Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 10 juillet 1874 à Saint Etienne des Oullières dans le diocèse de Lyon (France) membre de la SMA le 17 décembre 1892 prêtre le 30 mai 1897 décédé le 25 mars 1933 |
1897-1919 missionnaire en Egypte décédé à Lyon, France, le 25 mars 1933, |
Le père Jean-Marie CHABERT (1874 - 1933)
Le 25 mars 1933 à Lyon, retour à Dieu du père Jean-Marie Chabert, supérieur général et fondateur des petites Servantes du Sacré-Cœur de Menton.
1 - Le Père Jean-Marie Chabert.
Né le 10 juillet 1874 à Saint Etienne des Oullières, dans le diocèse de Lyon, Jean Marie Chabert est l’unique enfant d’une famille profondément chrétienne. Il entre à l’école cléricale de Claveisolles, puis au petit séminaire de Saint-Godard. En classe de seconde, sa décision est prise : il sera missionnaire en Afrique, au Dahomey (Bénin). Il termine ses études à l’école apostolique des Missions Africaines à Riche-Lieu, près de Clermont Ferrand. En 1891, il entre au grand séminaire des Missions Africaines de Lyon. L’année suivante, en 1892, il est envoyé au Caire, en Egypte, pour continuer sa formation.
Le 17 décembre 1892, il prononce son serment de consacrer sa vie à l’œuvre des Missions Africaines. Après ses études, il est affecté à la mission de Zifteh comme professeur. Il est ordonné prêtre le 30 mai 1897. Après deux mois en famille, il est affecté au Dahomey (Bénin), à sa grande joie. Mais la joie est courte, car le jour même de son départ, il reçoit l’affectation de retourner en Egypte. Sans aucune plainte ni observation, il accepte cette manifestation de la volonté de Dieu par l’intermédiaire de son Supérieur, le Père Augustin Planque. En Egypte, il assure la responsabilité de professeur d’histoire ecclésiastique et d’économe du Séminaire.
En 1902, il est nommé Supérieur de la mission de Zagazig. C’est là, que lui et un jeune confrère échappent de justesse à la mort : cherchant à se porter au secours d’un village qui brûle, ils sont attaqués par des fellahs musulmans furieux et menaçants qui les rouent de coups, les ligotent et veulent les jeter dans la fournaise, au milieu d’une foule menaçante. Leur dernière heure était arrivée. Mais le passage d’un train de marchandises permit à d’autres musulmans de venir à leur secours. Ils furent arrachés à la foule en délire, qui poursuivait le train en les menaçant de mort.
A Zagazig, il déploie tout son zèle apostolique, réorganise l’école des garçons, termine la construction de l’église restée inachevée depuis des années, construit une maison pour les Sœurs, donne une impulsion nouvelle aux œuvres paroissiales. Il apprend l’italien pour essayer d’atteindre une importante colonie italienne qui se trouve dans la région. Se faisant proche des pauvres, il s’occupe des Coptes en créant « l’Œuvre des Coptes » et en construisant pour eux un village. En 1907 il devient supérieur du collège Saint Louis à Tanta où il continue de déployer son zèle apostolique.
La guerre de 1914 le ramène en France. Il demande à être affecté dans un hôpital de contagieux où il se dépense sans compter. Il est aimé des malades et estimé de ses responsables. Mais la guerre devient interminable. Les responsables du gouvernement français craignant de voir disparaître les œuvres françaises à l’étranger accordent des dispenses. Le Père Chabert bénéficie de cette décision et est démobilisé. Il retourne à Tanta où il jouit d’une autorité et d’une influence qui s’exercent jusque dans les milieux musulmans.
La mission de l’Egypte le délègue pour la représenter à l’Assemblée Générale qui se tient à Lyon en août 1919. Il y est élu Supérieur Général de la Société, succédant à Monseigneur Auguste Duret, malade, qui meurt en 1920. La responsabilité est grande, le travail à fournir énorme. Mais comme dans tous les événements, il y voit la volonté de Dieu.
Son premier acte est un acte de confiance au Sacré-Cœur de Jésus à qui il consacre la Société. Il établit la pratique mensuelle de l’Heure Sainte. La charge est lourde au lendemain de la guerre. Il faut réorganiser, développer. Il ne tarde pas à visiter toutes ses missions en commençant par l’Europe puis les Etats-Unis. A l’automne 1921, il s’embarque pour l’Afrique Occidentale où il y passe une année avec enthousiasme, rendant grâce pour tout le travail d’évangélisation accompli par les pères depuis 60 ans, et pour tout ce qu’il y a encore à faire. Pour améliorer les ressources et favoriser le recrutement de vocations missionnaires, il ouvre des maisons en France, en Irlande, en Hollande et en Belgique. Il rédige des tracts et des brochures pour faire connaître la Société et entretient une importante correspondance.
Avant son départ pour l’Afrique, en mai et juin 1921, il avait rencontré Alice et Marie Thérèse Munet qui lui avaient parlé de leurs désirs. Il les retrouve à son retour, leur partageant son expérience, ce qu’il a vu, et les besoins rencontrés. Peu à peu, les vues des deux côtés se rejoignent et se précisent dans la fondation de la Société des Petites Servantes du Sacré-Cœur. Il s’y dévoue corps et âme, assurant la formation morale et spirituelle des personnes la composant, reconnaissant dans cette œuvre la main de Dieu.
L’Assemblée Générale de 1925 renouvelle son mandat de Supérieur Général, ainsi que celle de 1931. Il fait bâtir la nouvelle maison du 150 cours Gambetta à Lyon pour y établir les services de la Province et le Musée des Missions Africaines, afin de faire connaître les missions et les cultures et coutumes des différents pays africains.
Il fut un Supérieur entreprenant de la Société des Missions Africaines de Lyon, le quatrième de la lignée. Il mit toute son expérience, ses forces, son élan missionnaire au service de la Société et de son développement, cumulant toutes les charges sans en négliger aucune, celle de fondateur d’une congrégation féminine (besoin qu’il avait perçu lors de sa visite dans les missions d’Afrique) et celle de responsable général d’une société missionnaire en plein développement.
Jean Marie Chabert est un homme bon, généreux, plein de charité, que cachent une autorité, une force et l’énergie d’une volonté constamment tendue. Comme il le demande aux Petites Servantes, « il est une âme forte comme un diamant, alliée à une tendresse maternelle ». C’est un passionné de Dieu, d’un zèle dévorant pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Il est un travailleur acharné négligeant toute fatigue
Epuisé par tant de responsabilités et de travaux qui entraînaient de nombreux déplacements et voyages, il meurt à la tâche à Lyon, le 25 mars 1933, emporté par une crise cardiaque, après avoir reçu les derniers sacrements.
"Nous étions heureux d'avoir à notre tête ce chef aux décisions promptes et nettes, nous avions toute confiance en son coup d'œil si sûr; sa volonté toujours ferme et bien évidente s'imposait à tous naturellement. Nous aimions à voir en lui le travailleur acharné et infatigable dont le mot d'ordre était «toujours plus loin et plus haut». Nous aimions sa dignité faite de cette simplicité grave qui est la vraie grandeur; c'était devant nos yeux le modèle vivant du missionnaire que nous devons tendre à réaliser." (Père Caër)
Il a été inhumé au cimetière de Saint Etienne des Ouillères, son village, situé à côté de Saint Georges de Reneins, entre Villefranche et Belleville. Sur sa tombe, il est écrit : « Toute sa vie il fut le Père et le grand ami des Noirs. Priez pour lui. »
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