Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 7 avril 1889 au Mans dans le diocèse du Mans, France membre de la SMA le 6 juin 1914 prêtre le 10 juillet 1921 décédé le 13 mars 1969 |
1914-1919 mobilisé et prisonnier de guerre décoré de l'Étoile Noire du Bénin décédé à Paris, France, le 13 mars 1969, |
Le père Henri GIRARD (1889 - 1969)
Henri Girard naît le 7 avril 1889 au Mans, dans la Sarthe. Après ses études primaires au Mans et à Paris, il suit ses études secondaires à la maîtrise de Notre-Dame du Chêne, de 1901 à 1904. Puis, son père le confie à l’œuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil, de 15 à 17 ans ; il y apprend le métier d’imprimeur.
Il est élève à Pont-Rousseau, de 17 à 20 ans, puis il rejoint Chanly pour le noviciat. De 1910 à 1912, il effectue son service militaire, puis il entre au grand séminaire de Lyon pour ses études de théologie. Il prononce son serment perpétuel le 6 juin 1914.
La déclaration de guerre le mobilise en août 1914. C’est la rude vie des tranchées qu’il vit dans la boue, le froid, la chaleur, échappant, parfois de peu, à la mort, horrifié par l’hécatombe des tués et blessés sur cette terre de Lorraine. En septembre 1915, il est fait prisonnier, épreuve de l’exil. Travaillant dans une ferme, il peut étudier un peu la théologie, garde bon moral, grâce au soutien des pères de Lyon dont les lettres le réconfortent beaucoup, rêvant d’un retour proche. Puis il est employé au bureau de la Croix-Rouge, se fait volontaire pour soigner et consoler les tuberculeux, français, russes ou serbes à qui il apporte le secours religieux, surtout à l’heure de la mort de ces malades. En 1918, fin de la captivité, après trois ans d’exil en Allemagne.
En 1919, il peut rejoindre le 150 et suivre la théologie, en participant aussi aux travaux de l’imprimerie qu’il dirige. Diacre en 1921, Henri est ordonné prêtre le 10 juillet 1921.
En novembre, il s’embarque pour Lomé, au Togo. Monseigneur Cessou lui confie la direction de l’imprimerie fondée en 1909 par les pères du Verbe Divin, comme école professionnelle qui forme d’excellents artisans pour la mission et le pays. Le père reçoit les commandes, distribue le travail, corrige les épreuves, et imprime même le journal officiel du Togo, ainsi que la revue catholique « Mia Holo ». Le soir, cours de français, d’arithmétique, de religion pour les apprentis. Journées bien pleines pour tous, pères, frères, apprentis. Le dimanche, le père part à bicyclette dans les villages des alentours, en tournée de ministère.
Le père se laisse vraiment absorber par l’imprimerie. Le père Chabert, supérieur général, le met en garde, lui faisant remarquer qu’il est d’abord prêtre et pas seulement ouvrier. Monseigneur Cessou, par contre, est très content du travail, du dévouement, de la générosité du missionnaire.
Mais la fatigue commence à attaquer sa santé. En 1927, il rentre en congé pour un repos complet et prolongé, selon le souhait de son évêque qui attend que le père se perfectionne sur la typographie, la clicherie, la reliure, fasse des quêtes, des conférences pour des achats de matériels importants. L’évêque veut que le père continue l’œuvre de l’imprimerie pendant une année, puis s’adonne au ministère. Mais, le père Chabert conteste le programme de congé présenté par l’évêque, et exige repos et reprise spirituelle.
En 1928, le père regagne Lomé et l’imprimerie. En 1930, monseigneur Cessou donne d’excellentes appréciations sur lui et sur sa gestion de l’imprimerie. En cette même année, il rentre en congé et séjourne à Marseille et à Vichy pour se soigner, car sa santé a bien décliné.
Mais, le 1er août 1930, le père Laqueyrie, vicaire général, lui adresse une lettre qui va changer le cours de sa vie. On lui demande de diriger les frères novices d’Offémont (ils y étaient une petite dizaine), et l’imprimerie de cette maison. Le père ne se sent pas apte à cette responsabilité, n’ayant, écrit-il, ni l’expérience, ni les vertus nécessaires, ni la douceur. Mais il se soumet par pure obéissance.
En octobre, il est à son poste et s’adapte peu à peu. Bientôt, c’est le découragement, car il a fallu renvoyer deux frères et cela l’angoisse et le culpabilise. On le maintient à Offémont. En 1934, il implore un successeur et son retour au Togo, où monseigneur Cessou le réclame, avec insistance, pour l’imprimerie qui, sans lui, décline et risque de sombrer.
En 1936, il répond à monseigneur Cessou, en lui disant qu’il ne se sent plus capable d’assumer, à nouveau, les responsabilités de l’école et de l’imprimerie ; mais, désirant très fort son retour au Togo, monseigneur Cessou insiste. Fin 1936, le père Laqueyrie accepte que le père retourne au Togo.
En 1942, la santé physique et morale du père est très basse. Il se sent oublié, abandonné par sa Province, dévoré par son travail de plus en plus difficile à l’imprimerie, sans amis, sans soutien.
En 1945, de retour en France, Mgr Strebler écrit : Il est usé jusqu’à la corde. Il se repose au Mans et fait du ministère chez son cousin curé. En 1947, santé restaurée, il repart au Togo, employé à l’évêché.
En 1952, c’est le retour définitif en France : il est nommé à la procure de Paris. Il va y rester jusqu’à la fin de sa vie, soit 17 ans, assumant, avec régularité et compétence, les liens avec les bienfaiteurs. Sa vue baisse, ses poumons souffrent de violentes crises d’asthme. Il meurt le 13 mars 1969, à l’hôpital Saint-Joseph.
Il a vécu 80 ans, dont 28 au Togo, 3 à Offémont, 17 à Paris. Gentillesse et bonne humeur, souci du travail bien fait, fidélité et piété, obéissance et humilité ; telles furent les grandes vertus qui ont brillé dans sa vie de vrai missionnaire.
Recherchez .../ Search...