Société des Missions Africaines

né le 14 novembre 1859 à Ste-Anne d'Estrablin dans le diocèse de Grenoble, France membre de la SMA le 5 décembre 1881 prêtre le 18 mai 1883 ordonné évêque le 25 août 1895 décédé le 11 mars 1914

1883 Cork 1884-1901 missionnaire à la Côte du Bénin 1884-1895, directeurs des écoles et procureur 1891-1894, vicaire général 1895-1901, vicaire apostolique 1901-1907 Lyon, vicaire général 1907-1914 Lyon, supérieur général décédé à Lyon, France, le 11 mars 1914, à l'âge de 54 ans

Le 11 mars 1914, à Lyon, retour à Dieu de Son Excellence Monseigneur Paul Pellet, supérieur général, ancien vicaire apostolique de la Côte du Bénin, à l'âge de 54 ans.

Paul Pellet naquit dans le diocèse de Grenoble, à Sainte-Anne d'Estrablin, en 1859. Désirant devenir prêtre, il entrait en 1874 à l'école cléricale du Prado où il était reçu par le vénérable père Chevrier. Le maître laissera une forte impression sur l'âme de son disciple. Toute sa vie, Mgr Pellet répétera avec émotion: "J'ai été élevé par un saint." Dans la préface de "l'École apostolique", où seront réunies ses circulaires, l'ancien élève du Prado se réclamera de son vénéré maître et de son manuel "le véritable disciple". C'est bien la spiritualité du père Chevrier que Mgr Pellet livrera à ses confrères, en leur demandant de suivre Jésus-Christ dans toutes les circonstances de leur vie.

Après avoir complété ses études dans son diocèse, Paul Pellet entrait aux Missions Africaines en 1880. Il y fut ordonné prêtre en mai 1883. Après quelques mois passés à Cork pour se perfectionner en anglais, il partait pour le vicariat de la Côte du Bénin. Là, les exemples du père Chausse, et surtout du "saint" père Holley, feront sur lui une profonde impression et l'aideront à vivre concrètement cet amour des Noirs qu'il avait tout particulièrement intensifié aux cours de son grand séminaire.

Le père Chausse remarqua très vite les qualités du missionnaire que le père Planque lui avait envoyé. Il en fit le directeur des écoles, puis le procureur de la mission et, en 1891, son vicaire général. En 1895, Mgr Pellet remplaçait Mgr Chausse à la tête du vicariat apostolique. "In caritate" sera sa devise.

Nous connaissons tous sa profonde piété: chaque jour, il faisait le chemin de la croix, et était d'une fidélité absolue à tous ses exercices. Sa charité! Il la pratiquait tout particulièrement envers ses confrères malades. Nous connaissons l'histoire de ce vieux Noir à qui il donnera son lit, et dont il se fera, à l'exemple du Pierre Claver "l'esclave".

Sa mortification! Il suffit de visiter la salle des souvenirs à Lyon: discipline, ceinture de fer, treillis métallique, planche pour son lit et morceau de bois arrondi qui lui servait parfois d'oreiller, en particulier la veille des ordinations. Mangeant peu, il ne buvait que de l'eau; à Paris, il ne fera jamais aucune visite de pur agrément. En 1901, Mgr Pellet se trouvait au Mexique afin de se procurer un peu d'argent pour ses œuvres et en particulier pour le séminaire qu'il voulait construire et fonder dans son vicariat. C'est alors que l'assemblée générale l'élit comme vicaire général. Quel sacrifice! S'il n'avait pas été l'homme surnaturel que l'on sait, il est probable que le sacrifice de l'Afrique eût été un sacrifice trop lourd. Il a donc partagé lui-même cette obéissance qu'il nous a si bien enseignée.

Le voici à Lyon. Son premier travail, c'est la rédaction du directoire, ce directoire qui fit l'admiration des membres de l'assemblée de 1907 et, encore aujourd'hui, des prédicateurs étrangers à la Société. Mgr Pellet eut aussi le bonheur de revoir l'Afrique en 1904-1905.

Elu supérieur général en 1907, il fut réélu en 1913. Mgr Pellet mourait quelques mois plus tard, à la suite d'une grave opération et dans les plus vives douleurs. Si nous voulons connaître Mgr Pellet et entrer en son intimité spirituelle, il nous faut méditer le chapitre du directoire sur les vertus apostoliques, ainsi que ses circulaires, réunies dans "l'Ecole apostolique". Demandons-lui l'obéissance et un grand amour de la Société, ce qui au fond ne fait qu'un. Il ne faut pas croire que tout va si mal que cela chez nous. Nous sommes de la famille des grands missionnaires, de la race des "Martyrs". (Saint Pie X à Mgr Pellet, le 21 décembre 1907)