secteur d’Afrique.
En 1968, le père Her est désigné pour ouvrir une nouvelle mission à Zoukougbeu, à 50 km au nord-ouest de Daloa. C’est un secteur délaissé depuis 17 ans, et qui va lui réserver une rude épreuve. Il faut tout reprendre à zéro. Le terrain de la mission n’est qu’une brousse sauvage, et ce n’est qu’au bout d’un an qu’il peut résider sur place, dans une très modeste maison. Pour développer sa mission, il est sans aucune ressource matérielle et financière. Jean souffre de vivre dans la plus stricte solitude et au milieu de déboires, si bien qu’il réagit avec une certaine nervosité lors de ses rencontres avec ses confrères, d’autant plus qu’il est handicapé par une surdité précoce.
Pour être présent à la célébration des 50 ans de mariage de ses parents, il demande à prendre son congé en 1972, un an avant la date prévue. En réalité, il a besoin d’un temps de repos. Il écrit, en effet, à ses supérieurs : Depuis plusieurs années, pour le développement de la mission, je ne connais qu’inquiétude, angoisse, anxiété, incertitude, souci. Devant cette situation, il lui est proposé une année de recyclage.
Janvier 1973, il part chez les dominicains de l’Arbresle, pour une session de trois mois. Il retrouve son enthousiasme missionnaire, et demande à repartir en Côte-d’Ivoire pour retrouver Zoukougbeu. Ses supérieurs lui proposent un autre service : rejoindre La Croix-Valmer, la maison de retraite des père sma âgés, pour y remplacer le père Poidevineau qui vient de mourir. Il va donc devenir comptable et économe de cette maison durant 6 ans.
En 1979, ayant achevé son service, il prend la responsabilité de la paroisse de Gonfaron, dans le diocèse de Toulon. C’est une paroisse de 3000 habitants. Environ 150 personnes se retrouvent pour la messe dominicale. Il s’y trouve heureux et va y faire du bon travail, gagnant l’estime de ses paroissiens. Pourtant, les dernières années seront plus compliquées. De nouveau, Jean est envahi par un grand sentiment de solitude. Ses relations deviennent difficiles. On lui demande de partir pour se reposer. Le 13 septembre 1987, il célèbre sa dernière messe à Gonfaron, laissant sa place à une communauté de 3 assomptionnistes.
Le père Her est alors nommé à la procure de Lille pour y seconder le père Hugot qui y travaille depuis plusieurs années. L’année suivante, en 1988, il est nommé responsable de la procure, le père Hugot restant avec lui. Là encore, il va faire l’expérience de la solitude. Citant Victor Hugo, il écrit au Conseil provincial pour exprimer son désarroi : L’enfer est tout entier dans ce mot : solitude. Ceux qui ont connu Jean ne seront pas surpris par cette réflexion, sachant son goût pour les petites phrases percutantes, et son sens de l’humour. Mais ce qui peut ressembler à une boutade exprime, en réalité, une vraie souffrance : celle de la solitude dont il souffrira jusqu’à la fin de sa vie, et dont il ne pourra jamais se libérer. Pourtant, à la procure de Lille, comme partout où il est passé, il fait aussi du bon travail, entretenant des liens réguliers avec les bienfaiteurs, très sensibles à une correspondance suivie, et restant toujours disponible pour un service.
En 1995, le père Hugot, malade depuis longtemps, est hospitalisé. Peu après, c’est le tour du père Jean Her. Il entre à la clinique Dubois et, le 1er décembre, il est opéré de la prostate, opération dont il ne se remettra pas. A la mi-février 1996, il est transporté à Montferrier. Il n’y restera que deux semaines. Le 29 février 1996, il nous a quittés, à l’âge de 68 ans. Aujourd’hui, il est libéré de ce sentiment de solitude qu’il a toujours éprouvé et qui l’a fait beaucoup souffrir : il vit en communion avec Dieu Trinité, relation d’amour, source de joie infinie (Père Pierre Bouchet).
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