Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 14 mars 1931 à Lille dans le diocèse de Lille, France membre de la SMA le 19 novembre 1955 prêtre le 12 mars 1956 décédé le 4 mars 1991 |
1956-1962 Man, paroisse Côte-d'Ivoire 1962-1964 Man, petit séminaire décédé à Frelinghien, France, le 4 mars 1991 |
Le père Jean-Marie FÉRA (1931 - 1991)
Jean-Marie Féra est né à Lille, dans le Nord, le 14 mars 1931. Il est baptisé en cette ville, à la paroisse Saint Martin d’Esquermes, le 22 mars, et reçoit la confirmation à l’Institution Saint-Pierre de Lille, le 19 mai 1942. Son père Emile est menuisier. Victoria est le prénom de sa maman. Jean-Marie fait ses études secondaires au petit séminaire d’Hau-bourdin, de 1942 à 1948, puis au collège Jeanne-d’Arc de Lille pendant l’année 1948-1949.
C’est le père Théophile Blin, de la procure des Missions Africaines à Lille, qui le présente au père provincial, et le recommande avec beaucoup de bienveillance. Il commence son noviciat à Chanly, en Belgique, au mois de septembre 1949. Appelé sous les drapeaux fin avril 1951, il est réformé temporaire, au bout de deux mois de caserne. Le 12 novembre 1951, il prononce son premier serment, avec un peu de retard sur ses confrères de cours.
Il accomplit tout son grand séminaire à Lyon, avec quelques difficultés dans ses études. Par contre, très doué pour la musique, il a tendance à lui consacrer un peu trop de temps, ce qui amènera le supérieur à limiter la durée de ses exercices au piano ou à l’orgue. Jean-Marie prononce son serment perpétuel le 19 novembre 1955, la veille de son sous-diaconat. Il reçoit le diaconat le 17 décembre, et le presbytérat le l2 mars 1956. Il passe le dernier trimestre à la mise à jour de ses examens canoniques, tout en aidant le père Urvoy, chargé de l’organisation de l’exposition missionnaire de Lourdes. Fin juin, il reçoit sa nomination pour la Côte-d'Ivoire, où il est mis à la disposition de monseigneur Etrillard.
Pendant six ans, le père Jean-Marie Féra va réaliser son idéal missionnaire comme vicaire à Man. Début février 1957, il parle de son travail : J’ai dix-neuf écoles à visiter régulièrement, et la plupart sont loin d’être situées sur des routes carrossables. Je me suis très bien fait à cette ville de Man, et tout marche pour le mieux avec mon supérieur, le père Joyeau. En janvier 1962, il a la douleur de perdre son père, et sa famille a de grosses difficultés financières, ce qui l’incite, dans une lettre datée de janvier 1963, à demander la permission de passer un certain temps en France. Sa maman a manqué de mourir d'une crise cardiaque. Elle n'est pas encore rétablie. Il ajoute : Ma plus jeune sœur la soigne, du mieux qu'elle peut, étant donné qu'elle-même marche difficilement, par suite d'une paralysie partielle des jambes . Depuis la rentrée précédente, l'évêque a nommé le père Féra professeur, en 6°et en 5ème, au petit séminaire de Man. Il y travaille jusqu'en mai 1964, mais il reçoit des nouvelles très alarmantes au sujet de la maladie de sa maman. Il est autorisé à rentrer et il écrit de Lille : Arrivé à Abidjan, j'ai pris le premier avion en partance. Au matin du mercredi 27 mai, j'étais au chevet de ma chère maman. A côté d'elle, se trouvait ma sœur Christiane, au trois-quart paralysée des jambes, et ne pouvant que difficilement lui porter assistance.
Devant cette situation, le Conseil provincial va affecter le père Féra à Lille. Il loge à la procure, et rend service au père Blin pour les expositions missionnaires, tout en n’étant qu'à deux pas de sa maman L'état de santé de celle-ci subira une légère amélioration pendant l'année l965 ; par contre, Jean-Marie est très inquiet pour sa sœur Christiane atteinte d'une sclérose en plaques, et devenue de plus en plus dépendante. Lors du décès de sa maman, en janvier 1967, Jean-Marie exprimera, plusieurs fois, sa grande reconnaissance envers tous les confrères de la SMA qui le soutiennent. Son engagement dans l'animation missionnaire (expositions, séances de diaporama) l'aide à surmonter l'épreuve et à retrouver une certaine sérénité .
