Société des Missions Africaines –Province de Strasbourg
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né le 9 mars 1913 à Fouchy près Villé dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 17 novembre 1935 prêtre le 9 janvier 1938 décédé le 19 mars 1978 |
1938-1939 Vigneulles, revue décédé à Strasbourg, France, le 19 mars 1978, |
Le père Louis NOËL (1913 - 1978)
Louis Noël est né à Fouchy, village du Val de Villé en Alsace, le 9 mars 1913. C’est de très bonne heure qu’il s’orienta vers la vocation missionnaire, puisque, dès l’âge de 9 ans, il entra à l’école des Missions Africaines des Roches à Chamalières.
Il acheva ses études à l’école apostolique de Haguenau et, après deux ans de noviciat à Chanly en 1931-1933, et une année de service militaire à Lille en 1933-1934, il fit ses études théologiques : deux ans à Lyon en 1934-1936, et deux ans en 1936-1938 au séminaire nouvellement ouvert de Saint-Pierre. Il fut ordonné prêtre par Mgr Hauger dans l’église paroissiale de Saint-Pierre, le 9 janvier 1938.
Sa première nomination le mit au service de la revue missionnaire publiée mensuellement par la maison de Vigneulles en Moselle. Cette revue, qui avait d’abord porté le nom de Le Petit Écho des Missions Africaines et qui s’intitulait depuis le mois de janvier 1937 La Croix sous les Palmiers, était imprimée par l’équipe des Pères et Frères de la communauté. Doué de sens pratique, le Père Noël fut apprécié dans sa collaboration à cette publication.
En 1939, la mobilisation l’affecta aux armées sur les bords du Rhin. Il fut démobilisé après l’armistice de 1940. Mais la situation restait incertaine en Alsace et bientôt les autorités allemandes empêchèrent pratiquement les personnes de sortir d’un pays qu’ils avaient annexé. Le Père Louis Noël séjourna d’abord dans sa famille à Fouchy et, jusqu’à l’automne 1942, il fut prêtre auxiliaire exerçant le ministère dans les paroisses voisines, à Urbeis dont le curé avait été expulsé par les Allemands, et à Lalaye. Nos maisons d’étude en Alsace étaient fermées. Cependant à Saint-Pierre, quelques novices et séminaristes purent se regrouper. Malheureu¬sement la plupart furent ensuite incorporés de force dans la Wehrmacht et plusieurs furent tués sur les champs de bataille. En 1942, quelques-uns étaient à Saint-Pierre et le Provincial appela le Père Noël pour assurer des cours de théologie. En 1945, la guerre terminée, la Province s’empressa de rouvrir une école apostolique. Plusieurs élèves se présentèrent et le Père Noël fut chargé de diriger la première classe de 6e en 1945-1946, à Saint-Pierre.
Cette première impulsion donnée à la reprise de notre œuvre en Alsace, le Père reçut une affectation pour le Togo. Son frère Jean, qui avait été ordonné en 1936, parti la même année pour la mission du Togo, avait été pendant trois ans vicaire à Atakpamé, puis, en 1939, supérieur à Nuatja, où il construisit la maison d’habitation. Mais à la fin de 1945, après presque dix ans de séjour, au temps si difficile de la guerre, il était rentré en congé, malade de la bilharziose, maladie dont il ne put guérir. Le Père Louis était heureux de prendre la relève. Il s’embarqua à Marseille à la fin de novembre 1946, en même temps que Mgr Strebler qui, nommé vicaire apostolique du Togo, avait reçu l’ordination épiscopale à Marienthal le 29 juin 1946. Ils arrivèrent à Lomé le 11 décembre.
Le Père Noël fut d’abord vicaire à Palimé, puis vicaire à la paroisse de la cathédrale à Lomé. À partir de novembre 1948, il fut affecté au Collège Saint-Joseph, dont il devint le premier supérieur et le premier économe. À cette époque, le Collège n’avait pas encore ses locaux propres et il utilisait provisoirement ceux du cours complémentaire catholique. La première pierre pour de nouveaux bâtiments avait été bénite le 12 septembre 1948. La construction fut confiée au Père Joseph Furst, qui trouva auprès du Père Noël, dans sa difficile entreprise, une collaboration compétente et une précieuse amitié. Le Collège fut transféré dans les nouveaux bâtiments le 22 octobre 1950. Le Père Noël en resta le supérieur jusqu’au 13 juillet 1951, date à laquelle il quitta Lomé pour un congé en Europe.
Le Père revint au Togo en 1952. Il retourna au Collège Saint-Joseph en qualité d’économe. Il continua aussi d’aider le Père Furst qui dirigeait alors le chantier de l’Institution Notre-Dame des Apôtres à Amoutivé. Après un deuxième congé en Europe, de novembre 1957 à mars 1958, de retour à Lomé le 27 mars 1958, le Père Noël fut nommé par Mgr Strebler Chancelier de l’Évêché. Mais il n’exerça que peu de temps cette charge. Les médecins ayant découvert chez lui un début de tuberculose pulmonaire, il dut quitter Lomé le 15 octobre et, du 29 octobre 1958 au 20 octobre 1959, il fut en traitement au sanatorium de l’Altenberg.
Le traitement donna de bons résultats. Dès novembre 1959, le Père put accepter la charge d’économe provincial, qu’il exerça d’abord en résidant à Saint-Pierre, puis, à partir d’octobre 1965, à Strasbourg, lorsque la maison provinciale eut été transférée dans cette ville. En 1968, l’assemblée provinciale l’élut également conseiller provincial pour la période 1968-1973.
En 1970, après le décès de son frère Jean, il accepta de prendre sa succession dans l’administration de la paroisse de Hersbach au doyenné de Schirmeck. Il y assura le ministère paroissial, tout en continuant à remplir les obligations de l’économat provincial jusqu’en 1973.
Après cette date, il resta chargé de la paroisse de Hersbach qu’il continua d’administrer jusqu’à sa mort. Il mourut le 19 mars 1978, à l’hôpital civil de Strasbourg. Ses obsèques furent célébrées le 23 mars à Hersbach. Mgr Durrheimer présida la messe concélébrée. L’inhumation eut lieu au cimetière de Fouchy.
Le Père Louis Noël, homme calme et discret, modeste et pondéré, s’était attiré l’estime et la sympathie de tous par sa bonté de cœur. Ses paroissiens de Hersbach ont noté dans ses homélies du dimanche l’insistance sur la charité, sur l’amour du prochain. Il fut aussi un remarquable serviteur des missions, dans son activité tant en Europe qu’en Afrique. Mgr Strebler, mentionnant en particulier son rôle au Togo, l’unit au Père Furst dans un même hommage. Tous deux, écrit-il, le Père Furst et le Père Louis Noël, hommes d’action et de prière, mûs par cet amour que leur dictait la foi en Dieu, contribuèrent énormément à la promotion tant intellectuelle que morale des futures élites du pays.
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