Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 11 novembre 1913 à Pruns dans le diocèse de Rodez, France membre de la SMA le 24 juillet 1937 prêtre le 6 janvier 1943 décédé le 24 mars 1998 |
1943-1946 Lyon, facultés catholiques décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 24 mars 1998 |
Le père Jacques DALBIN (1913 - 1998)
Jacques Dalbin est né à Pruns, paroisse de Camboulazet (Aveyron), le 19 novembre 1913. Après ses études primaires, il entre au collège Saint-Joseph à Rodez le 3 octobre 1928, d'où il sort le 12 juillet 1934 avec la 2ème partie du baccalauréat (section mathématiques) et les appréciations les plus élogieuses de ses professeurs : Elève d'élite par sa crânerie religieuse, sa piété exemplaire, sa conduite irréprochable ; il s'est toujours attiré l'estime de ses camarades et la particulière affection de ses maîtres.
C'est à ce moment, le 20 août 1934, que Jacques Dalbin écrit au supérieur des Missions Africaines pour lui faire part de son désir de devenir missionnaire. Ayant obtenu l'accord de ses parents, trop heureux que le Bon Dieu ait voulu se choisir un enfant dans notre famille, et ayant aussi l'accord de son curé, il entre à Saint-Priest, près de Lyon où, pendant un an (1934-1935), il étudie le latin et le grec.
Admis au noviciat de Chanly, il y passe deux ans et, par le serment, entre dans la SMA le 24 juillet 1937. Il accomplit alors son service militaire à Marseille. En 1939, il rejoint le grand séminaire du 150, à Lyon. Il est mobilisé en 1940. Libéré après quelques mois, il retourne au grand séminaire où, le 6 janvier 1943, il est ordonné prêtre.
Le 16 septembre 1943, le Conseil provincial décide de l'envoyer poursuivre ses études de théologie aux facultés catholiques de Lyon où il obtiendra une licence avec mention bien. On lui demande alors de s'inscrire à la faculté des sciences, mais une lésion pulmonaire l'arrête dans ses études. En 1947, guéri, il demande au père provincial la faveur de faire partie des heureux désignés pour l'Afrique. Les supérieurs préfèrent attendre encore et le nomment professeur de dogme au 150, tout en lui laissant la responsabilité du Rozay. L’année suivante, il sera libéré de cette dernière charge. Chaque année, le père Dalbin demande avec insistance à partir en Afrique, ce qu'il obtient enfin le 21 juin 1951 en recevant sa nomination pour le vicariat de Sassandra, où il est mis à la disposition de monseigneur Kirmann. Après quelques mois passés à Daloa, le père est nommé responsable de la mission de Man où il réside de 1952 à 1956. Il se consacre particulièrement à l’ethnie wobé dont il apprendra la langue. Ses efforts porteront du fruit et de fortes communautés naîtront en pays wobé, notamment à Trokpadrou, qui feront de cette région le premier centre chrétien du diocèse de Daloa. Voici l’appréciation qu'on portera sur lui lorsqu’il s’agira de trouver un remplaçant à monseigneur Kirmann : Toujours dans le ministère et, depuis 1952, à la tête d'un important district. Très zélé pour la conversion des païens. Très dévoué envers tous. Se préoccupe beaucoup du recrutement des séminaristes et de leur formation.
En janvier 1956, le père Dalbin a la surprise, quelques mois avant son retour en congé, de recevoir du Conseil provincial une nouvelle affectation, celle de directeur spirituel au grand séminaire de Lyon. En septembre 1956, il rejoint ce poste malgré les interventions écrites de plusieurs chrétiens. Il manifeste encore sa surprise et sa déception, en août 1958, lorsqu'on le nomme supérieur au grand séminaire du 150. Il écrit : Il m'est très difficile de refuser une décision du Conseil. Je vous demande, mon père, d'avoir un peu pitié de moi. J'attends donc votre réponse pour connaître la volonté de Dieu. Le père reste 4 ans, supérieur du grand séminaire.
