Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 6 mars 1908 à Plabennec diocèse de Quimper (France) membre de la SMA 11 juin 1925 serment permanent le 11 juin 1931 décédé le 17 mars 2005 |
1925-1928 Rezé décédé le 17 mars 2005 à Montferrier-sur-Lez (France), |
Le frère Jean-François-Marie ABGUILLERM (1908 - 2005)
frère Félix, puis frère François-Marie
Jean-François-Marie Abguillerm est né à Plabennec, le 6 mars 1908, dans le Finistère et le diocèse de Quimper. Toute sa vie, il restera attaché à la Bretagne, sa province d’origine, parlant la langue bretonne à la perfection.
En 1919, après ses études primaires, il entre au petit séminaire de Pont-Rousseau. De graves ennuis de santé, une pleurésie et une tuberculose, vont lui créer beaucoup de difficultés. Il rejoint le postulat et le noviciat des frères à Martigné-Ferchaud en 1921. C’est là que, le 11 juin 1925, il prononce son premier serment qui le fait membre des Missions Africaines. Il prend le nom de frère Félix.
Après quelques années à Rezé où il reprend des forces, il effectue son service militaire à Saint-Brieuc, de 1928 à 1930. Le 21 juin 1929, il écrit au père provincial : Tous les jours, aux pieds de Notre-Dame d’Espérance, dans la basilique de Saint-Brieuc, je Lui demande de m’obtenir l’insigne faveur d’être, un jour, prêtre et missionnaire dans la Société des Missions Africaines. A sa libération, le père Guilcher l’invite à rejoindre Martigné-Ferchaud, en attendant une nomination plus précise.
En 1930, il est affecté au vicariat apostolique du Delta du Nil. Il va y demeurer 8 ans, comme enseignant à Mahalla L’Kébir. Les dernières années seront difficiles au point qu’il demandera à être relevé de son serment. Rentré en France, il suit une retraite à la Trappe des Dombes, heureux de se retrouver dans une ambiance de piété, loin du monde. Il est alors nommé à Pont-Rousseau comme surveillant, dans le but de lui permettre de continuer un peu ses études.
Rappelé à l’armée au moment de la déclaration de guerre en 1939, on lui confie un poste de comptable. Il écrit : Si, un jour, je dois partir au front, je ferai mon devoir en français et en chrétien. Réformé, il repart en Egypte en 1939 pour y continuer son travail d’enseignant à Mahalla. Mais, en 1945, un choc cérébral l’oblige à rentrer définitivement en France. Après plusieurs mois en famille, il est nommé à Rezé, au petit séminaire des Naudières. Il va y demeurer 40 ans.
Pour lui permettre de ménager sa santé, on lui confie le poste de surveillant de la division des grands et il assure, en même temps, un cours d’anglais en classe de 5ème. En étude, lors des promenades du jeudi et du dimanche, sur la cour de récréation, il est en contact permanent avec les élèves. L’un de ses anciens élèves dit de lui : Le frère Félix était un homme qui inspirait le respect, un peu de crainte, et beaucoup de confiance, car il était juste. Un autre ajoute : Comment ne pas associer à son souvenir celui du frère Camille qui assurait le service de surveillance pour ceux que l’on appelait "les petits" ? Ces deux confrères ont marqué le temps de notre présence à Pont-Rousseau. Plusieurs se souviennent des encouragements qu’ils donnaient à ceux qui étaient tentés, parfois, par le découragement. Sur la cour de récréation, on entendait de temps en temps nos deux surveillants, anciens d’Egypte, se parler en arabe, ce qui faisait notre admiration.
A partir de 1967, le frère Félix va se consacrer, avec son grand ami, le père Alphonse Marguerie, au service de la procure, des foires-expositions et de l’environnement dans la nouvelle maison des Missions Africaines à Rezé.
En 1971, il demande à reprendre son nom de baptême et signe sa lettre : Frère Abguillerm François-Marie. En 1975, il fête son jubilé d’or et, en 1985, son jubilé de diamant. A cette occasion, le père François Fénéon dira dans son homélie : Dans sa jeunesse, François-Marie avait nourri le projet de devenir prêtre afin de pouvoir se donner plus totalement au Seigneur et à ses frères. Mais, chaque fois qu’il a entrepris une démarche dans ce sens, le Seigneur lui a fait comprendre qu’il devait y renoncer et rester son « petit frère ». Ses anciens élèves gardent de lui le souvenir d’un professeur compétent et d’un surveillant qui savait faire respecter la discipline mais, derrière cette carapace plutôt sévère, ils avaient vite décelé un homme juste et compréhensif, un homme qui les aimait… Il est toujours resté fidèle à ses amitiés, grand amoureux de la nature, spécialement des arbres et des fleurs.
Le 29 novembre 1986, à la demande du Conseil provincial, le Frère François-Marie rejoint la maison de Montferrier en compagnie du père Marguerie. L’adaptation ne sera pas très facile. En quittant Rezé, il a dû, en effet, laisser de nombreux amis à qui il avait l’habitude de rendre visite régulièrement et, parmi eux, de nombreux anciens élèves des Naudières avec qui il était toujours resté en relation. Avec eux, il avait été à l’origine de l’Amicale des Naudières, comme le lui rappellera le président de l’Amicale le 7 mai 1999 : Tu as été le promoteur de l’Amicale des anciens des Naudières en 1954 avec le père Kerlévéo, Pierre Huchet, Joseph Percot, le père Choimet et bien d’autres. Tu n’as jamais voulu entrer dans le bureau. Par contre, ton œuvre a été formidable pour cette Amicale qui tient à t’honorer. Fidèle dans ses amitiés, cette amitié lui sera bien rendue durant son séjour à Montferrier. Il connaîtra très souvent la joie d’une visite de ses amis et de ses anciens élèves ; lors de ses obsèques, ceux-ci tiendront à se faire représenter.
Devenu le doyen de la Province, il était en marche vers la célébration de son centenaire. Mais, fatigué, il ne souhaitait pas y arriver : J’ai fait mon temps ; il me reste à aller chez le bon Dieu. Il est décédé à Montferrier, le 17 mars 2005, dans sa 98ème année, lucide jusqu’au bout, le cœur en paix, après avoir passé beaucoup de temps en prière à la chapelle au cours de ses dernières années. C’est ma manière de rester missionnaire aujourd’hui. Je confie au Seigneur tous mes confrères et tous ceux que j’aime. Il repose au cimetière des Missions Africaines de Montferrier.
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