Société des Missions Africaines – Province de Lyon

né le 18 décembre 1884 à Quimper dans le diocèse de Quimper et Léon (France) membre de la SMA le 20 juillet 1908 prêtre le 19 juillet 1908 évêque le 20 mars 1923 décédé le 3 mars 1945

V 1908-1914 missionnaire au Liberia 1914-1919 mobilisé au Cameroun, puis en France 1919-1921 missionnaire à la Côte du Bénin 1921 administrateur apostolique du Togo français 1923 nomme vicaire apostolique de Lomé ordonné évêque le 15 juillet 1923 1923-1945 vicaire apostolique de Lomé décédé à Lomé, Togo, le 3 mars 1945, à l’âge de 61 ans

Le 3 mars 1945, en sa ville épiscopale de Lomé (Togo) retour à Dieu de Son Excellence Monseigneur Jean-Marie Cessou, vicaire apostolique, à l'âge de 61 ans.

Mgr Cessou naquit à Quimper, en 1884. Il commença ses études à Pont-Rousseau où il se fit vite remarquer par l'énergie de sa volonté et la vivacité de son intelligence. En 1902, il arrive au grand séminaire de Choubrah en Egypte. Il est déjà le travailleur acharné qu'il ne cessera jamais d'être; passionné de savoir, il lit énormément et prend de nombreuses notes, surtout il approfondit et assimile. Un bégaiement très prononcé semble lui interdire le chemin du sacerdoce; l'abbé Cessou doit rentrer en France où il accepte de se soumettre à une rude discipline. Sa volonté tenace l'aide à triompher et en 1908 il est ordonné prêtre.

On avait pensé à lui pour le professorat, mais le préfet apostolique du Liberia, Mgr Kyne, qui l'avait connu et apprécié en Egypte, le réclama pour sa mission. Et voilà la père Cessou, instituteur, bâtisseur et planteur. "Le père Cessou, écrit le préfet apostolique, fait merveille ici; il a appris la langue, il a bâti une école qui marche bien; il a une chorale qui chante à ravir."

Tout allait pour le mieux, mais voici la guerre et le père Cessou doit rallier Dakar. Volontaire pour la colonne expéditionnaire qui partait pour le Cameroun, il put y étudier la méthode d'évangélisation des pères missionnaires allemands, ce qui devait lui servir lorsqu'il remplacera d'autres pères allemands au Togo. Dieu prépare souvent des hommes à leurs tâches par des chemins imprévus.

En 1917, le père Cessou est sur le front, en France. Démobilisé en 1919, il partait pour la Nigeria. Supérieur d'Abéokuta, dans le vicariat apostolique du Bénin, il n'y passera que quelques mois, mais il aura le temps d'apprendre une nouvelle langue.

En janvier 1921, le père Cessou était nommé par le Saint-Siège administrateur apostolique du Togo. Ce territoire venait d'être à nouveau confié à la Société, après avoir été magnifiquement administré depuis 1892 par les pères du Verbe Divin. Quatre ans de guerre avaient, hélas! à peu près ruiné cette œuvre magnifique. Le père Cessou se mit au travail avec peu de ressources et surtout peu de missionnaires, mais le mena si heureusement que 18 mois plus tard, il était nommé vicaire apostolique avec caractère épiscopal. C'est au milieu des gens que le Saint-Père lui avait confiés qu'il tint à se faire sacrer. Le sacre eut lieu en la cathédrale de Lomé le 15 juillet 1923.

Ce furent ensuite 22 fructueuses années d'épiscopat: travailler infatigable, administrateur averti et prudent, animateur remarquable, tel fut Mgr Cessou. Un haut commissaire disait de lui: "C'est un tempérament de chef! Quel magnifique gouverneur colonial il eût été."

Il eut à soutenir de nombreuses luttes pour la défense des principes et pour le bien de la foi. Sa franchise, sa courtoisie, sa charité et aussi sa façon pertinente d'aborder les questions les plus difficiles et les plus épineuses et de les traiter avec une connaissance très avertie et une science très sûre lui donnaient, dans les discussions, une autorité incontestée qui finissait par s'imposer.

C'était un opiniâtre qui n'éprouvait aucun désappointement devant l'échec. "Erreur n'est pas compte, disait-il, il faut repartir sur une autre base", et tout simplement il se remettait au travail.

Il quitta sa table de travail où il avait voulu aller jusqu'au bout, se rendit à l'hôpital et partit peu après recevoir sa récompense auprès du Seigneur qu'il avait si bien servi. Ses funérailles furent un triomphe. Mgr Cessou est inhumé en l'église Saint-Augustin d'Amoutivé, à Lomé.

"Autant que de son intelligence et de son esprit, un missionnaire doit être capable de travailler de ses mains." (Mgr Cessou)