Pendant l'été 1971, il peut accompagner sa sœur handicapée dans les Vosges, puis dans une maison de repos à Rencurel-en-Vercors. Il me semble, écrit-il, que c'est la dernière année où elle pourra sortir, car sa maladie, hélas, progresse lentement, mais sûrement. Malgré ses lourdes contraintes familiales, il assure de nombreux remplacements dans les paroisses ; ce sont, en même temps, de vraies journées missionnaires. Mais, chaque courrier envoyé à la Province reflète l'angoisse que lui cause la santé de sa sœur.
A partir de mai 1974, le père est déchargé de ses activités pour le compte de la SMA. Avec l'accord conjoint de monseigneur Gand et du Conseil provincial, il est nommé, dès le mois d'août, prêtre auxiliaire à la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Lille. Outre sa part dans le service paroissial, on lui confie la pastorale des malades et des personnes âgées, et la préparation aux sacrements pour le quartier.
Et les années vont se succéder… A l'occasion de ses 25 ans d'ordination, la paroisse se met en fête. Un article de journal le décrit ainsi : Toujours pressé, mais prenant le temps, affairé et disponible, se rendant au chevet d'un malade, courant au stand de presse. Il demande même au Conseil provincial de pouvoir s'inscrire, pour trois heures de cours par semaine, à l'Institut pastoral d'études religieuses. Il fait lui-même le commentaire suivant : Il y a 25 ans, j'avais fait le traité de l'Eglise avec le père Falcon. Comme j'ai encore le cours, il est intéressant de voir ce que le temps et le Concile ont modifié.
Le 13 juin 1985, le père Féra a la douleur de perdre sa sœur Christiane, au service de laquelle il s'était donné pendant les 25 années de sa longue et pénible maladie : elle avait 61 ans. Il vit alors une période difficile, car la Province voudrait le décider à quitter la maison paternelle pour une communauté sma, ne souhaitant pas qu’il reste dans une paroisse du diocèse où il n'aurait pas pleinement sa place. Début 1987, alors que le vicaire général de Lille lui a fait savoir qu'à partir de la fin septembre, il ne relèverait plus du diocèse, Jean-Marie est désemparé et il s'en ouvre un peu amèrement à la Province : Pour l'instant, j'ai besoin de me refaire, aussi bien moralement que physiquement. Le père Jean-Marie Féra ne se décidera pas à quitter sa maison, bien que sa santé commence à lui poser beaucoup de soucis. Il souffre des pieds et un fort diabète l’oblige à contrôler souvent sa tension. Après un séjour en clinique, il sera, à nouveau, hospitalisé à la clinique Jean XXIII, à Frelinghien, tout près de Lille. C’est là qu’il meurt le 4 mars 1991, à l'âge de 60 ans.
Un passage de l'homélie prononcée à ses funérailles par l'abbé Roger Duprez, responsable de la zone de Lille, est, peut-être, le meilleur hommage que nous puissions rendre à notre confrère : Je rends grâce au Seigneur pour ce frère prêtre, ce fidèle serviteur de Dieu, pour sa piété et son ardent désir missionnaire, pour sa simplicité désarmante et son zèle débordant, pour sa disponibilité à toute épreuve. Toutes ces qualités le rendaient particulièrement proche des petits et des malades, auxquels il apportait la bonté du Christ par sa jovialité, que les ennuis de santé parvenaient rarement à assombrir. Je veux témoigner devant vous de la foi profonde avec laquelle il a vécu ses dernières semaines. Le même abbé Duprez, dans une lettre adressée au conseil provincial, ajoutait : Jean-Marie ? Un fidèle, un juste, un serviteur, un humble, un artiste, un homme bon, un prêtre !
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