Société des Missions Africaines
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né le 23 octobre 1869 à Montbert dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA en 1893 prêtre le 17 juin 1894 décédé le 9 mars 1902 |
1894-1902 missionnaire au Dahomey Zagnanado, fondateur décédé à Zagnanado, Dahomey, le 9 Mars 1902, |
Le père Pierre PICHAUD (1869 - 1902)
Le 9 mars, à Zagnanado (Dahomey), retour à Dieu du père Pierre Pichaud, à l'âge de 32 ans.
Pierre Pichaud était né à Montbert (Loire-Atlantique), dans le diocèse de Nantes, le 23 octobre 1869. Il commença ses études dans son diocèse et entra aux Missions Africaines en 1891. Ordonné prêtre le 17 juin 1894, il s'embarquait pour le Dahomey au mois d'août suivant.
Avec le père Schenkel, il alla fonder Zagnanado. Une pauvre cabane abrita d'abord les deux missionnaires. Puis on se mit à construire une petite maison qui, à peine terminée, fut la proie d'un incendie. Le père Schenkel partait ces mêmes jours, laissant le père Pichaud seul et sans gîte. Ce dernier reçut alors du gouvernement le "tata des Amazones", vaste enclos de 4 hectares, entouré de hauts murs de terre et, en plus, un autre terrain de 40 hectares, avec de belles et bonnes sources. Missionnaire zélé, le père Pichaud se révéla planteur émérite et grand administrateur; aidé de confrères tels que les pères Waller et Vallée et le frère Ernest, il organisa admirablement la mission et la dota d'une magnifique plantation et surtout d'un internat.
Il avait bien sûr des terrains, mais il fallut d'abord les défricher. Il acclimata au Dahomey de nombreux produits tropicaux et européens. Il importa plusieurs espèces de bananiers et de manguiers et d'autres arbres et plantes inconnus au Dahomey. Les directeurs du jardin colonial de Paris lui fournissaient semences et plants. Les gens l'avaient surnommé "l'homme aux bananes", car, pour encourager les chefs de villages à suivre son exemple, et ainsi améliorer le sort de leurs gens, le père leur distribuait des plants de bananiers; et souvent donnait un régime à ceux qui venaient le voir.
Il créa un internat, réunissant jusqu'à 200 enfants, dont au moins 170 gratuitement. Il aurait voulu faire aussi un internat pour les filles, mais le manque de ressources contrariait ses projets. Le père Pichaud était un vrai père pour tous les Noirs, et soignait ses internes comme une maman. Il aimait de tout son cœur ceux qu'il appelait ses "mioches". On le voyait conduisant ses enfants à la plantation, le bréviaire à la main, le fusil sur l'épaule, la soutane jaune de sueur. Sa grande joie était de se retrouver le soir, au milieu de ses enfants qui, par groupe, préparaient leur popote; il veillait à tout et le dimanche faisait venir un tam-tam voisin.
Sa gaieté et sa tenue pittoresque étaient devenus presque proverbiale au Dahomey. Il mourut d'une bilieuse hématurique, laissant ses internes en proie à la plus profonde douleur. L'administration civile a reconnu ses mérites et lui a rendu hommage. Le père Bricet ne trouva pas pour lui de plus bel éloge que celui-ci: "Il réalisa la parole de notre vénéré fondateur: pour être missionnaire des Noirs, il faut aimer les Noirs."
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