Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 1er février 1941 à Annonay (Ardèche) dans le diocèse de Viviers, France membre de la SMA le 8 juillet 1962 prêtre le 20 juin 1967 décédé le 2 mars 2002 |
1967 - 1968 Morestel (Grenoble), année pastorale 1968 - 1972 Parakou (Bénin) vicaire à la cathédrale Décédé à Cotonou, Bénin, le 2 mars 2002 |
Le père René FAURITE (1941 - 2002)
René Faurite est né le 1er février 1941 à Annonay, en Ardèche, dans le diocèse de Viviers. Ses parents auront 12 enfants. En 1952, il entre aux Missions Africaines pour ses études secondaires. Il ira successivement à Chamalières, Sainte-Foy-les-Lyon, Chaponost et Pont-Rousseau. Puis il rejoint la maison de Chamalières pour ses études de philosophie et Chanly pour son année de noviciat. Le 8 juillet 1962, il prononce son serment missionnaire. Son service militaire achevé, il reprend ses études de théologie au grand séminaire des Missions Africaines, à Lyon, et est ordonné prêtre le 20 juin 1967 par le cardinal Renard.
Après une année de pastorale à Morestel, dans le diocèse de Grenoble, il est mis à la disposition du supérieur régional du Dahomey et affecté au diocèse de Parakou. Il est d’abord vicaire à la cathédrale, puis il devient curé-fondateur de la mission de Segbana au nord-est du pays, devenu le Bénin. C’est l’époque où le pays devient officiellement marxiste. L’Eglise est devenue suspecte. Il faut être prudent dans ses paroles. Le père Faurite aura de la peine à se taire et le nouveau pouvoir lui demandera de quitter le pays, le 7 juillet 1976.
Revenu en France, il se lance dans une formation professionnelle accélérée de mécanicien-auto. Il commence également à apprendre l’anglais et poursuit sa formation en Angleterre et aux Etats-Unis. Deux raisons le poussent dans cette direction : il ne peut plus revenir au Bénin et c’est l’époque où les assemblées proposent que naissent, dans la SMA, des projets interprovinciaux. Cette idée rejoint ses préoccupations : il souhaite pouvoir être envoyé au Nigeria dans la région limitrophe du Bénin, où les populations locales parlent les langues qu’il a commencé à apprendre au diocèse de Parakou, à savoir, le bariba et le boko.
Avant que ce projet ne se réalise, le conseil provincial lui demande un service important : devenir responsable du musée africain de Lyon qui a été totalement rénové, suite aux travaux de la maison. Très attiré par les problèmes culturels, le père Faurite va se passionner pour ce travail et, pour devenir plus compétent, il va prendre des cours à l’université et obtenir une maîtrise en ethnologie. En 1981, alors que s’achève son service au musée, tout n’est pas encore prêt pour rejoindre le Nigéria. Il accepte donc un poste d’animateur de catéchèse dans la zone de Vienne, sur le diocèse de Grenoble.
Début 1983, il peut enfin s’envoler pour le Nigeria. Affecté au diocèse d’Ilorin, il va vivre quelques mois dans la paroisse de Guffanti, pour découvrir le milieu et les méthodes de travail et de vie des confrères irlandais. Le 1er septembre, il s’installe en pays boko à Kaiama, un immense secteur qui s’étend le long de la frontière du Bénin, de Kilibo à Segbana, où la mission catholique est très peu présente et où l’Islam occupe une très grande place. Le père Faurite se retrouve en première évangélisation et dans des conditions de vie très précaires. Pendant 9 ans, il va sillonner toute cette région. En même temps, il s’intéresse fortement à l’histoire du peuple busa et cette histoire deviendra le thème de sa thèse de doctorat qu’il soutiendra à l’université de Lyon II, le 27 novembre 1987. La qualité de son travail lui permettra d’obtenir la mention « très bien ».
En 1990, réfléchissant sur son travail, il met en valeur 4 aspects :
- D’abord faire exister des communautés, les faire vivre, les structurer, leur permettre de s’édifier en comptant sur elles-mêmes. Cela nécessite de trouver des animateurs pour les divers besoins des communautés et de les former,
- Etre témoin de l’Amour de Dieu parmi les hommes et cela doit se traduire dans des gestes concrets. D’où le sens de mon action pour le développement : creusage de puits, culture attelée, jardinage, mise en place de projets solaires…,
- Mettre en place les signes matériels de l’existence des communautés. Cela conduit à construire les structures matérielles de l’Eglise : maison des pères, chapelles…,
- Travailler intellectuellement pour connaître le milieu et les gens. L’Afrique bouge, le Nigeria bouge. A nous d’aimer et de connaître assez pour deviner ce qui se prépare et, éventuellement, l’orienter, le faire aller vers un mieux.
Fin 1992, il rentre du Nigeria pour une année de repos en France. Diverses propositions de travail lui sont faites : se spécialiser en islamologie, travailler auprès des réfugiés libériens en lien avec la province des Etats-Unis… Il prendra finalement la direction du BICE (Bureau international catholique de l’enfance) à Abidjan, en remplacement du père Louis Allibe. Il y reste de 1993 à 1995. Des difficultés le conduisent à ne pas renouveler son contrat.
Après une année sabbatique à Montréal, il se retire en famille à Serrières en 1996 avant de prendre la responsabilité des paroisses de Roussillon, Salaise et Chanas, dans le diocèse de Grenoble. Il garde au cœur le désir de travailler en Afrique et accepte de retourner au Bénin pour devenir curé-fondateur de la paroisse de Biro, dans le diocèse de N’Dali. Mais, deux mois après son arrivée en janvier 2002, il tombe malade. Descendu à Cotonou en urgence, il meurt le 2 mars 2002. Il repose à Annonay, près de ses parents.
Le père René Faurite aura été un homme dynamique, doué d’une capacité de travail peu commune. Ce fut aussi un homme de conviction et un homme de foi. Il était missionnaire du fond du cœur et ne fut jamais effrayé par la précarité de ses conditions de vie, spécialement pendant son séjour au Nigeria. Il aura été desservi par un tempérament entier, passionné, et un manque évident de souplesse, ce qui lui causa bien des ennuis et lui rendit difficile la vie communautaire. Pourtant, avec ce qu’il était, il a servi l’annonce de l’Evangile. A l’occasion de son décès, monseigneur Assogba, son ancien évêque, a résumé l’essentiel : C’était un homme généreux et droit, un vrai missionnaire.
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