Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 6 juin 1927 à Rezé (Loire-Atlantique) dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 25 juillet 1949 prêtre le 11 février 1953 décédé le 30 mars 1996 |
1967-1971 paroisse de Port-Bouet (Grand-Bassam) RCI décédé à Saint-Chaffrey, France, le 30 mars 1996, |
Le père Bernard CHAPEAU (1927 1996)
Né à Rezé (Pont-Rousseau), en Loire-Atlantique, le 6 juin 1927, Bernard Chapeau est baptisé le lendemain en l’église Saint-Paul. Son papa est mécanicien et sa maman travaille à la maison. Bernard aura une sœur et trois frères. Il entre au petit séminaire des Naudières, le 3 octobre 1939, dans les premiers jours de la guerre. Il y fera toutes ses études secondaires jusqu’en 1947. Puis, il rejoint Chanly, en Belgique, et prononce son premier serment, le 25 juillet 1949. Dispensé du service militaire en raison des événements, et à cause d’une fracture de la cheville, Bernard entre au grand séminaire des Missions Africaines, à Lyon, en octobre 1949. Son curé, le chanoine Moreau, grand ami de la SMA, appuie très favorablement sa demande d’admission au serment perpétuel, qu’il prononce le 29 juin 1952. Il est ordonné prêtre, le 11 février 1953, dans la chapelle du grand séminaire de Lyon.
Quelques mois plus tard, il reçoit sa première affectation : le Conseil provincial le désigne pour le vicariat apostolique de Ouidah, au Dahomey, et le met à la disposition de monseigneur Parisot. Il embarque sur le "Banfora", le 24 septembre. Son évêque va le nommer à Azové, au diocèse actuel de Lokossa, avec le père Cadieu comme curé. Il y restera jusqu’en 1961. De ce premier séjour en Afrique, nous avons de la plume même de Bernard, le récit coloré d’un événement qui fit date dans les annales de la mission, celui de l’arrivée des sœurs de Grillaud, conduites par leur supérieure générale, et accompagnées de monseigneur Bernardin Gantin, jeune évêque auxiliaire de Cotonou.
Un événement malheureux va être à l’origine de bien des épreuves pour le jeune missionnaire. En février 1961, un accident (Bernard glisse d’un camion et fait une mauvaise chute) va l’obliger à se faire soigner en France, et à garder le lit, plus de deux mois. Se croyant bien rétabli, il revient au Dahomey, et est appelé à servir à Dogbo, puis à Bohicon. Malheureusement, en juillet 1962, les séquelles de son accident refont surface brutalement. Le médecin, qui le soigne à l’hôpital de Porto-Novo, note dans son rapport : les douleurs réapparaissent, puis se font de plus en plus violentes. En août, elles sont intolérables et rendent la station debout, pratiquement impossible. Son évacuation vers la France devient une nécessité.
C’est un tournant dans la vie de Bernard, une très lourde épreuve, un arrachement qu’il va devoir assumer. Il part avec une certaine amertume dans l’âme. A l’hôpital Cochin de Paris, il va suivre un traitement, tout en apportant son aide à une paroisse de banlieue parisienne, où il fait équipe avec les Fils de la Charité. Il a fait connaissance de cette paroisse de la Sainte-Famille, au Kremlin-Bicêtre, par les Sœurs auxiliatrices de la charité, qui étaient à l’archevêché de Cotonou. En mars 1963, il écrit : Je loge la nuit à l’hôpital, dans la sacristie très bien aménagée. Il y a un téléphone au-dessus de mon lit. La nuit, si un malade désire voir le prêtre, les infirmiers m’appellent. Le dimanche, à 9 heures, je célèbre la messe, pour les malades, dans la chapelle de l’hôpital. Souvent, après la messe, je descends à la paroisse, très proche, pour aider les prêtres dans l’animation des messes… Le jeudi, j’aide le père curé pour le catéchisme des enfants de première année - 60 filles de 9 ans - dont il m’a confié la charge. C’est très intéressant, et j’essaie de leur parler de l’Afrique, pour continuer mon travail missionnaire, tout en me reposant en France.
A cette époque, en 1966, le père Chapeau demande qu’on lui permette d’établir un "contrat d’affiliation" avec les Fils de la Charité. Le Conseil provincial entérinera ce projet et écrira au père Bouchaud, supérieur général : Nous autorisons, bien volontiers, notre confrère à entrer dans la famille des Fils de la Charité, par un contrat d’affiliation annuel, qui le place sous votre juridiction, tout en lui permettant de rester membre de la Société des Missions Africaines. Nous souscrivons à l’obédience que vous voudrez bien donner au père Chapeau, et à son départ pour Port-Bouët. Grâce à cette formule moyenne, Bernard va donc retrouver l’Afrique, comme vicaire du père Joseph Hardy, à Port-Bouët, dans la banlieue d’Abidjan. Il y restera jusqu’en 1971. Le 15 octobre 1972, le Conseil provincial accorde au père Bernard Chapeau de s’affilier à l’Institut des Fils de la Charité.
Affecté à la paroisse de Saint-Jean-Baptiste de Belleville, à Paris, le père Chapeau s’engagera chez les Fils de la Charité, le 7 janvier 1973. En 1978, il quitte Belleville pour Bezons, où il restera jusqu’en 1984. Sa santé y sera gravement perturbée pour des raisons professionnelles. Devenu "homme d’entretien" dans les foyers de travailleurs africains de la région parisienne, il a les poumons atteints par des émanations toxiques, après des travaux de peinture en sous-sol. Il se rend compte de son état, et il écrit en mars 1985 : Après 6 mois d’hôpital et de centre de pneumologie, je suis obligé , à cause de ma santé, de descendre dans le Sud, car le climat est meilleur.
Il passera un an à la paroisse de Roquefraîche, près de l’étang de Berre, dans le dio-cèse d’Aix-en-Provence, avec un travail d’animateur à mi-temps, au centre de pneumologie et de rééducation fonctionnelle. Cela lui donnera l’occasion de rencontrer des confrères, monseigneur Redois et le père Boulo, qui, à cette époque, travaillent dans la même région.
Nous n’avons que peu de détails sur les années suivantes. Souffrant de plus en plus de son asthme, il est à la recherche d’un climat plus clément pour sa santé. Il restera 8 ans, de 1987 à 1995, à la paroisse d’Eyguières, toujours sur le diocèse d’Aix-en-Provence. Puis, il rejoindra la paroisse de Saint-Chaffrey, dans les Hautes-Alpes, où il restera jusqu’à sa mort
Dans le faire-part envoyé par les Fils de la Charité, avec une brève notice sur la vie de Bernard, nous lisons : Samedi 30 mars, dans la matinée, Bernard Chapeau nous a quittés. Il est tombé, foudroyé par une crise cardiaque, alors qu’il s’apprêtait à prendre sa voiture. Il aura été actif jusqu’au bout… C’était un homme chaleureux, accueillant et inventif. Chez lui, la porte restait toujours ouverte, la cafetière était "au chaud", prête à manifester un geste de fraternité… Il va vivre la Semaine Sainte et la joie de Pâques auprès de Dieu. Nous savons qu’il n’oublie pas sa famille, à laquelle il était très attaché. Il saura aussi présenter à Dieu les soucis missionnaires de ses amis. Il avait 68 ans, dont 13 passées au service de l’Eglise d’Afrique, au Bénin et en Côte-d’Ivoire.
Recherchez .../ Search...