Il a enfin la joie, en 1962, de recevoir à nouveau une nomination pour la Côte-d’Ivoire : il est mis à la disposition de monseigneur Rouanet qui le charge de fonder le petit séminaire de Man dont il sera le supérieur. Pendant que le frère Octave s'occupe activement des constructions, le père Dalbin va connaître désormais les soucis d'un séminaire à équiper, à organiser, à diriger. La 1ère année, il n'a que 17 élèves - 9 en 6ème et 8 en CM 2 – et, pour l'aider, on lui a envoyé le père Féra et un maître africain. Le père commence à envoyer des circulaires à ses parents, ses amis. Il va trouver des bienfaiteurs qui vont l'aider peu à peu, à mesure que son séminaire va prendre de l'importance, à meubler salles et classes. Malgré ses très nombreuses occupations au séminaire, le père Dalbin va très régulièrement dans les villages yacoubas proches de la ville et commence à apprendre leur langue. Il écrit : J'ai accepté volontiers l'évangélisation de quelques villages entièrement païens, en collaboration avec les pères de la mission. Son souci de faire naître et grandir des communautés chrétiennes l’amène à élaborer le projet d’une congrégation de frères catéchistes, congrégation diocésaine dont le statut est proche de celui des frères sma. Il s’occupe personnellement, au sein du séminaire, de la formation de deux candidats qui feront leur premier engagement et seront nommés dans la paroisse de Siably pour superviser les communautés villageoises et annoncer l’Evangile dans les villages non chrétiens. Mais, n’étant pas soutenus par une vie communautaire réelle, l’un et l’autre feront défection et l’expérience tournera court.
Le 8 juin 1968, Man devient diocèse et monseigneur Agré, son 1er évêque, choisit le père Dalbin comme vicaire général. Il fera beaucoup pour que le nouvel évêque, étranger à la région et à sa culture, soit admis et reconnu. Le Père quitte donc le séminaire pour résider à la cathédrale et devient responsable de la nouvelle paroisse Man-campagne, qui regroupe une cinquantaine de villages yacouba et toura, autour de la ville de Man. Plusieurs de ses lettres parlent de ses visites dans les villages.
Malgré la persévérance et les visites régulières dans les villages, les résultats se font attendre : Toujours la même indifférence ou la même défiance. Nous ne pouvons guère trouver, dans le succès, des encouragements. Il continue : Oui, je marche souvent à pied. D'abord, c'est mon seul sport. C'est aussi ma manière de me rapprocher des gens et de participer à leurs fatigues. Il s'occupe aussi des catéchistes, une vingtaine : Ils nous aident beaucoup. Je désire travailler en Côte-d’Ivoire tant que mes forces le permettront et qu'on aura besoin de mes services.
En 1976, il réside à la paroisse Sainte-Thérèse. Il écrit : « Mes occupations sont très variées, ce qui rend le travail moins pénible : toujours l'hôpital, la léproserie, la prison, le centre anti-tuberculeux, la formation des catéchistes, l’instruction aux catéchumènes.
Pendant son congé de 1982, il doit se faire opérer d'un gros calcul aux reins. Tout se passe bien mais, sept jours plus tard, on remarque une hémorragie interne qui nécessite une nouvelle intervention chirurgicale. Le 25 septembre, le père arrive à Montferrier très fatigué. C’est de là qu’il écrit le 3 novembre : Ma santé reste stationnaire, surtout sur le plan nerveux. Je vis trop dans l'anxiété. Je suis sensible, émotif et anxieux.
Le 23 mars 1983, il peut enfin quitter Montferrier et reprendre l'avion pour Abidjan en mai. Il écrit de Man : Je n'ai pas repris toutes mes responsabilités. J'ai conservé un peu de comptabilité au niveau diocésain. Je reste aussi au comité Caritas. En 1986, il écrit qu'il visite toujours les malades de l'hôpital, ceux du centre anti-tuberculeux, de la léproserie. Il reste aumônier de la Caritas et, trois dimanches par mois, va célébrer la messe à Siably.
Sa santé commence à s’altérer. Le 17 février 1988, en parlant de son prochain retour en France, il écrit : Si je ne vais pas mieux, c'est sûr que je ne reviendrai pas en Côte-d’Ivoire. Il part avec l’idée de passer une grande partie de son congé à Montferrier. En réalité, il ne quittera plus la maison de retraite. Le 14 mai 1993, il a la joie de fêter, au milieu de ses confrères, le 50ème anniversaire de son ordination et, en juillet, d'aller passer quelques jours à Lourdes avec monseigneur Rouanet.
Il décède à Montferrier, le 24 mars 1998, et il est enterré le 27 mars. Dans son homélie, le père Bertonneau citera une pensée de St Jean de la Croix, trouvée dans ses notes, qui décrit bien dans quel esprit le père Dalbin a travaillé toute sa vie : Un travail, si petit soit-il, fait en secret, sans le désir qu’il soit reconnu, donne à Dieu plus de joie que mille autres, faits avec l'envie d'être vu des hommes.
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