Société des Missions Africaines – Province de Lyon

né le 1er août 1918 à Brest dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 24 juillet 1938 prêtre le 4 juillet 1948 décédé le 16 mars 1965

1940-1945 en captivité en Allemagne 1949-1958 Côte-d'Ivoire, Bingerville, professeur de math 1958-1965 vicaire à Adzopé, chargé de fonder Akoupé décédé à Abidjan, Côte-d'Ivoire, le 16 mars 1965 à l’âge de 46 ans

Paul Larvor, un vrai Breton, est né, le 1er août 1918, à Brest, dans le Finistère, au sein d’une famille, profondément chrétienne, de 9 enfants ; une de ses sœurs sera religieuse chez les petites sœurs du père de Foucauld, et un de ses frères deviendra, comme lui, prêtre des Missions Africaines. Le père est marin. Retraité, il dirigera une coopérative. Les parents sont heureux de donner leurs enfants à Dieu et à l'Église, deux prêtres et une religieuse.

Paul entre à Pont-Rousseau en septembre 1928, puis à Offémont où il obtient le baccalauréat. Il rejoint le noviciat de Chanly, en Belgique, en 1936 et y prononce son 1er serment. Les professeurs donnent sur lui d'excellents renseignements : franc, généreux, dévoué, actif en vacances, édifiant et pieux.

En 1938, il est appelé au service militaire à Brest, pour une période qu’il n’avait pas prévue si longue et si pénible. La guerre le prend, alors qu’il est encore sous les drapeaux. Il est fait prisonnier, le 8 juin 1940. La captivité dure jusqu’au 1er juin 1945.

Durant sa captivité, il aura l’occasion d’écrire fréquemment. Il est employé à différents travaux : fabrication de briques, construction de route, entretien de voie ferrée… Ces travaux ne semblent pas trop lui peser. Une de ses grandes souffrances sera le manque de secours religieux. A Noël 1941, il a pu se confesser, assister à la messe et communier. Quelle joie pour moi ! Cela faisait dix-sept mois que je n’avais pas eu la messe ! L'attente de la libération se fait attendre et devient pénible. Sa foi lui donne force et courage. Il ne veut pas se plaindre : Dieu m'a voulu ici.

De 1945 à 1949, il entreprend, au 150, ses études de théologie, prononce son serment perpétuel et devient prêtre, le 4 juillet 1948, avec son frère Yves.

Il poursuit ses études jusqu'en juin 1949 et, le 25 juin, il est désigné pour la Côte-d'Ivoire et confié à monseigneur Boivin, au vicariat d'Abidjan qu'il rejoint le 28 septembre. Il débarque au wharf de Port-Bouët.

Il est nommé au petit séminaire de Bingerville, comme professeur de mathématiques, sous la direction du père Jean Thépaut. Il s'adonne à sa tâche avec le meilleur de lui-même, excellent adjoint au supérieur, aimé de tous, apprécié. Il passe ainsi neuf ans au séminaire, desservant aussi plusieurs communautés en divers villages de la paroisse.

En 1958, le Père est nommé à Adzopé, chargé de fonder la nouvelle mission d'Akoupé. Il s'y dépense sans réserves, jusqu'à la limite de ses forces, construisant maison, école, église, fondant des communautés chrétiennes de village en village.

A la suite d’une opération, des problèmes de santé l’obligent à rentrer en congé en 1963 avec quelques semaines d’avance. Après une nouvelle opération à Brest, il revient en Côte-d’Ivoire en juin 1964. Il continue avec ardeur son ministère à Akoupé. Mais, en 1965, le 6 mars, il est, à nouveau, hospitalisé à Abidjan et rapidement opéré d’une appendicite, avec début de péritonite. Le 16 mars au matin, il décède.

Après la levée de corps faite le jour même, à Abidjan, par monseigneur Yago, le corps est transporté à Akoupé. Toute la nuit, les communautés chrétiennes ont participé à la veillée funèbre. Le lendemain, funérailles solennelles à Akoupé, présidées par monseigneur Kwaku. Une foule nombreuse, venue des villages proches ou éloignés, manifeste sa gratitude et sa peine profonde. Le père Thépaut, supérieur régional, retrace la vie du père ; son frère Yves est présent et monseigneur Rouanet donne l'absoute. Plus de 50 pères, des religieuses, la chorale d'Abengourou, les séminaristes d'Anyama formèrent une émouvante couronne d'amis éplorés, tant le souvenir et les vertus du Père les avaient marqués.

Paul Larvor fut homme et prêtre éminent, rempli de dévouement, de zèle, de renoncement et de devoir apostolique, digne missionnaire des Missions Africaines.